Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Le.mystère du.club sans.ville

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Par jpdarky, zottel
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1 comm.

Une affaire bien sombre tombe sur le bureau de Dattel, le fièle adjoint du Comissaire Zorky : un honnête club de campagne se serait vu dépossédé de sa ou ses villes. Nos fins limier sauront-ils résoudre cette énigme ?

Ce papier est particulièrement sombre et noir, voire carrément opaque, en conséquence de quoi, nous vous invitons à ne pas le prendre, ou alors à la limite au deuxième degré. Mais finalement, c'est quoi le deuxième degré ? Non parce que c'est facile aussi, on dit une connerie, genre "Tu pues", et quand le type vient nous demander des comptes avec sa copine la barre à mine pour l'appuyer, on répond piteusement "Nan, mais c'est du deuxième degré". Mais en est-ce vraiment ? Qui saura faire ressentir au lecteur la détresse de l'être errant dans les vallées vides et cosmiques de l'interrogation textuelle ? Qu'est-ce que le deuxième degre, HEIN ? Bref, faisez pas les cons.

Une sale affaire


«Les indices sont plutôt maigres patron... Sale affaire.», Dattel, le fidèle adjoint du commissaire Zorky ne voyait pas le début de l'ombre d'un début de prémisse de piste dans ce qui était déjà devenu «Le cas Jura-Sud» au 36, avenue de la Nuée Bleue 67000 Strasbourg ; siège de la Direction Régionale des Affaires Significativement Ténébreusement Incompréhensibles Centrale.

«Certes, cette 305 GTX n'est pas de prime jeunesse, mais elle devrait pouvoir nous transporter au delà de la frontière Sud.» affirma le commissaire Zorky d'un ton paternel en tapotant l'épaule de son fidèle adjoint. Zorky avait toujours fait confiance au matériel fourni par le Ministère. Après cinq ans passés dans la Légion, Zorky avait décidé de mettre sa sagacité au service de la Police Judiciaire suite à une sombre histoire de moeurs. Mais tout ça c'était du passé. Et puis vous êtes marrants aussi, elle avait pas dit qu'elle avait 7 ans.

Dattel, rassuré par le contact à la fois ferme et souple de la paluche ridée par les ans de l'inspecteur Zorky sentait cette étrange vague de chaleur apaisante comme la pénétration d'une noix de Voltarene Emulgel sur un dos endolori, et sans effets secondaires comme un ulcère gastroduodénal ou une crise d'asthme. Il répondit au commissaire : «Sauf vot' respect patron, je parlais du cas Jura-Sud, les indices sont plutôt maigres, vous ne trouvez pas ? Sale affaire en vérité.»

Fargo


Cela faisait maintenant 25 ans que Zorky était entré à la DRASTIC, il aimait l'appeler «sa maison», familiarité dont il était peu coutumier en général, mais dont la fulgurante originalité ne lassait de sidérer son fidèle adjoint, Dattel. Fin limier, brillant logicien, excellent enquêteur, Zorky en avait résolu des énigmes tordues, il en avait démasqué des tordus de la clé à molette, des déglingos du rapt de jeunes veuves ou des gros tarés de la passoire percée. «Ha oui, l'affaire. Ne t'en fais pas mon petit, hmmm, veux-tu ? Reprenons tout depuis le début : un club amateur sévirait dans un département attenant à notre belle région, quoiqu'en l'occurrence, pour le coup et à partir de là, le département en question est attenant à la partie sauvage, sombre et obscure de notre belle région, mais je m'égare. Oui donc, arrête de m'interrompre, veux-tu fidèle Dattel ? Merci, passe moi la boite d'allumettes s'il te plaît... (tirant sur sa pipe en bois sauvage du Valais, la région inhospitalière et rebelle où le commissaire avait fait ses armes du temps de la Légion). Oui donc, ce club de foot, dans le Sud, hé bien donc il n'aurait pas de ville.»

«Oui patron c'est ça» s'exclama Dattel en renversant son gobelet de Slush Puppie à l'anis dans le coffre de la voiture. «C'qu'il est fort le patron les copains quand même.» pensa Dattel, qui s'adressait in petto régulièrement à un auditoire fictif. Sa mère lui avait toujours dit qu'il était spécial, qu'il ne fallait pas qu'il s'inquiète, que tout irait bien. Le souvenir de sa mère - assassinée à coup de spatule à beurre par un chnouffeur en descente mal contrôlée d'un trip à la coco coupée au chlorate de soude par erreur - lui avait donné la force de traverser les épreuves que cette putain de vie lui avait flanqué dans les pattes. A chaque fois que cette ordure de destin lui balançait une crasse, Dattel revoyait très nettement sa mère, gisant dans son sang qui bloblotait par chacun des grotesques orifices bien ronds qu'avait laissés la spatule à beurre, murmurer «Tu es spécial...».

Le commissaire referma, d'une pichenette sous le menton à l'aide de la pipe dont au sujet de laquelle on évoquait l'existence tantôt, la bouche de Dattel dont l'esprit vagabondait depuis deux heures sans qu'il ne s'en rendît compte. «Essuie ce filet de bave mon brave Dattel, nous sommes presque arrivés à destination, regarde, il n'y a plus de route goudronnée. La 305 s'enlise dans la glaise qui gît mollement au pied de cette formation de roches carbonatées de type comme qui dirait karstique. Tiens, j'avise un brave gendarme, c'est probablement notre contact.»

En effet, un planton tout ce qu'il y a de plus morne et ordinaire les attendait. Dattel sortit avec précipitation les feuillets que lui avait remis Germaine au siège de la DRASTIC le matin même. Elle avait cette habitude de se pencher avec insistance en regardant de face Dattel quand elle lui remettait des documents. Dattel, malgré les préceptes que lui avait inculqués sa mère (le décès suite à l'homicide à coups de spatule à beurre tout ça) n'avait jamais pu s'empêcher de reluquer les fruits gorgés de sensualité gravement érotique et sévèrement courbée présentés en offrande par Germaine, la secrétaire, préposée au courrier et assistante administrative du service. «Savez vous, Germaine, que cette blouse vous met parfaitement en valeur ?» avait-il osé lui lancer ce matin. «Oh ! Monsieur Dattel. Vous êtes fou ! Et le courrier qui attend!...» avait elle minaudé la polissonne. C'est exactement le moment que Zorky avait choisi ce matin pour débarquer dans le bureau lançant son habituel et tonitruant «Bonjour les enfants !». Et c'est dans une panique effarante que Dattel et Germaine se jetèrent chacun derrière leur bureau respectif afin de ne pas éveiller les soupçons du clairvoyant commissaire. Mais ça c'était ce matin. C'était avant que la journée ne bascule dans l'horreur indicible surgie des éons antédiluviens au fond à droite en remontant par les tréfonds abyssaux de la fosse infinie des douleurs éternelles... ha, heu non, pardon, c'est pas le bon registre. Pouf pouf. Oui, non, tout ça c'était ce matin, donc, avant que la journée ne bascule dans l'horreur répugnante du crime ordinaire et rural.

La Traque


«Voilà patron, un indice plutôt maigre : le voleur de la ville de ce club aurait un couvre-chef, un blazer bleu marine et les cheveux bouclée, et deux suspects rassemblés par le brigadier Destlib ici présent. Quand je vous disais que c'est une sale affaire.» Ca n'allait pas être facile en effet. Comment un être humain avait pu faire preuve d'autant de bassesse et d'inhumanité ? Ce qui nous différencie des animaux, n'est-ce pas cette capacité à nommer les choses, à désigner les éléments de notre environnement ? Comment un type qui avait probablement une maman et un papa comme n'importe qui avait pu se rendre coupable de ce forfait ignoble : priver un petit club amateur qui n'avait rien demandé à personne de sa ville ? Rien que d'y penser Dattel avait la gerbe qui lui montait par l'oesophage , là comme ça, voir Figure 4. La rage mordait les tempes de Dattel comme les bulldogs les mollets du facteur. Dans ces moments de pure haine contre cette saloperie d'enculé de pompe à merde d'engeance dégénérée qu'était les malfaisants, Dattel admirait toujours le calme et la sérénité du commissaire. Haaaa, c'qu'il est fort le patron quand même.

Le Brigadier Destlib fit venir le premier suspect, un étrange zigue affublé d'une cagoule, en jogging adidas modèle challenger. «Installez-vous... Veuillez décliner vos nom, prénoms et qualité.» lança le commissaire. Vu qu'il était fort, il posait ses questions d'un air à la fois chaleureux et enjoué, histoire de mettre le client en confiance. «Aristidès Othon Frédéric Wilfrid. La Bonté» bredouilla le mec, à la fois intimidé par la prestance du commissaire (c'qu'il est fort quand même) et brulé au troisième degré par le fourneau de la pipe du commissaire que celui-ci lui avait enfourné dans l'oreille pour, justement, l'intimider. Tout se tient.

«- Très drôle, la bonté, s'exclama le commissaire, je vois que vous aimez la poilade. Hmmm ? Dites moi mon petit, que faisiez vous ?
- Que faisais-je quand ?
- C'est plutôt où qu'il faut se le demander
- De quoi ?
- Renvoyez moi ça au frais Brigadier, on en tirera rien. Faites donc venir le deuxième suspect de ce sordide méfait.»

Le deuxième type s'approcha en tremblant du commissaire. Il portait un blazer bleu, une casquette dont des boucles folles s'échappait sur les cotés. «Installez-vous... Veuillez décliner vos nom, prénoms et qualité.» lui intima le commissaire. Ton chaleureux, enjoué, matois, tout ça. «Blondeau Jafar Jacques Frédéric Hilatterlé mon général» murmura en pleurant le gars.

«- Dites moi dites moi, vous souffrez de Parkinson mon cher ? lui demanda le commissaire qui avait évidemment noté les tremblements nerveux du deuxième type
- Non commissaire, j'ai froid.
- Froid ? Au mois d'Août ? En pleine région de climat semi-continental ? VOUS VOUS RIEZ DE MOI JEUNE IMPUDENT ?!
- Moi, mais non mon maréchal, vous n'avez rien de comique, c'est pas comme si vous vous appeliez Moirans-en-Montagne, Molinges, Chassal, Lavans-lès-Saint-Claude, Saint-Lupicin ou Saint-Claude-Val de Bienne ! Ahaahha, CA C'EST RI-DI-CU-LE. Hein ? Hein ? eructa le gonze en blazer bleu.»

Le commissaire Zorky était perplexe. L'enquête piétinait, et le mystère de l'énigme semblait s'épaissir de minute en minute. Lequel de ces deux infâmes individus pouvait bien être l'ignoble bête putride coupable de ce forfait innommable ? Et d'abord, c'est quoi un blazer ? (oui, le commissaire avait peu de failles, mais sa méconnaissance du champ sémantique de la vêture était légendaire au 36 avenue de la Nuée Bleue. Ha ha, on avait tellement ri à la fête de Noël l'année dernière quand il avait mis une cravate en laine avec sa chemise en astrakan.) Perdu dans ces interrogations tourbillonnantes, l'oeil bleu acier du commissaire se posa par hasard sur le visage désormais perclu de tics. Le commissaire se dressa derechef et pointa le gros bâtard d'un doigt accusateur :

«- Blondeau Jafar Jacques Frédéric Hilatterlé je vous arrête pour disparitionnage de noms de villes afférentes à un club de foot digne et fier, malgré le ridicule, il faut bien l'admettre, des noms des-dites villes, est-ce que je suis clair ?
- Enfer et damnation, je suis fait.»

Le commissaire avait été clair. Très clair. Blondeau Jafar Jacques Frédéric Hilatterlé ne se débattit même pas quand le brigadier Destlib vint lui poser les bracelets. Il y avait encore de la dignité chez les malfrats à l'époque. «Ah, patron ! C'que vous êtes fort !» s'écria les larmes aux yeux le fidèle Dattel. «C'est l'métier p'tit, c'est l'métier !» lui répondit le commissaire en lui collant une bourrade virile et amicale dans le dos. «Mais comment avez vous fait ? Les indices étaient plutôt maigres patron...». Le commissaire Zorky se planta en face de son fidèle adjoint, le bras tendu et la main droite sur son épaule (celle de son fidèle adjoint Dattel, pas la sienne propre) et, du ton docte et patelin qui lui allait si bien lui expliqua : «Rien ne remplace les trois mamelles de notre travail mon brave Dattel : travail, effort et observation. J'ai vu dans le dossier médical du suspect Blondeau Jafar Jacques Frédéric Hilatterlé qu'il n'y avait aucune mention d'une carence en Magnésium. OR ! lorsque le vil malfaisant a déclamé son étrange tirade sur Molinges et le reste, j'ai distingué précisément le coin de sa paupière se convulser et donc, par le fait et à partir de là se mettre à cligner. En dehors de tout manque en magnésium, c'était la preuve irréfutable de la culpabilité du bonhomme, son corps l'a dénoncé. Mais vous savez, au fond, mon cher Dattel, les coupables veulent toujours, même de manière inconsciente, être découverts.». Dattel, buvant les paroles du Commissaire se frotta la moustache et ne pût s'empêcher de murmurer, dans un souffle : «Enfin tout de même, qu'est-ce qu'il est fort le patron n'est-ce pas les copains ?» s'adressant une fois encore à son auditoire imaginaire. Au loin il crût distinguer un 'blop blop' familier et désormais rassurant.

Deux flics ami-ami


«Et maintenant, en route vers de nouvelles aventures !!...» s'exclamèrent nos deux héros justiciers des temps modernes en repartant dans le lointain vers le septentrion béni où les attendait la Glorieuse Strasbourg, Kapitale de la Kulture, du Bon Goût et du Football Champagne. Oui, ils repartirent à pieds parce que la 305 était totalement embourbée et ils avaient déjà bien niqué leurs berlutti en marchant dans la boue infâme de cette région reculée et inhospitalière.

Article co-écrit avec Zottel

jpdarky, zottel

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  • takl Est-ce qu'on se fait virer du Stub si on recommande à des contributeurs d'essayer activement la stimulation anale?
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