Mulhouse yourself !

Mulhouse crée le buzz

Nous parlons de Maximus Decimus Meridius; bien entendu, chacun avait reconnu le héros du film Gladiator, film que l?auteur apprécie au dernier degré. Mais l'admiration n'a jamais nourri son homme, et afin de soutenir l'audience de la Une du Stub, le lecteur l'autorisera à insérer dans ce paragraphe une série de mots-clefs utile à la PR (pertinence de référencement) : 2012, illuminati, sandy, Obama, Aurore Martin, jamal, Ibrahimovic, Kate Middleton upskirt, Gangnam style, 1979, Dieudonné antisémite, hairy pussy, sionisme, one piece 572, #unbonjuif, Clara Morgane, Pierre Rapin.

Mulhouse dans la légende

Voilà, c'est chose faite. Reprenons au commencement. Il était le Verbe. Puis vint le Sujet. Puis le complément d'objet direct. L'univers se fit, avec l'espace, le temps, la ponctuation et l'horaire d'hiver, le chaos (voir schéma fourni à la demande). De tout cela, le chaos est quand même le plus dur à imaginer ; il est possible néanmoins de s'imaginer une sorte de gros Racing cosmique, en train de passer l'intersaison. Si, c'est possible. Mais le chaos, lui, était fécond, c'est à ça qu'on le distingue du Racing-à-l'intersaison.
Soudain, juste après le chaos, Jacques Chirac est troisième dans les sondages et les défections se multiplient.
Ah non.
Il manque des feuillets dans la bibliographie - un problème courant dont il est préférable d'avertir le lecteur !). Pour être précis, entre Chirac et le chaos, naquît Mulhouse. Pénétrant avec ses légions par la trouée de Belfort (voir à ce sujet le film « la trouée bêle fort »), Jules César et ses légions latino-romano-étrangères (comme Shakira) s'en vinrent défier une coalition de Germains, de Yéniches, de Gaulois, de Parjures, d'Ewoks et de jeunes des Côteaux dirigée par un certain Arioviste et Gilbert Gress.
C'était la première défaite de Gilbert Gress, qui était encore un jeune gaillard de 60 ans. De son point de vue, il n'avait pu « compter sur le soutien d'un bon président », sa principale – voire unique – faiblesse. Ce n'était vraiment pas de chance, et à la faveur de la nuit, les survivants s'égayèrent dans toute l'Europe, qui à Kavala, qui au FC Astra Ploiesti.
A la faveur de nuit, toujours, un des survivants réussit même à s'unir à une autochtone peu farouche et qui était de toute façon promise à son cousin. Avertis par SMS (« les gars y a de la teuch ici ! »), les potes de David, le dit survivant, le rejoignirent et apprirent eux aussi à connaître l'autochtone, puis les jeunes, les descendants, la parentèle, et à nouveau l'autochtone, etc (voir schéma fourni sur demande). On dit que leurs descendants devinrent les Mulhousiens e que s'appelerio Quezac. (Photo d'archive du soldat blessé et de la jeune autochtone!

Blasonnement de la ville

« De rouge à quatre roues d'argent avec bande blanche série spéciale « Look » sur gueule de lion rugissant »

Prométhée volant le feu aux dieux (pour brûler des voitures)

Le commencement de Mulhouse avait commencé, il était difficile (voire impossible) d'arrêter la suite avant la fin. L'auteur peut en citer plusieurs exemples, éparpillés dans son dossier « Article Mulhouse 2011-2012 » sur autant de post-it douteux ;
1261 : Excédés par l'autorité de l'évêque de Strasbourg qui les obligent à dire bredele et mannele, mais aussi à cause d'une obscure histoire de subventions régionales, les Mulhousiens brûlent le château épiscopal, plusieurs dizaines de voitures et détruisent un abribus TRAM. Ainsi naît la rivalité entre les deux villes.
1466 : Suite à une futile histoire de dette de Six Deniers (soit 7 centimes d'€ qu'un jeune meunier vient de contracter auprès de la FSRCS, un certaine Hermann Klee parvient, en s'appuyant sur les thèmes de l'insécurité et de la crise de la dette grecque, à rallier toute la noblesse alsacienne pour aller casser du mulhousien. Aidés de leurs potes suisses et par l'absence de Gilbert Gress, les Mulhousiens réagissent. Le Sud Alsace est ravagé (Colmar et ses alentours ne s'en sont jamais remis). Hermann Klee est excisé, empalé, épluché et étiré entre quatre 205 GTI immatriculées dans le Haut-Rhin. Ses restes sont ensuite jetés dans le puit du Sarlacc
1492 : Une météorite tombe à Ensisheim sur le pied d'un Mulhousien qui passait par là. « Même pas mal ! » s'écrit ce dernier, avant de s'en aller brûler un château.
1529 : Suite à la Réforme, la Charia est instaurée par les protestants. Les catholiques, les juifs sont chassés, les bars fermés et le rock est interdit. Cette époque est encore désignée aujourd'hui par matteo comme « l'Humanisme rhénan ».
XVIIIème siècle : La révolution industrielle frappe la ville de plein fouet (« Oh oui plus fort ! » s'écrit alors la ville !), et Mulhouse est surnommée la Manchester de l'Est (ou la Marseille anglaise, on ne sait plus vraiment). La légende raconte qu'un négociant en coton anglais du nom de Finton Gallagher s'écria en voyant la tour du Bollwerk : « What a wonderwall ! »
1798 : le patronat protestant a l'une de ses meilleures idées, abandonner l'alliance avec la Suisse pour rejoindre la France. Plus de 200 ans et 12% de chômage plus tard, on peut s'interroger sur la pertinence de cette décision.
Du 28 au 30 juin 2012 : La ville est plongée dans l'obscurité suite à une éclipse.
1er juillet 2012 : c'était en fait Huguette Dreikaus qui présentait son seul dernier spectacle à l'Entrepôt.

Mulhouse by night (dans une voiture de la BAC)

La Mulhouse d'aujourd'hui est une paisible ville de Toscane qui charme par sa richesse culturelle et la simplicité de ses habitants. A l'instar de Sydney ou de Poitiers, c'est dans la chaleur de la nuit que l'expérience mulhousienne donne sa quintessence. Nous avons pu le constater lors de notre visite de la ville en voiture de police.

Notre guide est un solide gardien de la paix de 22-33 ans, massif comme un garçon boucher et intarissable sur Koh Lanta. Ce n'est pas le mauvais bougre, si ce n'est qu'il prend les virages sur deux roues « pour les images » ; et même si l'on se défend d'être journaliste, l'indifférence d'Envoyé Spécial le blesse.
Solidement embedded en sa virile compagnie, le rallye prend la direction du Nouveau Bassin et de la Filature. Il y a justement un ballet moldave suivi d'une pièce de théâtre chypriote sur la vanité de l'existence. En effet, le Mulhousien est mélomane, érotomane et mélanome malin.

Photo: La Filature et le Nouveau Bassin

« Pas mon truc » grogne-t-il sans desserrer ses mâchoires Jean-Claude Dassier. Le véhicule balisé poursuit sa route et nous passons à côté de mystérieux arches chamarrés. Interlopé par notre interloquement, note chauffeur nous interpelle « Ah ouais les arches ! C'est pour le tram. Moi ça me fait penser à Sonic là, c'est un blaireau bleu qui court pour attraper des anneaux olympiques, ce qui est drôle, car les animaux ils participent pas à Jeux sans frontières. M'enfin bon, ça marche fort là, tous les jeunes y jouent sur leur game boy, bah ouais, je me tiens au courant hein, je suis câblé comme qu'ils disent les djeunz ».

Quelques minutes de trajet plus tard, nous voici désormais arrivés au pied d'une colline. Devant nous des bicoques d'une architecture que nous qualifierons d'informelle :
- C'est quoi ces chaumières-là ?
- Les quoi ? Les chômeurs ?
- Les maisons là en tôle et en palette ?
- Ah ça c'est le campus de l'Illberg ! Savez, Mulhouse c'est une ville étudiante, ça bouge pas mal ici, ça fume aussi ! Pas du tabac hein, vous savez hein, du cannabis hein ! Mais on a pas le droit d'y aller, C'est pas comme la série là 21 Sesam Street ! Attendez, on nous prend pour des cons, tu vas pas me dire que les étudiants ils ont pas vu que c'était Johnny Depp déguisé !

Photo: L'Ill s'écoulant paisiblement au pied de la riante colline de l'Illberg

Réalisant soudain que certains stubistes ont habité dans ces favelas étudiantes, un frisson d'horreur parcourt notre Spinal Tap."Vous aimez le foot hein, j'ai un truc qui va vous plaire !". Alors que nous suffoquons d'angoisse à l'idée de devoir entendre l'hymne du FC Mulhouse chanté par Rino Al Bano de Muru Lombardi, le chariot tangue et pénètre une rue à sens unique: "La rue de l'Arsenal, savez comme le club ! Mais en fait je me suis rencardé, c'est Londres la ville hein, pas Arsenal ! Moi j'croyais que c'était comme ça qu'on disait Arsène en anglais mais en fait non ! Wenger l'a même joué au FCM, faut le savoir, et moi je le sais, j'ai lu le quid hein, après on dit ouais la police que des cons !"
Le cerbère interprète notre silence comme une invitation à poursuivre sa diatribe. Faisant fi des recommandations de Depeche Mode, il s'exprime :
« Y a un Kebab là, Maxi Kebab 4000. C'est pas vraiment bon, la viande est pas cuite, les frites sont froides, mais j'y vais because le patron est sympa ! Ouais I speak inglese parce que Arsenal, Londres tout ça ! »
Une rue étroite, sombre et humide retient notre attention « Là y a le Myconos Club , c'est spécial ! Mais bon, c'est le seul bar qui est ouvert après 0h00 alors beaucoup y vont. C'est viril et bon enfant mais moi hein je suis pas un p... enfin comme ça, j'ai toujours le numéro de LUI avec les photos de Corynne Charby nue pour vous dire ! »
[/i]« Bon je vous montre encore un truc et après zou à la gare ! ». Des sentiments contradictoires nous assaillent, entre la joie de retourner dans nos pénates et la sensation d'être à ça (voir figure 4) d'enfin toucher du doigt la magie des nuits mulhousiennes.

[i] Photo: La rue Wilson ou 威爾遜街

« La rue Wilson, bon à connaître, si vous avez faim à Mulhouse après 23h, c'est le seul endroit où vous pouvez manger la spécialité locale, le pain frites, on appelle ça un américain. Je comprends pas pourquoi parce que les mecs c'est des chinois du Viêt Nam. M'enfin, tout ça c'est Maastricht hein, mais on parle pas de politique dans la police ! »
- Que font ces femmes-là qui font des allers retours, elles sont habillées en tenue légère pour la saison !
- Ça ce sont des Escort girls, elles sont dans la prestidigitation de service. On dit Escort girls parce qu'elles montent toujours dans des voitures, mais pas que des Ford ! Souvent des voitures immatriculées en Allemagne ou en Suisse, mais ça, Mulhouse a toujours été une ville touristique !

L'engin stoppe devant une bâtisse d'inspiration néo-Gotham city : « bon ça y est, la gare, c'était bien sympa, je vous laisse, ma foi bon retour chez vous ». Encore sous le choc du syndrome de Florence qui nous a saisi, nous sommes rappelés du monde des esprits par un homme dénommé Cahouette qui nous demande si n'avons pas une clope ou 2€, ou même un ticket resto, il prend, il est pas chiant. Son timbre de voix grave nous rappelle à quel point la Meinau sonne creuse depuis que conanla déserte. Nous laissons Mulhouse et sa volupté suave pour retrouver la grisaille et la froideur de la capitale européenne du Parlement du marché de Noël le coeur gros comme ça (voir figure 4).


Photo: La Tour de l'Europe en crise illumine de ses mille feux la fière Cité du Bollwerk

iuliu68 au génie créatif, zottel et jpdarky aux tâches ingrates mais ô combien indispensables!