Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

L'adversaire: Raon l'Etape

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Par athor
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© gassi65

Club d'une petite cité vosgienne d'à peine 6 500 habitants, l'US Raon a tout d'un petit poucet sur le papier. Pourtant, c'est bien un adversaire solide et ambitieux qu'attend le Racing ce dimanche.

Fondé en 1921, l'Union Sportive Raonnaise a longtemps vogué dans les divisions départementales, sans jamais faire d'histoire ni même créer le moindre sursaut à la faveur d'un petit parcours en coupe de France. A la fin des années 1980, le club est donc tranquillement installé en Promotion d'Honneur, mais un recrutement va changer la donne en 1991. Ancien défenseur d'Angers (D2 puis D3) et de Chambéry (D4), Didier Ollé-Nicolle arrive en fin de carrière dans un rôle d'entraîneur-joueur. Sous sa houlette, les Vosgiens connaissent une ascension fulgurante, passant de la PH au championnat de National en l'espace de 6 ans, avec au passage quelques coups en coupe de France, comme ce succès en 32ème de finale de coupe de France contre le Toulouse d'Alain Giresse. L'aventure s'arrêtera néanmoins au tour suivant, à la suite d'une défaite contre ... le Racing (0-1, but d'Olivier Dacourt). En championnat, malgré un budget réduit, l'USR parvient à se maintenir au troisième échelon national, achevant même la saison 1998/1999 à une belle 8ème place. Mais le miracle ne dure qu'un temps et les hommes d'Ollé-Nicolle, dont c'est la dernière saison, sont relégués en CFA l'année suivante.

Désormais plus structuré, Raon parvient à s'imposer à ce niveau comme un sérieux outsider. Passé pas loin d'une remontée immédiate en 2001 (5ème, mais derrière deux réserves, alors que les premiers, Boulogne et Calais, montaient), l'équipe désormais dirigée par Richard Déziré remonte dans l'ascenseur à la faveur de plusieurs défections de certains clubs, alors qu'elle n'était à nouveau que 5ème, avec une différence de buts de -3. Cette fois-ci, l'aventure en National durera quatre saisons, même si le maintien lors de la première a été arraché grâce à un but dans les arrêts de jeu du dernier match. Ce cycle est notamment marqué par une nouvelle 8ème place en 2005/2006, mais qui sera suivi d'une relégation un an plus tard, malgré les 9 buts de Benjamin Genghini, alors prêté par Sochaux.

Depuis, le club s'est à nouveau bien installé en CFA, dans le confort du ventre mou, jusqu'à la saison dernière où il s'est remis à rêver de montée. Emmené par un trio offensif composé de Yohan Dufour, Mathieu Gégout et Thomas Zerbini (29 buts à eux trois), les vosgiens sont à la lutte pour les premières places, avant d'échouer derrière Bourg-Peronnas et Lyon Duchère. Les bases sont néanmoins posées pour tenter de faire mieux.

L'été 2012 est le théâtre de grands bouleversements du côté du stade Paul Gasser. Surveillé de près par la DNCG, le recrutement est tout de même solide, l'USR devant faire face à une flopée de départs parmi les cadres de la saison précédente, mais également à celui de Richard Déziré. Ce dernier est remplacé par Jean-Philippe Séchet, ancien joueur professionnel, affichant 363 matchs en Division 1 et 2 au compteur pour 50 buts inscrits, mais qui n'a entraîné que des clubs de ligue. A son arrivée, le discours est ambitieux : « Je vais essayer d'apporter mon expérience, il faut toujours avoir l'ambition de faire mieux. L'appétit doit venir en mangeant, pour moi, il y a deux choses primordiales, on perdra des matchs, mais il faudra tout donner, sans regrets et puis, aussi, quand on ne pourra pas gagner, il faudra savoir ne pas perdre. Mais je prônerai l'attaque, en France, aujourd'hui, on a oublié que le foot, c'est marquer des buts. »

Dans ce sillage, le club des Vosges tente donc de réussir son mercato estival, en enregistrant le retour au bercail de Loïc Demangeon et Hassan Benkajjane, artisans de la précédente montée, mais également de solides éléments à l'image de Benoît Patin, ancien joueur de Colmar et de Rodez notamment, ou encore du jeune attaquant Trésor Nyamwisi, formé à Auxerre.
Le début de saison est néanmoins compliqué, la mayonnaise tardant véritablement à prendre.

Ainsi, les Bleus concèdent trois défaites lors de leurs quatre premiers matchs, dont le revers inaugural au stade de la Meinau. Il faut donc attendre la cinquième journée pour voir les hommes de Séchet décrocher leur premier succès à Sarre-Union, grâce à un doublé de Benkajjane. Ce dernier sera d'ailleurs au coeur d'un imbroglio typique des championnats amateurs : la Fédération Luxembourgeoise (où a évolué Benkajjane lors des six derniers mois de la saison précédente) avait délivré une mauvaise lettre de sortie, entraînant l'annulation de la licence du joueur qui a donc été reclassé amateur à partir du 1er octobre. Dans le même temps, la DNCG frappe fort et décide d'infliger au club une interdiction de recruter en plus d'un encadrement de sa masse salariale.

Sur le plan sportif, cela se déroule mieux, car mis à part une défaite à domicile concédée face à Grenoble au mois d'octobre, le club enchaîne les performances durant l'automne et l'hiver, mais apparaît dans le ventre mou du classement à l'orée du printemps, en raison des matchs en retard (la rudesse du climat vosgien n'étant pas une légende).

Cette jolie série de 12 matchs d'invincibilité va tout de même s'achever à Grenoble, sur le score net de 3-0. Jean-Philippe Séchet ne s'alarme pas et déclare : « On ne s'est pas directement fixé la montée, mais déjà d'être dans le bon wagon jusqu'au bout, on sait où on en sera si on gagne nos matchs en retard. » Et effectivement, derrière cette défaite, Raon va finir l'année comme une balle, enchainant parfois les rencontres tous les trois jours, mais également les succès : huit victoires au coeur d'une nouvelle série d'invincibilité de 12 matchs. Au soir de la 29ème journée, le club possède même cinq points d'avance sur le reste de la meute et se positionne comme le grand favori à l'accession. La suite, on l'a connait : pendant que Raon patinait contre Nancy et Villefranche (deux fois 0-0), le Racing revenait à portée de fusil, offrant un dénouement sous la forme d'une finale.

athor

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