Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Le National : enfer, purgatoire ou Saint Graal ?

Note
0.0 / 5 (0 note)
Date
Catégorie
Humeur
Lectures
Lu 7.277 fois
Auteur(s)
Par il-vecchio
Commentaires
5 comm.
img-6475.jpg
Ursch, Ledy, Benchenane, restés en 2011 © anais

Du Racing en National en général et du changement d'opinion des supporters en particulier.

14 mai 2010, stade Gaston Petit à Chateauroux:


Victoire obligatoire. Finale de descente en National. Le vainqueur se maintiendrait et le vaincu descendrait.

Au cours de cette saison maudite où le Racing connut au moins six présidents successifs incarnés par 5 personnes (si, si), mais j'ai pu en oublier, où le mégalomane spéculateur immobilier Ginestet revendit à un financier par l'appât d'un grand stade et de l'Euro 2016 alléché, un joueur s'exclama en début de saison “on ne peut pas tomber plus bas“. Cinglant, réaliste, Stéphane Cassard répliqua “si, on peut tomber en National“.

Plombé par un environnement administratif et financier pourri, des gérants calamiteux, les sinistres Jafar Hilali dit Kafar, Hosàschisser, Jafarschloch, Jean Passe-Edémeyeur et potes, soit Alain Fontenla dit Nounours et Christophe Cornélie dit Cornecul ou Korneliewski, conseillés par un avocat suisse au profil trouble, le Racing dont les rangs comportaient trop de starlettes perdit ce match sur le score de 2-1.

Sur le coup de 22h15 et des broquilles, Monsieur Ennjimi siffla la fin de la partie et les sifflets tombèrent du parcage visiteurs ainsi que quelques sièges.


https://racingstub.com/ressources/photos/159/_min900/p1010066.jpg

Chateauroux entrainé par Jean-Pierre Papin venu effectuer une pige se maintint.

Le même Papin qui fut licencié suite à la remontée du Racing en L1 en 2007. En ce temps là on licenciait les entraineurs qui atteignaient leur objectif.

Milo eut le cran d'aller à la rencontre des supporters ulcérés et de reconnaitre sans langue de bois qu' “on est une équipe de merde“.

L'Alsace du football était sous le choc, la Stub était en feu, le feu de l'enfer. Cette fois, fini, le Racing n'était plus aux portes de l'enfer, il venait d'y accéder. Cet enfer n'allait pas s'arrêter là puisque la DNCG rétrogradait le club en CFA au motif de finances... douteuses? Oui, on peut employer le mot, il est à l'image des dirigeants d'alors. Appel, contre-appel, recours au CNOSF, finances municipales “mises à contribution“ comme on dit en Sicile et coup de chance, le Racing fut réintégré en National peu avant le début du championnat. Il allait donc falloir se taper des clubs inconnus et des déplacements ruraux. Luzenac et son stade Paul Fédou en pente sous un téléphérique, Plabennec, Pacy-sur-Eure, Bayonne et son Motorradlschisshüss.


https://racingstub.com/ressources/photos/173/_min900/p1010208.jpg


L'enfer quoi!

La saison qui s'ensuivit sonna le glas du Racing. Le club, toujours pourri par ses finances et sciemment mis en pièces par ses dirigeants, terminait quatrième, la place du con. Les joueurs et l'entraineur avaient tout donné, tout, mais la planche avait été consciencieusement savonnée par les affreux. Le public avait suivi, soutenu sans faillir. Les joueurs et l'entraineur Laurent Fournier qui avaient échoué eurent l'honneur de monter dans le kop d'où certains comme Milo redescendirent en slip, heureux d'avoir pu partager ce moment avec leur public.

L'été fut animé par divers soubresauts judiciaires et le Racing liquidé le 22 août 2011. De National, il redémarrait en CFA2. Ja, ja CFA2, fìnfter Unterstock, ìm Kall'r.

Le National avait été considéré comme l'enfer, que serait le CFA2? Il inspira un cinéaste-journaliste, Roland Muller qui tourna un reportage de 52 minutes intitulé “La saison en enfer“.

(Entretiens de mediasoc avec Roland Muller, https://racingstub.com/page.php?page=news&id=5326" target="_blank" class="st-target-blank">partie #1, partie #2, partie #3.)

De cet enfer, le Racing remonta, mais pour trouver un enfer encore plus chaud, un véritable bourbier, le CFA.

25 mai 2013, stade Paul Gasser à Raon:


Ah mince, j'oublie toujours. Chaque fois je me plante. Non content d'avoir dû subir la honte d'une liquidation, le Racing fut même délocalisé. Je reprends donc.

2 juin 2013, stade de la Colombière à Epinal, contre Raon:


Victoire obligatoire. Finale de montée en National. Le Racing vainqueur monterait, Raon pouvait se contenter d'un nul. Ce n'était plus Châteauroux, c'était le retour à Montpellier... mais à la place de Montpellier.
Tout a été dit et écrit sur ce match diffusé en flux-vidéo sur internet (wann manchi Stream liewer esch, solla se salwer schriwa. Ich kà kä Anglisch schriwa!). Une ambiance de folie, la Colombière alsacienne, des Raonnais au sifflet coupé.

Lorsque sur le coup de 18h23, Monsieur Rouinsard siffla la fin de la partie, une clameur s'éleva des tribunes “paysagère“, “Wassmer“ et même d'une partie de la “Coco David“ dédiée aux Raonnais mais fortement colonisée par des Alsaciens.

Le Racing venait de monter en National. Rien ne vola sur la pelouse, par contre quelques maillots et shorts volèrent de la pelouse vers les tribunes, pour preuve certains joueurs réintégrèrent les vestiaires en slip comme il y a 2 ans.


https://racingstub.com/ressources/photos/235/_min900/den-1121.jpg

Pacho Donzelot lançait “nous sommes remontés en National d'où on nous a chassés“. Milo déclara plus tard sur le SO, “On a posé nos couilles sur le terrain et on a cherché les quatre points.“ Il avait reconnu être à Strasbourg en mission dont il ne partirait pas avant d'être monté.

https://racingstub.com/ressources/photos/235/_min900/den-1117.jpg

Les supporters qui exultaient mirent bien davantage de temps à quitter la désormais mythique Colombière que Gaston Petit, tandis que la question du maintien de François Keller à la tête de l'équipe après troins montées consécutives (une non-concrétisée pour cause de liquidation) ne se posait même pas ou même plus, sauf aux yeux d'irréductibles détracteurs.

Le National!! Le National!!


On retrouvera Fréjus, Amiens, Orléans et Luzenac, mais un Luzenac hélas délocalisé, le pittoresque stade Paul Fédou n'étant pas aux normes. De quatre puis deux adversaires alsaciens, nous passerons à un en allant rendre visite aux Colmariens et il y aura même un déplacement sur l'île aux sponsorisés et aux bombes agricoles en fin d'été.

Le rêve quoi! Le paradis pas encore, mais le purgatoire après avoir décroché le Graal de la montée à Raon, euh verdammi, face à Raon. On coupera au montage.

Trois ans, trois petites années ou trois trop longues années. C'est fou comme l'opinion par rapport à un état, une situation peut changer en trois ans.


À ganz bsunderch Merci zü:


Ils ont vécu l'horreur de la descente. David Ledy est resté, Milovan Sikimic est revenu en cours de saison en CFA2.

Ils ont connu le National et sont revenus en cours de saison en CFA2, Pacho Donzelot et Benjamin Genghini, suivis par Stéphane Noro en CFA.

Ils sont venus d'ailleurs pour un projet, sans savoir s'ils joueraient en CFA2 ou CFA et ne seront pas de la partie en National, Thomas Martin, Abdoulaye Coulibaly et Vincent Guignery.

Il n'y avait presque pas de joueurs pour démarrer en CFA2. Les gamins Vauvenargues Kéhi (19 ans), Adel Benchenane (20 ans), Steven Keller (19 ans), Joris Ursch (18 ans), Alexandre Gisselbrecht (17 ans) et Pierre Venturini (17 ans) tinrent la taule à Forbach (0-2) et face à l'ASIM (4-1) pour l'ouverture à la Meinau devant 9.813 spectateurs. Ce sont eux qui lancèrent l'opération “remontée“. Je préfère ne pas envisager ce qu'il serait advenu si le Racing avait perdu ses deux premières rencontres.

Venturini et Ursch n'ont pas pu poursuivre l'aventure respectivement en CFA et en National. Kéhi et Keller connurent une saison blessés en CFA et Gisselbrecht qui joua en DH durant la saison de CFA demeure au club. Benchenane trop souvent blessé ne fit que de rares apparitions en CFA et fut également remercié.

J'ai une affection toute particulière pour ces gamins-tauliers de l'ouverture en CFA2.

il-vecchio

Commentaires (5)

Flux RSS 5 messages · Premier message par axis · Dernier message par domarchivsas

  • Et si seulement on arrivait à remonter dans la foulée en L2, ça n'en serait que plus beau.
    Notre Racing était en fin de vie, criblé de dettes et de procès en tout genre. Aujourd'hui nous revoilà aux portes du monde professionnel et si nous y arrivons, c'est un Racing neuf qui se présentera face à une majorité de clubs en difficulté.
    Ça n'était pas gagné d'avance, mais nous avons su bonifier le dépôt de bilan...
  • "Chateauroux entrainé par Jean-Pierre Papin venu effectuer une pige se maintint."

    En lisant cette phrase, il m'est venu l'air de la chanson de Chantal Goya, " se maintint, un Papin..."
  • Merci de penser aux jeunes qui ont tenu "la taule" comme tu dis. Eh oui, de jeunes tauliers pour qui j'ai moi aussi une énorme affection et en particulier à Steven Keller.
  • Superbe article !
  • Bon petit cours d'histoire

Commenter


Connectés

Voir toute la liste


Stammtisch

Mode fenêtre Archives