Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Paris FC - RCS, côté tribunes

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Côté tribunes
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Par vrombimiki
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© elsasser68

Après trois déplacements périlleux, les supporters strasbourgeois espéraient que leur soutien inconditionnel fasse pousser des ailes aux Racingmen afin de faire tomber la muraille du Paris FC. Il n'en a rien été. Retour sur un déplacement compliqué.

Alors qu'en début de semaine les dirigeants du Paris FC avaient annoncé ne réserver que 100 places aux supporters alsaciens, ils ont par la suite revu leurs chiffres à la baisse en promettant 90 puis 63 billets aux supporters visiteurs. 63 comme le nombre prévu d'aficionados se déplaçant en bus depuis Strasbourg. Le jour du match, les expatriés se demandent bien comment ils vont obtenir leur sésame. Cette réduction de places attribuées, officiellement justifiée par la classification « à risque » de la rencontre est perçue comme une injustice par les fans strasbourgeois. En effet, le « stade » Déjérine pouvant accueillir 2500 personnes, le règlement prévoit que 125 places soient attribuées aux visiteurs (5% de la capacité totale).

Un bus était donc au départ de La Meinau à 13h avec à son bord une cinquantaine de supporters issus des UB90, du KCB et de la FSRCS. Dès le départ, une question est au bord des lèvres de chacun : « On est attendu ? ». A en croire les rumeurs qui ont couru toute la semaine, les supporters du PFC comptent bien nous « faire descendre du bus ». Le ton est donné.

L'heure avance et la hantise de rater le coup d'envoi commence à se faire sentir. La peur est accrue par l'information circulant dans le bus qui annonce un possible report du match tant « la pelouse est en mauvais état ». La pelouse ? On ne joue pas sur synthétique ?

Nous arrivons finalement au stade avec une petite vingtaine de minutes d'avance. Nous cherchons du regard d'éventuels Parisiens venus nous aider à descendre du bus mais rien ! Pas un grouillot de la capitale à l'horizon. Elle est belle la France de l'intérieur !

Les expatriés, arrivés bien avant le bus, sont pourtant toujours devant le stade. La sécurité refuse de les laisser entrer tant que nous ne sommes pas entrés. A l'entrée, Marc Keller est en cours de négociations afin d'assurer une place dans le stade à ceux venus par leurs propres moyens. Finalement, tous les strasbourgeois obtiennent un billet de match et peuvent accéder à la tribune visiteur.

Mon Dieu quelle est cette chose ?

Après avoir contourné le stade pour y entrer par l'arrière, nous tombons nez-à-nez avec le « stade » Déjérine ou du moins ce qu'il en reste.
C'est face à un terrain synthétique comparable à un no man's land de 1914 que nous prenons place. En face les supportes du PFC sont en place, drapeaux à la main et prêts à tirer.
Nous nous installons rapidement afin de pouvoir répondre aux balles vocales tirées depuis la tribune d'en face. Notre bastion est petit, étroit et sombre. Ça sent... la mort. Ne souhaitant pas y rester aujourd'hui et encore moins ici, nous entamons les chants et faisons savoir que nous ne nous laisserons pas abattre sans réagir.

Le coup d'envoi est donné et le combat commence.
La tribune offre une résonance intéressante grâce à son toit en tôle ondulée très bas. Il permet aussi d'être utilisé comme instrument à percussion, accroissant ainsi le volume sonore du tambour et des mains qui frappent. Les UB90 déroule une banderole à l'attention de monsieur Thiriez, l'invitant à démissionner. Cette banderole est une action commune menée ce week-end dans tous les stades de France, du moins pour ceux qui ont des supporters - par conséquent pas sûr de la voir à Orléans par exemple - en réponse aux agissements peu conformes avec certaines règles de la démocratie du président de la LFP.

Le premier coup de froid a lieu à la 12è minute quand le PFC ouvre la marque.
Mais ce premier coup dur n'assomme pas le supporter bleu et blanc et celui-ci continue de plus belle à encourager les siens. Après tout, c'est une « ferveur éternelle » quel que soit le score au tableau d'affichage.

La mi-temps est sifflée et la trêve est actée pour 15 minutes. Le temps de reprendre des forces à la table installée derrière une barrière anti-émeute. Pour ceux qui pensaient que « Paris est magique », les prix de la buvette aussi sont magiques. Il faut par exemple débourser 5€ pour un maigre sandwich dinde, fromage, crudités. Autant dire qu'il reste sur l'estomac.
Le combat reprend sur le terrain comme en tribunes.

La deuxième mi-temps n'offre pas de scène de liesse côté strasbourgeois mais des désillusions. Alors que les occasions se multiplient, les buts manquent cruellement à l'appel et ce, malgré l'indéfectible soutien vocal des Strasbourgeois.

Le second coup de froid intervient quand Fofana double la mise pour le PFC à 10 minutes de la fin et que nous pensions être en passe de ramener le point du nul. Malheureusement c'est une troisième défaite de rang à l'extérieur qui se profile à l'horizon.

Les trois coup de sifflet retentissent et sonnent le glas dans les rangs strasbourgeois. La déception est grande. Les plus assidus ayant fait tous les déplacements cette année commence à saturer face à ce manque d'efficacité. « Verdammi ch'ai pas fait 500 bornes pour voir ça hein ! »
Les joueurs de leur côté auront l'humilité de venir applaudir le parcage strasbourgeois garni d'environ 150 Strasbourgeois.

C'est donc la tête alourdie par la défaite que nous quittons le stade Déjérine. Il va nous falloir attendre une trentaine de minutes avant de pouvoir sortir du parcage, comme souvent en région parisienne. L'occasion de prendre l'eau puisque la pluie qui avait commencé à tomber juste après le coup de sifflet final redouble d'intensité.

N'ayant rien vu à l'arrivée, nous pensons être attendus à la sortie, un peu comme au collège quoi. Mais là, rien non plus. Nous remontons donc dans le bus, tous plus mouillés les uns que les autres. Nous rejoignons rapidement le périph' sans accroc et partons dans la nuit en direction de terres plus accueillantes.

Malgré le calme relatif régnant dans le bus, permettant à ceux qui le souhaitent de prendre le risque de se blottir dans les bras de Morphée, le retour paraît interminable. C'est seulement vers 5h du matin que nous pouvons observer avec joie et soulagement l'antre du football alsacien. Chacun peut alors retourner à son domicile et profiter d'un repos bien mérité au calme et sans risque, fier d'avoir répondu présent malgré la défaite.

vrombimiki

Commentaires (3)

Flux RSS 3 messages · Premier message par kitl · Dernier message par dolores

  • Sympa la référence à la Grande Guerre, on s'y croirait. Et la petite dédicace à Orléans !
  • Nul ton côté tribune. Pourquoi Orléans et pas Colmar?
  • On ressent un regret de ne pas avoir été invité à descendre du bus avant la destination finale.
    Attention avec ces cr internet, les interprétation vont vite et tout se comprend comme provocation.
    Contrairement à l'intervenant du dessus, ce n'est pas parce que je n'ai pas apprécié un point de cet article que je vais mal le noter.
    J'ai bien aimé, sauf... quelques mots bien mal placés selon moi.

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