Boulogne - RCS, côté tribunes

Alors que le mois d'octobre se profile, le Racing n'a toujours pas engrangé la moindre victoire hors de sa Meinau chérie, ni même fait trembler les filets adverses. La statistique a de quoi inquiéter. Après des essais infructueux dans la région parisienne et dans le Sud de la France, c'est du côté du Nord et de la Côte d'Opale que les fans strasbourgeois ont été amenés à donner de la voix et à pousser les leurs.

Cette destination nordiste a aussi valeur de test pour les suiveurs alsaciens. Inutile de rappeler que les matches le vendredi rend hautement compliqué les déplacements des supporters, qui plus est en National, où les destinations exotiques sont légion. Les quatre premiers déplacements ont donné des affluences plus qu'honorables dans les tribunes visiteurs, périodes estivales et destinations attrayantes aidant. Ce vendredi, le constat est implacable : ce ne sont que 3 voitures qui prendront le départ de Strasbourg. Une organisée par les UB90 et les deux autres par la Fédération des Supporters. Le trajet se fera sans encombre et les plus rapides auront même l'opportunité de visiter la cité fortifiée de Boulogne sur Mer.

L'entrée au stade se fait sous les coups de 19h30, laps de temps idéal pour les fans de (re)découvrir le Stade de la Libération. Composé de trois tribunes principales, dont la particularité étant de ne pas tenir au sec les premiers rangs, la pelouse boulonnaise est également entourée d'une piste d'athlétisme. Trois autres petites tribunes viendront également garnir l'enceinte nordiste (de taille différente), dont la tribune visiteurs qui accueille les supporters strasbourgeois. Celle derrière le but a été agrandie par rapport à la dernière visite des Strasbourgeois en 2008-2009, les Boulonnais ayant séjourné en Ligue 1 l'année suivante, ceci expliquant cela. Une fois la troisième voiture strasbourgeoise arrivée un peu en retard et en comptant le ralliement d'une poignée d'expatriés, ce sont exactement 27 personnes qui garniront la tribune en préfabriqué. Plus les quelques membres du CCS, placés dans la tribune latérale Franck Ribéry. L'avant-match sera rythmé par le Jean-Luc Filser local, chaud bouillant pour le coup, qui n'a eu de cesse de lancer des chants à la gloire des Rouge et Noir, en vrac : « Si t'es fier d'être Boulonnais... », « Allez Boulogne » ou encore le traditionnel « Aux armes » !

Une fois le coup d'envoi donné, les fans strasbourgeois, malgré la petite mobilisation du soir, commencent à donner de la voix, bien encouragés par la bonne entrée en matière du Racing qui, par l'intermédiaire de Belahmeur, manque d'ouvrir la marque. Ils ne sauront pas que cela constituera malheureusement une des seules opportunités leur permettant un frémissement. Les minutes filent et Boulogne commence à prendre doucement le match en main, mais ne se créé pas d'occasion notable hormis le ballon dégagé de la poitrine par Gauclin suite à une reprise de Mienniel. La mi-temps est sifflée sur un triste 0-0. Le temps pour certains de déguster le hot-dog local qui allait s'avérer être de très bonne facture : croquant à souhait. En dépit d'un petit premier acte, la majorité des fans alsaciens gardent au fond d'eux ce fol espoir : celui de marquer un but et de gagner le match. Un espoir vite brisé par Soubervie, qui l'espace d'un instant, viendra glacer les esprits supporters strasbourgeois et soulever timidement le stade de la Libération et son petit kop d'une quinzaine de personnes placées derrière le but.

Le temps de reprendre leurs esprits, les membres de la tribune visiteurs reprendront les chants de plus belle, essayant même de caler leurs voix sur une gamme aigue, voire très aigue, ce qui ne manquera pas de faire sourire les deux stadiers. Les encouragements seront doublés en fin de partie sur les quelques corners strasbourgeois, mais il n'en fut rien. Pendant ce temps-là, le public boulonnais se mettra à taper dans les mains à plusieurs reprises, afin que leurs protégés tiennent leurs 3 points, ce qui ne sera pas difficile au vu de la timide poussée finale des Racingmen. L'arbitre met fin aux débats et le stade de la Libération pousse un ouf de soulagement avec cette 3e victoire à domicile. Les fanatiques strasbourgeois, quant à eux, restent les bras ballants et un brin déçus de repartir à nouveau bredouille de leurs pérégrinations. Les joueurs viendront tout de même saluer les courageux, les visages fermés. Régis Gurtner en fera de même et sera chaleureusement applaudi par les supporters bleus et blancs, qui prendront très vite place dans leurs voitures afin de rallier au plus vite la capitale alsacienne. Dans la nuit noire, avant de quitter la terre des Ch'tis, un groupe de supporters boulonnais viendra apporter du baume au coeur aux fans alsaciens : « Vous avez une bonne équipe, vous allez revenir ». Peut-être, mais une équipe qui est désespérément muette hors de ses bases.