Et que s'appelorio Luzenac

Luzenac, du bonheur en pack

Luzenac, c'est de la poésie, c'est de l'imagination délirante, celle qu'on a sous talc, pardon sous crack. Oui, Luzenac, c'est un village sublime au milieu des Pyrénées, les montagnes où l'on ne produit pas Lou Pérac, mais d'où on extrait du talc, dont on remplit les Car-en-Sac (vous savez, les bonbons, cf. l'épisode Uzès) par plaques. Il ne s'agit pas d'une allusion cachée aux plaques de Cahuzac. Or donc, Luzenac, sublime village qui inspira son fameux "Luzenac love" à 2pac.

Du talc au tacle

Luzenac, c'est une immense métropole de presque 552 André-Pierre Jak et PierPolGignac. Luzenac, c'est le meilleur endroit pour ne pas passer son bac, et pour cause, y a pas de lycée. Car en effet, la densité de lycées en Ariège, est inférieure à ce que l'on observe dans l'Oise, par exemple. Ha ! L'Oise qui vit naître la merveilleuse Claude Gensac. Comment ça, qui ça ? Mais enfin ! La femme du Gendarme ! celui que jouait Louis de Funès. Comment ça, qui ça ? Mais si ! Le petit nerveux qui s'énervait tout le temps. Il éructait "tchac tchac tchac !" en moulinant des bras.

Luzenac, ville ouvrière dotée d'un maire pas spécialement réac' n'en illustre pas moins par sa démographie le ressac des villages ouvriers perdus au milieu de rien, enfin si, perdus au milieu des lacs et que les têtes à claques du CAC en frac Monsieur de Fursac ont décidé de passer à tabac (on vous a bien eus, bande de macaques), sous le prétexte idéologique de la désindustrialisation de la France. Mais Luzenac résiste, Luzenac ne veut pas devenir un cloaque glauque. On est loin du drame lorrain, des sinistres pratiques de Sollac et des autres. Alors donc, comme évoqué plus haut, Luzenac continue à cultiver le talc.

Du talc ? Mais oui, souviens toi lecteur, déjà durant la saison 2010/2011, l'existence de l'extraction luzenacienne de talc t'as été révélée. Admirable perséverance du français rural, admettons le tout à trac, qui ne se plie pas sans lutter à la vulgate intellectuellement médiocre de la taylorisation étriquée appliquée à la dimension des états réduits au statut d'unités specialisées, de rouages anonymes dans le mécanisme oppresseur de la machine de guerre économique post-moderne. Non, le luzenacien refuse la fatalité du laisser-faire et se bat, comme le dernier des mohawks. Et donc, du coup, il extrait du talc. Cependant, la médecine du travail nous demande tout de même de préciser que l'extraction manuelle du talc est rude pour le corps du travailleur, cela explique que Luzenac est championne de France de consommation de Diclofenac. Dont acte.

Sans gnac, ce sera le couac

Sinon, on joue au foot à Luzenac et, dernièrement, plutôt pas mal. Grâce au gardien Westberg, qui n'est pas alsacien malgré son nom (mais dont on espère qu'il sera patraque vendredi), grâce au défenseur Outrebon, qu'on a connu un peu en vrac à la Meinau, et malgré Nicolas Dieuze, dont l'intelligence n'est pas sans rappeler la profondeur du gouffre de Padirac. Ca marque. Le club joue en rouge et bleu ou noir, selon les sources. Ce n'est pas pour exiler sa peur ou aller plus loin que ces montagnes de douleur, mais c'est pour, et cela se sait peu, se différencier du bleu et blanc de Schalke.

Et puis le club, qui est en tête du National ou presque, a comme symbole le loup, ou la biche cornue, voire le bouquetin indépendentiste, on distingue mal. Je sais pas vous, mais moi, ça me fout le trac. C'est en conquérant que Luzenac arrive à la Meinau, tel Ulysse revenant à Ithaque. Cessons la critique improductive des schémas tactiques modélisés à l'abaque par François Keller. S'il lit les forums de la Stub, il doit devenir paranoïaque, ce qui est inquiétant pour son rythme cardiaque.

Alors faisons cause commune et formons un bloc compac' derrière nos joueurs, pour que vendredi ils passent tellement de temps dans la surface de Luzenac que ça ressemblera à un bivouac.

Co-écrit par MEEM et JPDarky.