Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Ils en ont!

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Après-match
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Par slade
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© stubehocker

Vendredi, Strasbourg devait démontrer sa capacité à se remobiliser après une série de résultats décevants.

Avant toute chose, un petit rappel s'impose. Il y a trois années, l'insubmersible Strasbourg venait de couler en National. Le club venait de toucher le fond, était-il alors murmuré ici et là. Le capitaine fou qui avait amené le navire droit sur l'iceberg n'en avait plus pour très longtemps, cet amas de tôles superbe pour ceux qui l'ont vu flotter sur les mers européennes, tenant désormais plus du destroyer soviétique rouillé, ne pouvait que remonter à la surface.
"Nous ne sommes pas à Luzenac" était le leitmotiv de cet espoir, le hameau en banlieue de Toulouse s'érigeait en paratonnerre des crispations d'avoir à passer une saison dans une division où il est possible de parler aux joueurs quand ils sont sur la pelouse, et surtout où ils répondent.

C'était il y a trois ans, trois années parmi les plus dures de l'histoire du club alsacien, mais le pire n'est pas forcément derrière lui. Il lui reste maintenant à digérer le fait de revenir à des niveaux où s'entassent de plus en plus de clubs, où l'un a toujours une histoire plus tragique que l'autre à raconter à qui veut l'entendre et où l'anonymat guette. Et, si l'enfer c'est les autres, l'enfer du Racing réside partiellement dans la perception qu'ont les autres. Ce n'est plus Strasbourg qui domine, c'est Luzenac, qui n'est pas à Strasbourg.
En effet, l'équipe, qui représente une majorité de la population de son village, semble d'une solidité remarquable. Les renforts à tous postes, l'ancien Strasbourgeois Outrebon en tête, permettent à Luzenac de développer sinon un jeu télégénique, au moins un jeu d'une solidité nécessaire dans ce championnat pour jouer les premiers rôles. A l'inverse, le club des bords de la Krimmeri apparaît meurtri après des défaites cinglantes, non pas sur le score, mais sur le jeu. Seule la victoire est belle, dit-on, à Strasbourg certains donneraient cher pour voir une défaite héroïque, un peu volée par l'arbitrage, bref, de l'envie et de l'engagement, des émotions.
C'est donc dans ce contexte grisâtre que la rencontre débuta, peu après un émouvant hommage à un supporter disparu, Christian.

Des choix d'entrée

François Keller fit des choix forts, celui de ne pas convoquer Yann Bénédick et Stéphane Noro à nouveau pour un match à domicile, en raison de problèmes de retard à l'entraînement au moins pour le premier.
L'innovation vient en attaque, une fois n'est pas coutume, avec la titularisation d'Omar Hassidou en pointe, Dimitri Liénard cédant sa place.
Equipe


Friday night fever

La partie commence de fort belle manière. L'attaque, quelque peu critiquée pour son manque de réalisme, emmenée par un Julien Perrin en grande forme, ouvre la marque dès le 7ème minute. Pinaud sert parfaitement le grand blond d'une belle ouverture, reprise en demi-volée du pied gauche envoyant la balle entre le gardien et le montant. Si l'action est belle et d'un réalisme rare ces derniers temps, peut-être est-elle entachée d'une faute de main de l'ancien portier evianais-thononois-gaillardais, Westberg.
La suite est un peu plus compliquée, malgré un bon premier quart d'heure qui laisse fleurir quelques espoirs, avec une équipe de Luzenac vaillante, bien emmenée par un trio défensif compact et solide.
La première alerte vient d'un premier face à face de l'attaquant de pointe adverse, Karim Boutaib, où Guillaume Gauclin en restant bien sur ses appuis écarte autoritairement le danger. Cependant, malgré le match rassurant du gardien alsacien encore une fois très bon dans ses interventions, la seconde alerte est la bonne pour Luzenac. A la faveur d'un arbitrage discutable, Boutaib profite de ses trois mètres hors-jeu pour devancer la défense alsacienne et battre Guillaume Gauclin.
Le Racing, à nouveau par l'intermédiaire d'un Julien Perrin sur tous les fronts, inquiète un Westberg un peu trop tranquille pendant cette première mi-temps, par une jolie reprise de volée qui arrive dans les bras du gardien. Le nul apparaît logique pour les Bleus, toujours sans shorts blancs, car si l'arbitrage leur est largement défavorable sur le but, les quinze petites minutes d'envie ne suffisent pas à aspirer à grand chose de plus.

Débuts encourageants

La seconde période est bien plus plaisante à voir, avec quelques combinaisons bienvenues pour lancer les offensives alsaciennes et une volonté d'aller vers l'avant bien plus présente. Bien sûr, ce n'est pas non plus une passion transcendante qui électrise les foules et ressuscite Gilbert Gress, mais il faut souligner cette amélioration dans le mental de l'équipe qui a fait défaut, notamment face à Luçon.
Malheureusement, si l'envie est là, le liant entre les deux milieux défensifs -avec un Grimm aux performances encourageantes et un Amofa qui a retrouvé sa superbe dans les vingt dernières minutes après une entame de match compliquée - et l'attaque fait gravement défaut. Sichi est étonnamment atone mais fait des efforts défensifs importants, peut être trop pour pouvoir ensuite remonter le cuir. Hassidou, quasi-invisble, cèdera donc logiquement sa place à la recrue Stanislas Oliveira, qui montrera des qualités intéressantes dans un domaine qui fait encore défaut, celui de l'alternance entre des transmissions en une touche de balle et des phases de possession plus longues.

Cherche défense désespérément

Entre ces changements, qui démontrent un potentiel fort au milieu de terrain, Luzenac profite d'une nouvelle erreur pour plonger la Meinau entière dans le doute. Sauf que cette fois-ci, le coupable est inhabituel mais malheureusement attendu à force de contre-perfomances probablement liées à un genou déjà sept fois opéré. Sikimic, sur un centre pas réellement dangereux manque totalement son dégagement et offre un caviar à un Ndoh qui ne se fait pas prier pour placer une frappe puissante et imparable face à Gauclin livré à lui-même.
Cette action est aussi un symbole, tragique, des manquements graves de la défense où Sabo a déserté totalement son poste en seconde période, se retrouvant maintes fois attaquant droit obligeant Sichi à compenser au lieu de pouvoir apporter offensivement. Il serait imprudent de n'engager que la responsabilité de Sabo même si son vis-à-vis est en permanence démarqué, il serait plus juste de noter les limites atteintes par Modeste qui est dangereux pour sa propre équipe par ses relances et ne dispose pas de la vitesse suffisante pour compenser les failles d'un Sikimic qui, courageux, joue blessé. A ce sujet, il est opportun de souligner que la présence successive d'Amofa puis Grimm a fait du bien, et qu'envisager la présence d'au moins un des deux en défense centrale aux prochains matchs ne tient pas que de la théorie fumeuse.

Le schéma tactique du Racing deviendra peu ou prou celui-ci vers la fin de match :

Equipe


Des sourires et des hommes

Liénard entrant, l'allant offensif qui apparaissait ci ou là se concrétise enfin, avec une frappe touchant l'intérieur du montant qui méritait sûrement un meilleur sort. Les dix minutes qui suivent sont bien emmenées à la fois par le nouvel entrant donc, qui apparaît être le remplaçant idéal pour dynamiter une fin de match, et par Belameur, inconstant voire passif pendant le match et qui délivre une belle fin de partie.
Après un énième corner du premier, à nouveau dévié, le jeune Belhameur contrôle et frappe instantanément du pied droit à l'entrée de la surface. La balle catapultée en pleine lucarne scotche tout le monde, Westberg compris, et ravit le stade tout entier. Le but est de toute beauté, et souligne la belle performance d'un jeune qui démontrer des qualités techniques d'un niveau appréciable.

Le reste ne sera pas empreint de la même réussite, et si sur le papier ce point est un bon résultat face à un prétendant sérieux à la montée, un goût amer reste, notamment pour les joueurs qui sentaient la victoire possible, qui l'ont touchée du bout des doigts sans jamais la saisir.
L'essentiel n'est cependant pas là, l'envie démontrée est le début de celle que les supporters alsaciens sont en droit d'attendre, et, plus important encore, les joueurs semblent l'avoir compris.

slade

Commentaires (2)

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  • M'Bongo????? Euh, c'était en 2009-2010 et l'homme fut si transparent qu'il s'en fut rejoindre les tribunes. Bien bel article. Pour n'avoir vu que la fin de la MT1 et la MT2, j'ai été particulièrement déçu par les dégradés qui ont laissé l'entier contrôle du ballon aux Ariégeois jusqu'à la 70e.
  • Avec un irish sipirit avant le spiritueux , à l'excellence de cet article!

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  • alainh68 Et une meilleure différence de buts +60 pour le sporting et +44 pour benfica
  • alainh68 Sporting 7 points d'avance sur benfica à 4 journées de la fin
  • alainh68 lafoudre2 , 1 Leverkusen , 2 inter Milan , 3 Sporting je pense
  • lafoudre2 @skusunstar 1.Leverkusen 2.Inter Milan 3 RC Strasbourg
  • lafoudre2 Bizarre que Dimitri ne soit plus sur les feuilles de match de Sochaux. Quelqu'un sait-il s'il est blessé ?
  • alainh68 C'est bon , l'inter champion d'Italie après la victoire à Milan dans le derby milanais 2-1 pour l'inter
  • skysunstar 1.Leverkusen 2.Inter Milan 3. ??
  • alainh68 17 points d'avance sur le 2ème à 5 journées de la fin du championnat
  • alainh68 Pour l'instant l'inter de Milan champion d'Italie
  • alainh68 2-0 pour sochaux
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  • arthas à "anonyme de National"
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  • takl Et encore ils jouent sans forcer

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