Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Coupe A Bas ! Na !

Note
0.0 / 5 (0 note)
Date
Catégorie
Avant-match
Lectures
Lu 2.301 fois
Auteur(s)
Par jpdarky, zottel, meem
Commentaires
0 comm.

Attention chérie, ça va couper.

"La magie de la Coupe" : qu'y a t-il de plus odieusement condescendant et paternaliste que cette expression dans la bouche d'un présentateur télé faisant mine de s'émerveiller devant telle ou telle équipe de district ? Hooo le boulanger sympa avec un gros nez couperosé de frais qui fait défenseur central ! Haaaaa le notaire bedonnant et déjà chauve, suite à un pari perdu en août 1998 au Marmara Club d'Agadir et dont les cheveux n'ont repoussé que autour des oreilles, mais comme il fait gardien ca fait crédible !

Non content de (mal) dissimuler un mépris de classe patent, "lémédia" ajoutent l'hypocrisie à l'insulte du dédain puisqu'ils participent la majorité de leur temps de diffusion hors Coupe de France à ne parler que de deux ou trois clubs français (dont un très beau, mais ce n'est pas le sujet). La glorification à peu de frais par lémédia, cheville ouvrière de la ploutocratie grossière qu'est le football post-moderne, des victimes du-dit système serait amusant s'il ne s'agissait quasiment ou exactement (à vous de juger) de la manifestation tragique dans le réel de la "Doublepensée" d'Orwell.

Lavage de cerveau reptilien


Qui n'a pas souffert les 3 ou 4 mois de délires TF1-RTLesque de janvier à mai 2000 avec l'épopée de la grosse Zaza et son équipe de gars sympas ne sait pas la noirceur de l'âme humaine. Deux ans après les tragiques événements de Juillet 1998 dont les conséquences délétères pour notre sport furent immédiates, avec l'irruption dans le paysage footballistique des hordes de mouches à gloire-par-procuration qui conduiront, par l'attrait économique qu'elles (les mouches) représentaient pour les fourgueurs de soupe, notre sport à sa perte lorsque ces mouches changeront de sport (ce qui est en partie réalisé aujourd'hui). Les directions ineptes de clubs artificiellement gonflés à l'argent volatile de la mode n'auront ou n'ont pas anticipés cet aspect de ce nouveau public temporaire conduisant nos clubs à la catastrophe dans laquelle certains sont déjà tombés, coucou les amis.

Donc, je disais, deux ans après le drame tout ça, le bon peuple de France était bombardé d'un torrent de mièvre sirupeuse et collante à base d'honnêtes travailleurs besogneux qui se levaient probablement tôt et d'un entraîneur sévère-mais-juste aux méthodes rudes parce que bon merde on-est-pas-des-gonzesses-
comme-les-pros-ces-danseuses, la grosse Zaza, donc. C'était ignoble. Je ne me suis jamais autant senti nantais qu'en ce dimanche de mai 2000 dans un immeuble d'Eckbo où nous fumions clope sur clope en priant pour que le football français ne tombe encore plus bas dans le ridicule dans lequel il s'était déjà vautré et se vautrait encore depuis 1998. Le soulagement intense que procura ce fameux pénalty chelou sifflé par Colombo à la 90éme permit de relâcher des mois de dégoût et inquiétude devant les réactions de notre peuple au cours de cette funeste épopée. D'où la noirceur de l'âme humaine tout ça (vide supra).

Grosse Zaza qui, pour la petite histoire, s'avérera un bon vieux mercenaire guidé par le pognon et l'égo tout autant que ces fameux pros érigés en anti-modèle implicitement dans la sarabande médiatique et explicitement à plusieurs reprises dans le discours misérabiliste de Zaza. Car évidemment tout ce cirque n'est que cela, une mascarade. On joue sur la corde vibrante du petit humble aux moyens limités contre les terribles ogres professionnels prétentieux et plein d'argent tout en faisant partie de la mécanique dont les pécores sympas que l'on encense seraient la face opposée pour "lémédias", ou on est dans ce fameux camp des humbles aimables et besogneux dont on vante aussi les "valeurs", la beauté brutale et quasi sauvage et l'amour du terroir tout en cherchant à signer un contrat pro pour se sortir de cette merde n'importe où, pourvu que ca paye lourd. En réalité ce n'est probablement pas la "Doublepensée" orwellienne évoquée plus haut, car pour cela il faudrait qu'il y ait une pensée digne de ce nom.

Non, nous sommes dans le domaine de l'instinct et des impulsions basiques chez tous les protagonistes de ce drame. Les agents motivateurs de ces soubresauts animaux sont, dans l'ordre; (1) la grégarité hyperlocale (b) la désignation de l'autre différent comme ennemi, (1b) le mépris de classe réciproque; tant il vrai que l'attachement de circonstance du citadin à son plouc fait de lui le plouc du plouc - à moins de considérer, naturellement, que c'est le plouc qui est le citadin du citadin, et il ne faut pas négliger l'avilissante aigreur de l'envieux; (3) et par dessus tout, la valeur cardinale et universelle de votre société post-moderne en déliquescence morale, le pognon.

"C'est affreux le peuple, je le sais, j'en ai parmi mes gens"


Cependant, malgré tout et nonobstant, comment ne pas éprouver de la sympathie, au sens premier du terme, pour ces commentateurs sportifs obligés de débiter de la merde pleurnicheuse ou complaisante, selon les moments, au sujet de villages et bleds dont ils n'ont jamais entendu parler et ne voudraient surtout pas y mettre les pieds ? ET ON LES COMPREND ! Merde ! Qui a envie de salir ses mocassins à Calais et devoir brûler ses fringues en rentrant parce que l'odeur de mazout de ferry-boats et de poiscaille pourrie aux métaux lourds de la Manche ne veut pas partir même avec trois flacons de "Febreze Ultra Nuclear Force" ?

Et si il n'y avait que les villes introuvables sur une carte normale (i.e. une carte du métro ou du tram selon où on habite), mais il y a les gens aussi. Vous avez déjà serré la louche à un bûcheron-électro-boucher de Raon-l-Etape ? (oui, parce que vous auriez pu vous en douter devant leur mesquinerie grossière de la saison dernière, les raonnis ont évidemment été eux aussi un jour une pouffiasse de "Cendrillon de la Coupe". Ça semble cohérent d'ailleurs.) C'est rugueux, c'est pire qu'une langue de chat ou du papier de verre (non mais cherchez pas, le papier de verre c'est un machin que les mêmes types qui jouent à Chambéry ou s'extasient devant leurs résultats utilisent le dimanche pour faire un truc qu'ils appellent "le bricolage". Je sais, c'est inimaginable. Ces cons là continuent de bosser même pendant leurs congés de fin de semaine. Çà me dégoûte tiens.). Ça gratte et tout, parce que, parce que, horresco referens, arghll, CES TYPES TRAVAILLENT AVEC LEURS MAINS. Pour des mains satinées et manucurées de frais des "envoyées spéciales" sur place (Pernot ou Vincent Hardy n'allaient pas aller se perdre dans ces endroits reculés) c'est un vrai carnage.

Non, sérieusement, cette compétition, à tous les points de vue - éthique, moral, social, fondamental, gardenal, entrepreneurial, locabiotal, nosocomial et humain tout simplement - c'est indéfendable. D'ailleurs, je vous l'avoue discrètement, le but ici n'était pas de la défendre. Ce machin est tellement ridicule que même le Racing l'a remporté trois fois. Et la dernière, n'oublions jamais, sur un pénalty de Chilavert. J'aurais du commencer ce papier par là, on aurait pu arriver à la même conclusion en trois lignes.

Mais voilà que s'avance une chose peut-être plus ignoble encore que cette Coupe : un club de foot lorrain.

It's almost over Lorraine / Can you still feel the pain ?


Pour rappel, la Lorraine, c'est cette région sinistre et à peine viticole qu'on traverse entre Paris et la riante Alsace. Cette région que le sort accable puisqu'elle a vu naître ou s'illustrer des personnages de l'ampleur de Maurice Barrès, Grégory Villemin, Nadine Morano et Sylvain Kastendeuch. Et encore, je vous épargne Joël Müller, je veux pas vous faire finir dépressif dès cette ligne. Attendez un peu.

La Lorraine, donc. Jeanne d'Arc et la brasserie de la place des Ternes. Et le vin de Moselle, les ignobles brasseries de Malzéville, le Cora de Sarreguemines qui fait de la gringue aux Allemands avec 70 ans de retard, le collège maudit de Vandoeuvre-lès-Nancy, la vallée de la Fensch, le vitrail de Chagall à Sarrebourg, Nadine Morano et Valérie Rosso-Debord, mais aussi, ne l'oublions pas, Gérard Longuet, ne l'oublions jamais. Et la croix de Hongrie qu'on appelle de Lorraine. Commercy qui revendique la madeleine et Nancy le macaron, alors que ces gens-là n'ont aucun génie culinaire : la ouiche (c) ne peut être qu'une erreur, sans quoi elle serait autre chose que lorraine. Même champenoise on pourrait concevoir, mais lorraine, non, vraiment pas.

Non ? Si


Footballistiquement, c'est quoi ? Nancy, le club qui perd contre Carquefou. Metz, le club qui, bon, bref, Metz quoi. Raon l'étape. Jean-Philippe Séchet, joueur de Nancy et Metz. Serge Romano, joueur de Nancy et Metz. David Zitelli, joueur de Nancy et Metz et zut, lui on l'attaque pas, c'est vrai. Michel Platini, joueur de Nancy et... et bah non, pas de Metz, trop petit le gamin. En fait, voilà le problème. Nancy n'a connu qu'une gloire, celle d'avoir formé le vrai meilleur joueur français de tous les temps passés, présents et à venir. C'est beaucoup, c'est même tellement que le club a décidé d'expier ce péché, en nous offrant l'équipe la plus laide possible, celle de Pablo Correa, avec Jean Fernandez pour parachever le travail dans le laid.

Franchement, vous arriveriez à justifier auprès de votre chère et tendre que vous l'abandonnez ce soir pour aller voir jouer Nancy alors qu'elle voulait aller voir Parsifal à l'Opéra (je connais des femmes qui aiment vraiment la musique de Wagner sans avoir pour autant envie d'envahir la Lorraine, ou la Pologne, je les confonds toujours et Stanislas n'y est pas pour rien) ? Essayez devant votre glace : "ce soir, chérie, je te laisse, je vais voir jouer l'AS Nancy-Lorraine" (tiens, un club affublé d'un nom ridicule, pour ceusses qui diraient spontanément que Nancy est dans le Limousin). Vous éclatez de rire. Alors de grâce, samedi, n'allez pas voir l'AS Nancy-Lorraine, allez à l'opéra. En plus, Strasbourg-Nancy est retransmis par Alsace20.

Co-écrit par Zottel, MEEM et JPDarky

jpdarky, zottel, meem

Commentaires (0)

Flux RSS
  • Aucun message pour l'instant.

Commenter


Connectés

Voir toute la liste


Stammtisch

Mode fenêtre Archives