RCS - Boulogne, côté tribunes

Ma gonzesse

C'était donc ce samedi. Le match des femmes. Une tradition qui remonte à la nuit des temps ou plutôt à la période Keller 1.0 quand Marc trouva corporate d'inviter des Filles de joie. En ce temps là c'était l'AS Monaco, son divin chauve, son attaquant reptilien et son renard des surfaces qui servaient de prétexte à l'opération Marketing.

Cette saison ce sera donc Boulogne et son régional de l'étape Régis Gurtner. Le club avait mis les petits plats dans les grands. Marketing viral, vidéos osées sur le site officiel, joueurs sur leur 31. Pour s'assurer que la fête soit complète il avait été décidé d'inviter également les jeunes de nombreux clubs à assister à la réception du club du Nord-Pas-de-Calais. Mission accomplie puisque du monde se presse devant les grilles à plusieurs dizaines minutes du coup d'envoi.

Dans les coursives de la Meinau c'est l'effervescence. Pas que des buffets soient disposés pour les supporteurs affamés mais on note une activité inhabituelle pour cette saison. Un peu plus et on pourrait entendre un « Tu vas au bal ? » résonner entre 2 portes.

C'est quand qu'on va où ?

Le quart de virage nord ouest est naturellement bondé avant le début du match. Les joueurs ne sont pas encore rentrés sur le terrain qu'une banderole fait son apparition :

« Soyez des Guerriers, montrez enfin que vous en avez » signé évidement UB90.

Au bout du virage trônera tout le match le nouveau leitmotiv des supporteurs du Racing : « CFA Plus jamais ça ». A l'image du fameux « objectif maintien » déployé au cours de la saison 2004-05 ou bien les plus récents « Hilali casse toi » & « vous n'êtes pas 11 mais des milliers » il restera jusqu'à la fin de la saison avec espérons le, la même conclusion joyeuse que pour les 3 précédents.
L'ambiance décolle comme un avion sans aile, ben oui pourquoi pas Charlélie. Le public suit et si ce n'est pas un Boucan d'enfer, C'est pas du pipeau.

Sans dec'

Il est de notoriété publique, tout du moins au sein de la communauté stubiste, que la Meinau est construite sur un cimetière indien. Pas plus tard qu'avant le match m'était fait la remarque que notre stade est tellement mythique et ésotérique qu'il ne serait pas choquant de retrouver Boeing 777 vol MH370 de Malaysia Airlines dans les vestiaires entre une paire de protège-tibias et une bouteille de Gatorade. Par contre ce qui va se passer sur la pelouse du stade de la Meinau à 20h16 et 32 secondes, personne n'y était préparé.

Sur un débordement anodin, le joueur boulonnais parvient à centrer en retrait dans la surface de Guillaume Gauclin. Bien qu'un autre attaquant adverse se tienne en embuscade, Ali Bamba le défenseur strasbourgeois est parfaitement positionné pour écarter le danger. Il peut à loisir sortir la balle de l'air de jeu ou bien prendre son temps pour la contrôler et relancer de façon propre. De manière complètement incompréhensible Bamba choisit de pousser la balle au fond de ses propres filets avant de se prendre la tête à deux mains.

Geste nihiliste, Société tu m'auras pas ? Délirium tremens, Pochtron ! 24 décembre anticipé, Le Père-Noël noir ? Un lourd silence s'abat dans les travées pour un public ébahi, ahuri, sidéré. Puis retentissent les premiers sifflets : Les charognards. Sabo vient immédiatement soutenir son camarade et le Racing reprend sa marche en avant face à des visiteurs trop heureux de plus avoir à faire ce qu'ils étaient sans doute incapable de réaliser. Le Kop lui aussi donne de la voix. Ne pas laisser la place aux sifflets, ne pas laisser les bleus dans la mouise. Après tout il reste encore 70 minutes.

Sur une action quelque peu confuse, Sabo égalise après quelques minutes de flottement. Les pendules sont remis à l'heure, le miracle a eu lieu. Olé ! Néanmoins Il est de notoriété public, tout du moins au sein de la communauté stubiste, que la Meinau est construit sur un cimetière indien ... 5 minutes sont à peine écoulées que le Racing qui pousse à la suite de son égalisation obtient une nouvelle action dangereuse. Mendy se retrouver seul face à Régis Gurtner qui sort de façon hasardeuse. Le choc est violent et le portier se retrouve à terre. Les minutes sont longues et il est finalement évacué et remplacé. C'est à ce moment que l'arbitre choisit pour exclure Mendy. Petit ... euh non.

Encore une fois le public est ébahi, ahuri, sidéré. Les sifflets jusqu'alors destinés à Bamba se retournent contre l'homme en noir - jaune -. Dans le public quelqu'un gueule "J'ai retrouvé mon flingue !".

Chanson du loubard (la)

C'est dans ce contexte sordide, dans cet environnement hostile qu'est baptisé le nouveau chant du kop. Ambitieuse mélopée sur l'air d'Hexagone de Renaud, en voici les paroles imprimées sur le tract distribué dans le quart de virage :



Jusqu'à la fin de la première mi-temps la chorale bleu et blanche répétera la chanson derrière son maître d'orchestre. L'auteur de la version alsacienne prendra aussi le micro pour étrenner celle que l'on espère devenir un futur tube du maintien. Pour le plaisir le refrain original :

Etre né sous l'signe de l'Hexagone,
on peut pas dire qu'ça soit bandant.
Si l'roi des cons perdait son trône,
y'aurait cinquante millions de prétendants.

Les Dimanches à la con

La seconde mi-temps relève de l'anecdotique. Si l'arbitre continue à se faire siffler, sur le terrain c'est le calme plat. Les 2 équipes semblent se contenter du nul par défaut ou par incapacité de faire mieux. L'ambiance décline aussi lentement mais surement que l'empire romain en son temps. Le coup de sifflet final fait hésiter le supporteur entre libération et résignation. J'ai la vie qui m'pique les yeux pense t il au moment ou le kop entonne « nous avons le Racing dans le coeur » pendant que les joueurs viennent tout de même saluer le public.

Ce dernier leur rend des applaudissements timides, un peu comme La mère à Titi quand ce dernier lui ramène une énième mauvaise note de l'école. Peut-il réellement faire mieux Dans son HLM. Laisse béton.
C'est sûr qu'après demain on va rater Télé-Foot, et ce sera pour le mieux. Tout le monde est un peu triste en sortant, le Racing n'a pas perdu le match mais il a peut être perdu autre chose. L'espoir. Mathématiquement, oui mais voilà nous avons toujours été mauvais élève. En sortant on entend siffloter des airs familiers. Tiens Renaud mais si à la mi-temps c'était hexagone qui sonnait à nos oreilles, plus tard dans la soirée c'est Mal barrés.

Toutes ressemblances avec les chansons d'un mec qui portait un bandana rouge est absolument fait exprès.