Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Entre bêtes de Somme

Note
0.0 / 5 (0 note)
Date
Catégorie
Avant-match
Lectures
Lu 3.188 fois
Auteur(s)
Par kitl
Commentaires
4 comm.
p1020576.jpg
© zero-zero

Gros calibres présumés du National en début de saison, Strasbourg et Amiens partagent finalement un bien triste fardeau : la lutte pour le maintien.

Entre le RCS et l'ASC, c'est une longue histoire d'amour vache déjà maintes fois romancée. Le Racing a longtemps été la bête noire des Picards, avant que la tendance ne finisse par légèrement s'inverser. Outre quelques affrontements insignifiants lors de passages strasbourgeois en deuxième division, le premier acte notable fut la finale de la Coupe de France 2001. Alors lancées chacune vers la D2, les deux équipes livrèrent un match pauvre et crispant, marqué par la moustache de Denis Troch, l'absence de réalisme de Peter Sampil ou le plat du pied mal assuré de Jean-Paul Abalo. Amiens et Strasbourg se retrouvent en 2006-2007, luttant pour l'accession en première division. On se souvient des jérémiades pré-Crocignolesques de Ludovic Batelli, et que le Racing assura la montée face au Metz de Francis de Taddeo (entraîneur de l'ASC en début de l'actuelle saison).
Retournement de tendance vous disais-je, puisqu'Amiens résiste au retour canon du RCS en fin de saison de National 2010-2011. Le match à la Licorne fut vécu par ses fidèles comme l'un des derniers déplacements du Racing au niveau professionnel, alors que culminait la fronde anti-Jafar.

Les inséparables se retrouvent cette saison, destinés à éviter la charrette et à sauver les meubles. Quoi qu'il advienne fin mai, Amiens devra se résoudre à abandonner le statut professionnel, tandis que le Racing n'aura somme toute pas beaucoup progressé dans son opération reconstruction.

Également disputé dans un contexte pesant, le match aller du 18 octobre fut un long pensum. Le Racing crut l'emporter sur un pétard du regretté Sichi, mais fut victime d'une frappe miraculeuse de Kévin Koubemba, pour son seul but de la saison. Avides de nostalgie, certains supporters strasbourgeois venus en voiture eurent la joie d'entendre la voix de Mathieu Dubrulle sur France Bleu Picardie à l'issue de la rencontre.

L'aller à la Licorne était le troisième match sur le banc d'Olivier Echouafni. Vieille connaissance de la Meinau, le natif de Menton venait de remplacer Francis de Taddeo pour connaître à 41 ans sa première expérience d'entraîneur. Fort de 14 saisons en D1/L1, l'ancien milieu défensif présente l'un des plus coquets CV de la saison en National : 390 matchs, 29 buts (donc 13 pour le Racing !). Seuls William Prunier et Thierry Laurey font mieux grâce à leur unique sélection en Bleu, sans parler de Laurent Fournier. Notons que Teddy Bertin entraîne depuis novembre 2013 l'équipe U19 de son club formateur, peut-être à l'appel de son ancien partenaire à l'OM et à Strasbourg.


Une Somme d'individualités ?

« Chouf » s'appuie sur un groupe constitué de belles individualités, nombreuses étant les recrues de l'été dernier fortes d'un véritable passé en National : les anciens Rouennais Vignaud et Burel, le milieu offensif Youssouf (convoité par le Racing à l'intersaison) ou le « buteur » Marega, recruté au Poiré-sur-Vie. Ajoutez Yohan Hautcoeur, correct joueur de deuxième moitié de tableau de Ligue 1, et vous obtenez un groupe théoriquement riche d'individus suffisamment expérimentés et talentueux pour briller en National. Toute ressemblance avec une équipe évoluant sur les bords du Krimmeri est purement fortuite.

Au mercato hivernal, l'ASC s'est attaché les services de l'ancien Dijonnais, Brestois et Caennais Romain Poyet, recruté pour muscler l'attaque que semble avoir déserté Souleymane Youla. Le résultat est plutôt satisfaisant, Poyet étant un artisan majeur des dernières victoires amiénoises.
Amiens a pour particularité d'avoir une différence de buts équilibrée. La défense donne satisfaction avec simplement 19 buts concédés, mais l'attaque tique sévèrement - seul Uzès a faire pire. Avec 38 buts en 24 matchs, le coefficient de spectacularité d'Amiens est bien loin de celui d'Hoffenheim en Bundesliga (119 buts en 27 matchs). La Meinau en salive d'avance...

A priori, Amiens devrait évoluer en 4-4-2 :

Equipe



Côté alsacien, le commando bruyamment annoncé à l'issue de la débâcle à Luçon a perdu quelques plumes. L'artilleur Oliveira est absent, mis aux arrêts pour cette bataille. Le jeune tirailleur Mendy, abandonné par sa cuisse, manquera à l'appel. Enfin, histoire d'avoir un absent dans chaque ligne, le légionnaire serbe Sikimic devrait être forfait pour avoir trop cru à la maxime « pas vu, pas pris ». Par conséquent, on assistera à quelques retours de l'arrière tel ceux du vétéran Noro, des grands blessés (Donzelot, Amofa) ou du dernièrement banni Belhameur.



Jeu à Somme nulle ?

La dynamique des deux équipes est diamétralement opposée : la série d'invincibilité d'Amiens coïncidant avec les six matchs sans victoire du Racing.
Après avoir franchement tâtonné, Olivier Echouafni semble avoir trouvé la bonne formule. L' « apprentissage » de l'ancien Marseillais fut embelli par deux succès coup sur coup à l'automne (0-1 à Vannes et 1-0 face au Paris FC), avant un trou noir de trois mois : aucune victoire entre le 8 novembre et le 7 mars. Les Picards restent sur trois victoires – contre le Red Star (2-0), à Uzès (0-3) et contre Fréjus (2-0) – en ayant gardé leur cage inviolée. Le gardien L'Hostis n'a plus encaissé de but depuis 447 minutes, soit l'équivalent de cinq matchs !

Cette série a propulsé Amiens hors de la zone rouge, profitant des malheurs du RCS. Entre le nul houleux arraché contre le Gazélec, la défaite « encourageante » à Vannes, les désastres du Paris FC et de Luçon, le match de dupes face à Boulogne-sur-Mer et le revers impuissant en Ariège, la besace du Racing ne s'est garnie que de deux faméliques points en deux mois...
Conjugué aux résultats corrects de Luçon ou Vannes, le sursaut de l'ASC a plongé Strasbourg sous la ligne de flottaison.

Bref, tout autre résultat qu'une victoire face aux Picards serait fatal à la cordée alsacienne. La 14ème place, synonyme de maintien, aurait alors l'allure d'un sommet définitivement inatteignable. Réservée à des alpinistes aguerris, elle ressemblerait en somme à un pic hardi.

kitl

Commentaires (4)

Flux RSS 4 messages · Premier message par il-vecchio · Dernier message par inter

  • Ah, c'est très fin. Après la civilisation pré-colombienne, voici l'étude du discours "pré-Crocignolesque". Le passage martial est de belle tenue avec cette belle association Légion <---> "pas vu, pas pris", après avoir attribué le statut de légionnaire à l'étranger (Serbe) Milo.
    Mais avant d'atteindre le sommet du pic hardi, il faudra bien jouer au ballon (d'Alsace).
    Seule ombre qui plane sur cet article, le niveau de jeu dont je doute qu'il parvienne à se hisser à celui de la Une du jour.
  • ce qui est frappant, sur ce site, c'est de constater à quel point vos articles sont bien plus complets , intéressants et mieux écrits que ceux des deux journaux locaux. Félicitations!
  • Jolie fin, dans la lignée du reste !
  • Somme toute!

Commenter


Connectés

Voir toute la liste


Stammtisch

Mode fenêtre Archives