D'un berk à l'autre

Dunkerque. Bataille de la première et de la deuxième guerre mondiale, d'aucuns disent d'ailleurs que les batailles en question ne sont en fait qu'une et une seule qui ne s'est pas arrêtée. Mais d'aucuns est souvent un peu con. Bon, bref, qu'est-ce que je disais ? Pouf pouf. Ha oui, Dunkerque, ses usines sidérurgiques. Usinor, c'était chez eux, d'ailleurs maintenant que c'est ce salaud de Mittal qui les a rachetées, c'est toujours chez eux. En attendant qu'il trouve plus malin de fabriquer de l'acier raffiné ailleurs, par exemple en Centrafrique. Centrale nucléaire à côté, à Gravelines. Et un patelin sous le niveau de la mer, les Moëres, qui n'est donc pas sans rappeler le niveau de jeu du RCS pendant la plupart de la saison.

Dunkerque ou comment vendre du rêve. Dunkerque, ville la plus septentrionale de l'Hexagone EST le rêve. On est presque en Gelbique. D'ailleurs, après la frontière, dans les bars les plus glauques (qui sont pourtant fort appréciés de la populace locale, le flamingant, parfois rose) on dit “Ici, on parle français”, alors qu'ailleurs on dit “Ici, c'est Paris”. Dans l'horrible patois local, je vous le traduis pour ne pas blesser vos yeux sensibles, on lit “ici, on ne parle pas, on travaille”. Ah, bah alors qu'est-ce que vous foutez au bistral, les clients ? Votre métier c'est joueur de PMU ? On ne sait pas, mais en tout cas, on sait qu'ils ne causent pas, puisque, on le sait depuis 1966 (une excellente année), “(...) chez ces gens là / on n'cause pas, Monsieur / on n'cause pas, on compte”.

Donc oui, pour vous éviter une terrible méprise à l'avenir, Dunkerque, ce n'est pas des Ch'tis. Lille non plus. C'est la Flandre romane, qui se distingue de la Flandre flamingante par son goût sûr et élégant. Contrairement au coin qui accueille des villes aussi épanouissantes que Courtrai, Knokke, Ypres ou Dixmude. Quoi, Bruges et Gand ? Oui, bon, Bruges et Gand aussi, ils peuvent pas avoir tout le temps faux les Flamands. Non, ils n'ont faux que dans l'isoloir. Mais là n'est pas le débat, parce que bon, en Alsace, y a encore des gens qui seraient capables de voter Waechter ou Bockel, voire pour la fratrie Keller au complet, y compris Marthe, relisez bien, et Kasey. Mais on avait dit pas de politique.

En revanche, là où la Flandre, donc Dunkerque, présente un avantage sur Boulogne-sur-Mer, c'est au comptoir (là où donc, quand on est flamand, on travaille, si c'est ça la valeur travail, je sens qu'on tient nous aussi des champions par là). Pour une raison bien simple : Boulogne, c'est l'Artois, et pourtant c'est en Flandre qu'on brasse la Stella Artois. Et en Artois, on n'a pas été foutus d'inventer la Stella Flandre. Autant dire que l'USLD a de quoi largement plus nous effrayer que l'USBCO. Ou que les US et coutumes. Je m'égare. Mais faut bien admettre que tout ça est assez confus, voire bordélique.

Dunkerque, on n'y pense pas assez, c'est aussi un carnaval, pendant lequel, par souci d'une générosité aussi économe que ces genres de Néerlandais savent être, le maire de la ville (qu'on appelait autrefois Michel Delebarre, avantageusement remplacé par Michel Delapoteaux) lance un (1) hareng à la foule en délire. C'est un cadeau. Et un cadeau économe. Un truc pour Guy Roux ou pour un touriste néerlandais en goguette dans un camping en Ardèche, chez Franck Sauzée (et hop, voilà l'astucieux rapport entre l'article et le RCS : un ancien joueur; admirez je vous prie, merci, vous êtes un public formidable (non, s'il vous plaît, ne cherchez pas un lien vers Stromae dans ce fabuleux papier multimédia et hypertextuel à mort, on vous dit que c'est pas la Gelbique)(suivez un peu)).

Bon, sinon, côté ballon rond, car il faut bien y revenir, j'admets ne pas connaître grand chose à l'USLD. Ils ont joué en D2 à l'époque de la D2 à deux groupes (et même deux ou trois saisons pendant la Super D2 à 22 équipes). Parmi les joueurs actuels, Thibault de Parmentier, un joueur qui a la patate. Parmi les anciens, des joueurs qui ont marqué /mɛs/, comme Chanlot et Blanchard, Kachloul et Kurbos, Pauk et Müller (oui oui, Joël a été footballeur). Et Philippe Schuth. Mais Dunkerque a aussi fourni Mulhouse (Sirvent) et recyclé une idole de la Meinau (Monczuk, oui LE Monczuk). Je crois que Dunkerque n'aime pas trop Strasbourg en fait.

Et, pour ne rien vous cacher, je ne suis pas totalement rassuré avant leur venue, maintenant qu'on se remet à croire en un maintien sur le terrain.

Alors tous ensemble, effrayons Dunkerque, hurlons notre terrible cri de guerre : “GUILI GUILI, HILALI !”

Ecrit avec les pieds par les chaussures de zottel, les chaussettes de jpdarky et les orteils de meem.