[1980-1981] Bordeaux-RCS 1-5, Coupe de France
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filipeOn se souvient de ... Bordeaux - Strasbourg 1981
« A l'annonce du tirage au sort des prochains ¼ de finale de Coupe de France de la saison 1980/1981, l'attention du petit monde du football hexagonal est attiré par l'affiche somptueuse qui va opposer les Girondins de Bordeaux au Racing Club de Strasbourg en match aller-retour (eh oui, à cette époque, les qualifications pour la finale de l'épreuve reine de notre football se déclinait en 2 manches, avec les buts à l'extérieur, les prolongations et tutti quanti...autre temps...)
L'équipe d'Aimé Jacquet (qui laisse préfigurer le grand Bordeaux du milieu des années 80) se mêle à la lutte pour le titre de champion de France avec l'AS St-Etienne (futur lauréat) et le FC Nantes (son dauphin).
Quant aux Alsaciens, suite à un début de saison particulièrement houleux du côté de la Meineau (l'affaire Bord-Gress*), ils ont redressé la barre après une entame de championnat peu conforme à leurs ambitions.
Il y'a encore un tout petit peu plus d'1 an, ils disputaient un ¼ de finale de C1 contre l'Ajax d'Amsterdam.
Voulant absolument regouter au parfum enivrant de la coupe d'Europe, et n'étant pas en pôle position pour décrocher une place en C3, ils savent que leur salut passera par un succès en coupe de France.
Et pour ce faire, le club est tout heureux de récupérer la tête de Turc du football Français, le globe-trotter Didier Six .**
Le déplacement en Gironde s'annonce périlleux pour les partenaires du gardien de l'équipe de France, Dominique Dropsy.
Et ce d'autant plus qu'au tour précédent, Lacombe, Trésor & Co ont littéralement massacré les Nantais (avec une victoire 4-1 à Marcel-Saupin puis un score « rugbyesque » de 6-4 au Stade Municipal)
L'épouvantail Bordelais fait peur à tous.
Sauf à Max Hild, l'entraineur adjoint qui a pris la succession de Gilbert Gress au coeur de la tourmente de l'hiver passé.
Cet Alsacien bon teint n'a pas son pareil pour motiver et valoriser l'effectif qu'il a sous la main.
Le match débute à peine que déjà le « poête » Girard y va de son salut à Jenner.
Il récidive 3 minutes plus tard et récoltera un carton jaune.
Méthodiquement, calmement, les Strasbourgeois laissent passer l'orage et décochent leur première banderille à la 11'minute.
Sur un centre venu de la droite de Piasecki, Delachet et Trésor oublient Six, seul, tout seul, trop seul au point de penalty qui ouvre le score tranquillement.
Sacrée douche froide pour des Bordelais qui ne s'attendaient à une telle entrée en matière !!
Et comme si cela ne suffisait pas, voilà qu'ils perdent leur meneur de jeu, Alain Giresse, qui se blesse tout seul sur une mauvaise réception au sol.
« Un seul être vous manque et tout est dépeuplé » comme dirait l'autre...
Aussitôt remplacé par le faux-frêre Albert Gemmrich.
Excellent sujet de thèse pour qui veut étudier le mélange détonnant de 3 personnalités aussi...disons...atypiques.
Entre le sanguin Soler, le gentil Lacombe et ce fou furieux de Gemmrich, on se demande vraiment ce qui passa par la tête d'Aimé Jacquet quand il voulut se constituer une attaque digne de ce nom.
Pourtant...pourtant...les faits lui donneront raison puisqu'à la fin de saison, l'attaque Girondine inscrira 57 buts...dont 39 par nos 3 Mousquetaires grandes- gueules***
Mais en cette première mi-temps, les attaquants locaux sont inexistants.
Faut dire aussi que leurs partenaires sont plus occupés à s'occuper des chevilles de l'Israëlien Peretz et du Suisse Decastel qu'à leur fournir de bons ballons dans la surface adverse.
Après une unième « formule de politesse » de Girard à son encontre, Peretz se jette pieds en avant et lui rend la pareille.
Se chopera SEULEMENT un carton jaune.
« Oh, Benali, tu vois rien ?? » hurle Couécou à l'encontre de l'arbitre de la rencontre.
Ben non, sur ce coup-là, il est plutôt clément l'homme en noir...sous l'oeil goguenard de l'autre démiurge de la poésie, le bien nommé Gernot Rohr.****
S'il y'en a 1 qui mérite amplement sa statue au panthéon de la Mauvaise Foi caractérisée, c'est bien lui.
Un type qui a passé sa carrière à faucher tout ce qui se présentait devant lui et qui CHAQUE FOIS prétendait qu'il n'y avait pas faute...son « chef d'oeuvre » ultime fut l'attentat contre son ancien partenaire Giresse lors d'une confrontation avec l'OM, lorsque ce dernier y joua à la fin de sa carrière.
Bref, passons, inutile de s'attarder plus longtemps sur cet ersatz de footballeur...
L'on s'achemine tranquillement vers la mi-temps quand sur un corner tiré par Van Straelen, Soler expédie à bout portant un missile que Dropsy dévie au-dessus de sa barre transversale, on se demande encore comment...
Le tournant du match, assurément.
Car si à cet instant précis, Bordeaux égalise, il n'est pas certain que Specht, Marx, Jodar et Deutschmann eussent pu contenir plus longtemps les assauts Bordelais.
Ils ont raté le coche et vont s'en mordre les doigts dès la reprise.
D'abord par l'intermédiaire de Decastel, qui dans un angle que l'on dit impossible, trompe une seconde fois Delachet.
Puis par le jeune Jenner qui reprend une offrande suite à un déboulé de Piasecki (encore lui !) qui a mis promptement Thouvenel aux pâquerettes.
Nous en sommes à la 50'minute de jeu.
Bordeaux est à la dérive.
Et ce n'est pas le but de Gemmrich qui réduit l'écart qui changera quoique ce soit...
Au contraire, suite une nouvelle fois à une incompréhension entre Delachet et Trésor (Laurel & Hardy, ces deux là...), Six qui s'en retournait hors de la surface Girondine se voit tout heureux de récupérer la balle qui lui tombe dans les pieds et se contente de la pousser tout simplement au fond des filets.
Sur le coup d'envoi, Fernandez se fait chiper la balle dans les pieds par Vogel qui lance en profondeur Peretz.
Celui-ci se présente seul devant l'infortuné gardien Girondin et ajoute un nouveau but pour ses couleurs.
Comment humilier un adversaire sur ses terres en 2 temps 3 mouvements...
Incroyable !! Bordeaux-Strasbourg : 1-5 !!
Le match retour ne sera qu'une redite, avec une nouvelle victoire 4-0 des Strasbourgeois à La Meineau
Oui, ce fut bien une affiche ...mais uniquement sur le papier.
Car sur le terrain, il n'y eut absolument pas photo tant la leçon de réalisme à l'Alsacienne fut criante de vérité.
On retiendra surtout le grand match disputé par Piasecki et le sens du but retrouvé de l'incompris Didier Six avec 2 réalisations, qui ne pouvait souhaiter meilleur retour sous les feux de l'actualité.
Mais l'aventure des hommes de l'Est s'arrêtera là.
Au tour suivant, ils laisseront les Stéphanois aller en finale rencontrer les Corses de Bastia à leur place.
José Mendizabal
* En septembre 1980, André Bord, le président du RC Strasbourg, appuyé par son Comité de Direction décide de licencier leur entraîneur mythique Gilbert Gress...et ce, dans un climat délétère et haineux...tout y est (« personnages extérieures », la vamp de service en l'occurrence la femme d'André Bord qui aura un rôle digne de «Marie-France Garraud » dans l'ombre, les sympathies RPR de l'ancien ministre)...bref, un vrai bon polar à la Chester Himes...
** Après un intermède de quelques mois au Cercle de Bruges, en Belgique, Didier Six viendra renforcer le groupe Alsacien dès le mois de Novembre jusqu'à la fin de saison.
*** Lacombe (18 buts), Gemmrich (14 buts) et Soler (7 buts)
**** A noter également la présence sur le banc de touche Alsacien ce soir-là d'un autre poête, Raymond Domenech himself...
Source : www.footnostalgie.com -
Bien fait pour Mémé !
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Dans le rétro : mai 1981
La France passe à gauche, le Racing passe neuf buts à Bordeaux. Un bien joli mois de mai.
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