Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Des espoirs contre le désespoir

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Après-match
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Par vincenzo
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Les jeunes sauvent l'honneur du Racing © Karim Chergui

Les moins de 18 ans alsaciens avaient la tâche difficile en finale de la coupe Gambardella, mais ils ont déjoué les pronostics en s'imposant face à Lyon en finale au stade de France après un match disputé.

Le stade n'est pas encore rempli, les portes viennent de s'ouvrir il n'y a que 20 minutes. Les deux équipes de jeunes entrent sur la pelouse. Déjà leurs têtes font le tour de l'enceinte, ils découvrent ce terrain rendu mythique par les Bleus de 1998, et qui pour eux pourrait être le théâtre d'un grand titre national. La coupe Gambardella, qui est la coupe de France des moins de 18 ans, serait une consécration pour ces jeunes, mais aussi pour le club qui les a formés. Strasbourg, finaliste malheureux il y a 3 ans (défaite contre Rennes), voulait reconquérir ce trophée, inaccessible au club alsacien depuis plus de 40 ans. L'adversaire est de taille : l'ogre lyonnais, jamais rassasié, veut aussi ce titre prestigieux : Benzema, plusieurs fois présents sur les terrains de L1, est forcément la figure de proue de cet effectif.

Pour ma part, je connais mal ces jeunes. A la présentation de l'effectif, je retiens surtout les noms de Gasmi, appelé à un bel avenir avec Strasbourg, ainsi qu'Othon, qui accumule les sélections nationales de jeunes, et qui ce soir est capitaine et numéro 6. Voici l'effectif:
Equipe


Dès le début du match, Lyon sort les griffes. Mounier, le milieu gauche lyonnais, profite d'un marquage un peu léger de Bergueira pour déborder et centrer au cordeau pour Benzema, devancé in extremis par la défense centrale revenue au galop. Rémy se régale sur le côté gauche de l'attaque lyonnaise, et donne le tournis au latéral strasbourgeois, qui tente de gêner du mieux possible son vis-à-vis. Strasbourg est dominé, et ne réagit que par des frappes lointaines, loin au dessus du cadre. Les Alsaciens alignent un 4-5-1 avec Mathlouthi seul en pointe. Il se bat sur tous les dégagements, tente de prendre de vitesse les solides défenseurs rhodaniens, mais le danger vient plutôt des percées de Gasmi ou de Bergueira. Les joueurs du Racing ont du mal à trouver leur petit numéro 10, Zerbini, qui rend 10cm au numéro 6 de Lyon, Valvidia. Malgré tout, sur une belle action côté gauche, Mathouthi obtient juste avant la mi-temps un coup-franc à 25m bien placé. Assami, le vaillant numéro 5, s'avance près du ballon, et catapulte d'une frappe enroulé le ballon dans la lucarne opposée. Les Strasbourgeois sont à la fête, et regagnent les vestiaires sur ce score assez heureux.

Nul doute que les Lyonnais ont été remotivés à la pause. Dès l'entame de match, alors qu'il semblait bien que son tâcle était régulier, l'arbitre sanctionne un défenseur strasbourgeois. Benzema a le même coup-franc ou presque que celui qui a mené au but alsacien. D'une frappe au ras du sol et du mur alsacien, il trompe Duki, le gardien strasbourgeois qui ne bouge pas. L'égalisation en début de deuxième mi-temps est sans doute dure pour les Bleus, mais elle est méritée à la vue de la première mi-temps. Les minutes qui suivent sont une succession d'attaque défense. Strasbourg peine à imposer le jeu au milieu de terrain, et mise tout sur Mathouthi qui donne le tournis aux défenseurs adverses, mais qui est souvent esseulé... Lyon pousse, et les actions techniques de Benzema ou de Rémy nécessitent un gros élan de solidarité des défenseurs alsaciens pour ne pas craquer. Sur une belle action de Benzema, la défense des Bleus est mise pourtant en défaut : collectif, Benzema préfère repasser à son compère plutôt que de tirer. Heureusement pour le Racing, la frappe de l'ailier lyonnais pourtant complètement démarqué, et avec un gardien mal placé, s'envole dans la tribune sud. Un peu plus tard, ce mêM. Rémy touchera le montant du but alsacien sur une frappe lourde, alors que le gardien semblait battu.

Sentant son équipe faiblir physiquement, Fichaux, le coach de nos moins de 18 ans, décide de faire rentrer du sang neuf. Olivier remplace Bergueira sur le côté gauche. Son envie fait plaisir à voir. Touche pour Strasbourg sur la droite de l'attaque, à 20m du poteau de corner. Olivier s'arrache et vient de son aile gauche proposer une solution... Le ballon est hasardeux, mais récupéré par les Alsaciens et Olivier récupère le ballon à 25m du but, sur son pied gauche. Il frappe sans hésiter, et la balle vient se loger dans la lucarne du gardien lyonnais, bien impuissant sur ce missile du milieu strasbourgeois. Quel exploit ! Les Alsaciens exultent, il reste encore 10 minutes à tenir pour nos jeunes.

Ces 10 minutes sont dures pour les nerfs... les Alsaciens font voler les ballons en tribune pour se dégager, l'entraîneur alsacien tente de casser le rythme en faisant rentrer deux nouveaux joueurs. Mathlouthi qui aura accumulé les sprints sort épuisé, son remplaçant Zenke essaye d'empêcher les relances propres des Lyonnais. Un peu avant, Fichaux avait sorti Zerbini et fait rentrer Lourde pour densifier la défense... Les joueurs de l'équipe de France senior sont sur le bord du terrain : Henry, Wiltord, Domenech et d'autres regardent avec intérêt la fin de match. Dernière action justement, les Lyonnais obtiennent un corner sur un ultime sauvetage de la défense. Riou, le gardien de Lyon fait son Olmeta, et le ballon mal dégagé lui atterrit dans les pieds à l'entrée de la surface. Il le contrôle mal, et les Bleus se dégagent proprement. Zenke a le chemin libre pour aller marquer, il est frais, et se permet de crocheter un défenseur lyonnais avant de tirer de 35m dans le but vide. C'est fini, Strasbourg remporte son titre après un vrai match de coupe.

La suite est une partie de rigolades pour nos jeunes Bleus, ce qui tranche avec l'abattement des Lyonnais. Ils se sautent dessus, s'arrosent, et rendent fous les organisateurs en posant joueur après joueur pour une photo souvenir entre Givet et Henry. Les images sont retransmises sur les écrans géants du stade. Zenke est visiblement un grand fan de Titi, il se met à genoux en lui tenant la main, comme s'il cherchait à se faire adouber, puis le serre fort dans ses bras... Le champion du monde semble amusé par le comportement du dernier buteur alsacien. S'en suit un tour d'honneur avec la coupe, le stade est désormais bien rempli, même si tout le monde ne comprend pas de quoi il s'agit (« C'est les Français les bleus ? Ils ont pas l'air mexicain les blancs... ») !

Félicitations à tous ces jeunes, qui ont sauvé l'honneur du Racing cette saison. Je retiens en particulier la bonne tenue de la défense, le gros match de la doublette Othon - De Jong au milieu de terrain, les efforts inconditionnels de Mathlouthi devant, les belles combinaisons de Gasmi et Bergueira, et la volonté extraordinaire d'Olivier, à l'image de cette équipe combative et solidaire. Je pense également à Gameiro, qui a regardé ses partenaires depuis les tribunes... J'espère que cette génération sera moins oubliée, que celle qui avait foulé la même pelouse trois ans plus tôt (Krebs, Bellaïd et Sennaoui en sont les rescapés qui jouaient encore au Racing cette année). Bonne route à eux, et merci pour le spectacle !

vincenzo

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