RCS - Tours, côté tribunes

Avant match très convivial avec le grand retour de la soupe d'Egon Gindorf à l'attention des supporters, distribution avec la présence de l'intéressé bien évidemment et de celle de son successeur, j'ai nommé Philippe Ginestet. Un petit geste aussi apprécié qu'inattendu par tous les fans du Racing qui faisaient la queue au milieu des journalistes eux aussi assez nombreux pour l'occasion. Personne ne le niera : la soupe, devenue finalement presque traditionnelle, fait chaud au coeur surtout que, plus que jamais, on sait que l'initiative est sincère et fera définitivement taire les éventuelles mauvaises langues des années précédentes.

Le coup d'envoi va être donné et certains se demandent déjà si la meilleure place n'est pas finalement près des marmites de soupe plutôt que dans le chaudron du Kop tant la rencontre s'annonce vraiment peu alléchante. Seuls peut-être les quatres supporters de Tours qui ont fait le déplacement attendent quelque chose de ce match, et encore vu la dernière place qu'occupe leur club... Devant un stade presque vide (11700 spectateurs officiellement, sûrement un peu moins en réalité), les UB90 sortent un message pas bien méchant mais un tantinet grinçant tout de même « la montée, vous y pensez ? ». Puis les chants sont lancés. Tandis que le quart de virage s'époumone, le reste du public est plutôt attentiste car les joueurs doivent se racheter de leurs mauvaises prestations depuis pas mal de matches maintenant. Et ce n'est pas la première mi-temps qui va leur donner tort : on s'ennuie littéralement et le but de Tours à la 32ème va tout juste réveiller les sifflets et démoraliser les fidèles. L'arbitre siffle la parodie de foot et les mauvais acteurs rentrent aux vestiaires sous une salve de sifflets d'un maigre public qui a faim, forcément.

Au retour des pros, le Kop sort une banderole « supporter n'est pas un crime », semblable à celles sorties dans beaucoup d'autres stades de France depuis quelques matches pour la reconnaissance du rôle des associations de supporters. Puis les chants reprennent, mais vraiment très timidement, et on sent le reste du public vraiment nerveux. Les capos en profitent alors pour rappeler aux membres du Kop qui sont dans la partie haute que c'est un endroit où on chante et où on est debout (un communiqué plus précis avait été distribué avant le match pour sensibiliser les supporters). S'en suit alors un chant « lève-toi si t'es strasbourgeois » adressé au Kop et non au reste des tribunes strasbourgeoises dont une partie se met alors à siffler le quart de virage comme pour montrer son refus d'encourager vu la tragédie footballistique que nous écrit le Racing sur le terrain. Maladresse et incompréhension malheureuses donc entre les deux parties. Puis les UB90 ressortent la banderole du début du match « la montée vous y pensez ? » afin d'exprimer le désarroi de tout le monde et pour croire à un électrochoc tant le coma des Bleus et Blancs semble profond.

Conséquence ou simple hasard, le Racing revient peu à peu à la vie par l'intermédiaire du docteur brésilien Paolo puis par l'aide soignant Hervé Tum. La Meinau fête la résurrection, tout le monde applaudit plus amusé par la tournure du match que séduit par ce Racing-là. L'arbitre siffle la fin du traitement, la Meinau jubile ou rigole, on n'en est plus vraiment sûr. Les joueurs un peu trop soupe au lait refusent dans un premier temps de saluer le public mais JPP les incite malgré tout à le faire, ce qu'ils font sans trop broncher finalement.

Les supporters et spectateurs quittent la Meinau avec un sourire crispé : le genre de sourire qui dit que le jeu du Racing est inquiétant, le genre de sourire qui dit que la Meinau ne risque pas de se remplir de cette manière-là, le genre de sourire qui dit que finalement on a quand même trois points et qu'on ne va pas cracher dans la soupe non plus.