Amiens - RCS, côté tribunes

Le retour du vendredi.

Un an jour pour jour après avoir foulé la pelouse de la Licorne pour la dernière fois, le Racing est revenu jouer ce vendredi à Amiens. On avait tout à craindre d’un déplacement en Picardie un 18 décembre. Les frimas de l’hiver auraient pu refroidir les ardeurs des supporters ou émousser les velléités des joueurs. Par chance, le temps est clair et la température presque automnale.
Les conditions climatiques sont donc clémentes. De quoi encourager une belle mobilisation du public malgré la diffusion télévisée. Et de quoi écarter une bonne excuse pour tous les joueurs en cas de contre-performance. Ce soir, Padmé qui tienne !

Un nouvel espoir ?

Cependant, la mobilisation est restée modeste. Les tribunes latérales du toujours défraîchi stade de la Licorne sont certes garnies mais encore clairsemées selon votre façon de voir le verre. Idem pour la tribune nord. La tribune sud quant à elle est vide de monde. Au total, quelques 5000 personnes sont venues assister à ce match qui devait sentir la 2ème division mais qui, sur le terrain, n’avait pas vraiment des R2D2.

Et les Strasbourgeois dans tout ça ? Une grosse trentaine de supporters – moins que l’année précédente – sont venus garnir la tribune. Comme d’habitude, un subtil mélange d’Alsaciens téméraires et de « régionaux » qui sont venus soutenir les leurs pour briser la série de défaites.

Le Racing n’est donc pas en Solo en Picardie mais l’on ne sait pas encore qu’il méritera tout de même le bonnet d’Han.

L’attaque déconne

L’avant-match n’offre guère de surprise. Les joueurs font leur entrée sur du Richard Strauss. On ne sait pas si Amiens voulait rappeler 2001 aux 2 équipes ou si c’était pour se mettre au diapason du thème spatial de cet article.

Quoiqu’il en soit, cette entrée en matière laisse le temps aux supporters strasbourgeois de profiter de la très modeste buvette installée dans la tribune visiteurs – apport appréciable par rapport à l’année précédente.

Coups d’envoi fictif puis réel sont donnés et le match peut commencer. Et le Racing de commencer convenablement avec quelques bons dédoublements et quelques bribes d’occasions. De quoi mettre de l’entrain aux Strasbourgeois qui tentent de chanter timidement. C’est pas l’Yoda à la joie, mais c’est déjà ça.

Malheureusement, à 30 sans tambour ni capo, difficile de s’imposer vocalement. Les chants se succèdent mais s’éteignent presqu’aussitôt. Idem pour les clappements de main. Coïncidence ou pas, la volonté des supporters va s’émousser au même rythme que celle des joueurs sur le terrain et plonger après le raté de Seka.

La menace vraiment fantôme

En face Amiens fait plutôt bonne figure. Le « kop » amiénois assure une animation désordonnée mais constante. Pas de chants organisés, pas d’exploit vocal, mais un bruit de fond permanent qui donne une illusion d’ambiance. Les autres spectateurs ne s’animeront que sur le laxisme de l’arbitre face aux tacles virils de Kanté. On ne les Comte pas mais il y en a eu Dooku. Dépassés sur le terrain et vocalement, la mi-temps intervient dans une sorte de fatalisme général.

Le spectacle intermédiaire n’est pas beaucoup plus réjouissant. Le challenge mi-temps voit les petits jeunots échouer piteusement dans leurs tentatives pour toucher l’Ackbar transversale depuis le rond central. Le tout sous le regard toujours un peu flippant de la mascotte licorne. S’ensuit une vidéo kitschissime sur fond de chant de Noël qui n’avait rien d’un cadeau.

Les strasbourgeois font ce qu’ils peuvent pour passer ce moment. Le biberon pour les (vraiment) plus jeunes d’entre nous, une sieste à même les gradins pour un autre.

Amiens, le pire en contre-attaque

Oukidja a tout juste le temps de faire un signe de la main aux supporters au changement de côté qu’Amiens crucifie les Racingmen sur un contre. Puis une deuxième fois juste sous les yeux médusés des supporters. En un quart d’heure, les Bleus n’ont plus rien à espérer de ce match et les fans présents le comprennent bien. Sans énervement ni espoir, la fin de la rencontre se passe dans une sorte d’indifférence. Plus de chant, plus de rythme. Mais l’on ne s’Endor par pour autant. En face, l’équipe d’Amiens a pris confiance et son public avec elle. Les « Olés » fusent à mesure que les picards font tourner la défense alsacienne en bourrique. Les actions se succèdent et Oukidja fait ce qu’il peut.

« Je suis, tu perds »

Mais le score ne bougera plus. Jacky Duguépéroux a beau se dire « Jabba mes dernières cartes » en faisant ses remplacements, Amiens est solide devant comme derrière. Le match se finit sur le score de 2-0 et les supporters vivent le coup de sifflet sans hostilité. Les joueurs alsaciens surement un peu penauds prennent malgré tout la peine de venir taper dans quelques mains et notre gardien de claquer sa bise à ses groupies. Nous, supporters, faisons le compte des défaites qui s’égrènent.

A quand le réveil de la Force ?

Au moment de passer les grilles, les fans un peu découragés se projettent dans les festivités de fin d’année mais pas vraiment plus loin. On Ewok le classement actualisé et le niveau de jeu du Racing. On pense surtout à la trêve qui arrive à point nommé et à un retour en Force espéré en janvier. Si le Père Noël pouvait nous apporter un peu d’animation offensive dans sa Hoth, ce ne serait pas de refus. Cela aiderait surement les supporters à ne plus repartir déçu comme ce vendredi.

D’ici là, l’esprit sera ailleurs. Alors aux fans de Star Wars et du Racing, il ne reste plus qu’à vous souhaiter que la Force soit avec vous. Et comme le diraient Jango et Boba : Bonnes Fett !