Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Dans le rétro : août-septembre 1987

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Souvenir/anecdote
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Par kitl
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Le bleu ciel est de retour © kitl

Alors que Strasbourg fait plouf tout le mois d’août, le Racing réussit sa rentrée, porté par la réussite de Cyriaque Didaux et les corners de Lemonnier et Barraja. Le voilà déjà en tête du groupe B de deuxième division.

Résumé de l’épisode précédent : nouveau blason, nouveau maillot, un an après son arrivée, la griffe Hechter redessine les symboles du Racing Club de Strasbourg, dont le début de saison est bien plus prometteur qu’en août 1986.

C’est par un samedi maussade qui vit débuter deux existences, l’une physique, l’autre meinauvienne, que se dispute le derby Racing-FCM, point d’orgue attendu du début de saison. Côté haut-rhinois, on semble avoir réduit la voilure avec les seules arrivées des Strasbourgeois non retenus Jenner, Knapp et Mazerand. C’était oublier l’attirance d’André Goerig pour le clinquant et ses bonnes relations avec un homologue tout aussi haut en couleurs. M. Figari, président des Chamois niortais va ainsi préférer amputer son équipe, fraîchement promue en D1, plutôt que de perdre la face dans la brouille l’opposant à son meilleur joueur. Abedi Pelé ne découvrira donc pas l’élite avec Niort mais aidera Mulhouse à enfin y retourner avant de filer vers d’autres cieux.

En dépit de sa cohorte d’anciens Racingmen et de la présence du lutin ghanéen, le FC Mulhouse peine à exister et ne parvient pas à remonter son retard d’un but, inscrit de la tête par Peter Reichert, service signé Didaux. Ce spectacle loin de l’ébouriffant 3-4 de la saison passée réjouit d’aise les quelque 32.000 spectateurs accourus à la Meinau : Strasbourg dépasse Mulhouse et s’installe en tête du classement.

Prochain match à Quimper, préfecture du Finistère gagnée par les airs – oui, le Racing met les petits plats dans les grands et affrète un charter de 17 places pour les déplacements les plus lointains. 13 joueurs, l’entraîneur, le kiné Alain Fath, le DG Jean-Pierre Dogliani, cela fait 16, la dernière place étant généreusement proposée à l’envoyé spécial des Dernières Nouvelles d’Alsace. Bernard Delattre n’a donc aucun mal à relater le court succès du RCS face aux hommes de Georges Peyroche et son attaque Picot-Monczuk-Ekeke, sur un nouveau coup de tête, cette fois adressé par Andrieux sur un corner de Lemonnier.

Une fois effacé l’outsider breton, à présent soutenu par les centres E. Leclerc, place au SCO d’Angers. Henryk Kasperczak a fait ses calculs : si l’adversaire aligne deux attaquants, je n’ai pas besoin de quatre défenseurs pour les marquer, trois suffisent. L’habituel 4-3-3 cède la place à un baroque 3-4-3 avec le trio expérimenté Specht-Simon-Barraja derrière. Mais sur un mauvais renvoi de Frédéric Christen converti par Sauvaget, Flucklinger encaisse son premier but de la saison. L’ancien Monégasque est sorti à la pause, au profit d’un Jean-Jacques Etamé dépourvu de tresses, la faute au service militaire. Didaux égalise sur penalty, Etamé délivre les siens avant qu’Andrieux n’exploite un corner de Robert Barraja d’une nouvelle reprise de la tête.

Une belle action collective conclue par Etamé permet au RC Strasbourg de ramener un succès étriqué (0-1) de Beauvais. La rencontre suivante sera bien plus débridée, face au relégué rennais. Sous les yeux du nageur Stephan Caron et du président de l’UEFA Jacques Georges, le RCS s’impose 3-0 en s’appuyant sur ses points forts de l’été : les coups de pied arrêtés de Barraja, l’activité et le pied gauche de Didaux, auteur de cinq réalisations après sept journées.

La ville de Strasbourg se signale en effet par un véritable activisme sportif, orchestré par l’adjoint Robert Grossmann – on est gaulliste ou on ne l’est pas. Cette politique de grandeur se déploie tous azimuts : Tour de France en juillet, finale de Coupe d’Europe pour le printemps 1988 et surtout championnats d’Europe de natation en ce mois d’août. Les compétitions se tiennent à Schiltigheim, la Kibitzenau accueillant la natation synchronisée et Bischwiller le premier tour de water-polo.
On apprend la mort du dernier détenu de Spandau, l’ancien dauphin d’Hitler Rudolf Hess – 1987 est vraiment l’année de Berlin. Les fantômes de la Seconde Guerre mondiale continuent de hanter le continent européen : ainsi des manifestations de dissidents baltes se tiennent le jour anniversaire du pacte germano-soviétique de 1939.

Le 29 août, le Racing se tire d’un autre guêpier picard à Abbeville (1-1). Aujoulat ouvre le score sur penalty, avant l’égalisation de Reichert, bien aidé par une erreur d’appréciation de Pascal Janin sur un centre d’Etamé. Un nouveau résultat nul face à Dunkerque, Péron répondant à Lemonnier alors que Strasbourg poussait, fait naître les premiers doutes. Toujours invaincu et leader, le RCS apparaît toutefois moins séduisant. Les DNA déplorent l’absence d’un « patron » au milieu de terrain, ce compartiment du jeu étant effectivement dévolu aux jeunes Andrieux, Cobos, Christen ou encore Niesser.

Mais en cette fin d’été, la chronique est essentiellement assurée par les pop-stars du moment. Michael Jackson sort de sa diète médiatique pour présenter Bad et son nouveau look. Mais surtout son alter ego féminine Madonna est de passage en France, l’occasion de mobiliser toute la presse et même le gouvernement. Jacques Chirac intercède en sa faveur afin que le concert prévu au parc de Sceaux ait lieu, alors que le maire de la commune l’avait interdit. Désireux de moderniser son image, le Premier ministre accueille l’artiste à l’Hôtel de Ville et en profite pour annoncer une baisse de la TVA sur les disques et cassettes. Elle passera de 33,3% à 18,6%, les disquaires rétorqueront que le livre bénéficie toujours d’un taux réduit à 7%...

Alors que son ancien capitaine Rémy Vogel, profitant des absences de Battiston et Roche, est retenu en Equipe de France pour défier l’URSS à Moscou, le Racing se reprend à Caen (0-1). Il aura suffi d’un corner – décidément – cafouillé par Michel Bensoussan sous la pression de Reichert. Vexé que ce but ne lui ait pas été attribué, le buteur allemand s’illustre deux semaines plus tard devant Nancy. Après le Stade Rennais, Strasbourg terrasse l’autre relégué du groupe et navigue trois points devant le FC Rouen et six devant Caen, Mulhouse et Saint-Dizier.

Un dernier mot de la pré-campagne présidentielle, embourbée dans la polémique du « détail ». Passée la sidération, la télévision ne trouve rien de mieux que d’opposer le candidat du PCF André Lajoinie à Jean-Marie Le Pen. Le débat tourne à la querelle de chiffres pour savoir qui du nazisme ou du communisme a fait le plus de victimes…

Article réalisé à partir des archives des Dernières Nouvelles d'Alsace, consultables à la médiathèque André Malraux ou au Musée historique de Haguenau.

kitl

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