Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Anatomie d’une chute

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Par strohteam
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© chris

En quelques mois à peine, Marc Keller a perdu son totem d’immunité et se trouve désormais visé par des banderoles. C’est inédit, cela suscite manifestement de la nervosité et ce n’est probablement que le début.

Marc Keller : complice ou victime de la politique BlueCo”. Contre Monaco, le président du Racing a été visé nommément par la tribune la plus emblématique du stade, ce qui a fait réagir tout au long de la semaine écoulée. Les associations de supporters, et plus spécifiquement les ultras, ont longuement soupesé leur communication et pris un certain temps avant d'en arriver à ce point. La spécification sous forme de question rhétorique est encore assez peu virulente, plus passive-agressive que véritablement violente. Elle n’en constitue pas moins un sacrilège pour ceux qui croient encore aveuglément au Grand Homme et ont hurlé à l’ingratitude. Si le péché de blasphème existait sur les bords du Krimmeri, il y aurait quelques inquisiteurs amateurs pour envoyer les Zubés au bûcher.

Mais si l’on va plus loin que cette insoluble dispute il faut remarquer que depuis l’annonce de la vente de 99,97% des parts du club à BlueCo juin 2023, et plus particulièrement ces dernières semaines, Marc Keller est contraint de s’adonner à un exercice extrêmement inhabituel pour lui.




Il doit se justifier.




On perçoit que cela le stresse, l’interpelle et le plonge dans l’inconfort. C’est assez logique puisque depuis une douzaine d’années sa communication lisse et creuse (“Commissaire Bialès” selon l’expression géniale popularisée par @athor) était accueillie et relayée sans aucune anicroche par une presse sportive et régionale parfaitement acquise à sa cause. Marc Keller c’était le prototype de tout ce qu’il faut, ou faudrait, au football français : une prestance certaine, un passé de joueur de très bon niveau allié à des études supérieures, des résultats probants et un discours en tout point conforme à ce qui était attendu par les milieux politico-économiques. On invite le stubiste collectionneur à se replonger dans le premier numéro du hors série “Un seul amour et pour toujours” de Zut Magazine où littéralement tous les interviewés récitaient l’évangile selon Saint Marc à un point devenant gênant, même pour un observateur bienveillant. Le citoyen d’Eschau a relevé beaucoup de défis ces dernières années mais aucunement celui de devoir affronter la contradiction, pas plus en externe qu’en interne. Le yield entre l’effort fourni pour produire de la parole originale et la réception médiatique de celle-ci était absolument excellent, à peine affecté par la répétition mécanique des mêmes éléments de langage.

Jusqu’ici tout va bien


Au départ, l’affaire BlueCo n’avait pourtant pas si mal démarré. En préservant le secret de la transaction quasiment jusqu’au bout et en orchestrant parfaitement son maintien en poste par le nouvel actionnariat, Marc Keller s’était habilement posé en garant. Présence rassurante, son nom était invoqué par tous ceux qui, sans adhérer pleinement au fameux “projet”, étaient prêts à accorder le bénéfice du doute. Avec l’imMarculée conception, le Racing version BlueCo resterait le Racing éternel et serait immunisé des dérives connues ailleurs. Un genre de multipropriété sans multipropriétaire où l'on préserverait l’essentiel tout en cédant à l’air du temps. Le programme était évidemment de base bancal, mais son emballage réussi était apte à séduire une belle majorité en terre d’humanisme rhénan, où il est vrai que l’on est pas à un compromis boiteux près. La minorité de Cassandre qui ont évoqué dès le départ la trahison ont bénéficié au mieux d’un petit succès d’estime du type que celui que France Inter accordait à feu Jean-Louis Murat, quant ils n’ont pas été renvoyés à leur misérable condition de nerds alcooliques déblatérant des insanités en mâchant du saucisson autour d’un Iphone rechapé dans un salon neudorfois.

En partie aveuglé par un entourage acquis à sa cause jusqu'à la servilité, Marc Keller a néanmoins gravement surestimé son rôle dans l'improbable alignement cosmique ayant permis la très belle décennie du Racing 2011-2022. Il en a aussi mal évalué la solidité générale.

Ce parcours admirable, dont nous sommes presque tous déjà nostalgiques, n’a pas été impulsé par le président mais par un réflexe primaire de survie ayant résonné très profondément en Alsace, depuis les supporters les plus engagés jusqu’à ceux qui ne vont jamais au stade en passant par toutes les nuances des personnes morales et physiques ayant considéré que le RCS faisait partie d’un patrimoine culturel à défendre. Il est parfaitement inédit dans l’histoire du club, même l’épisode 1979 est moins harmonieux. C’est l’alignement de toutes les parties prenantes qui a permis à l’institution Racing de prendre autant d’épaisseur et de prospérer de façon aussi heureuse. Les salariés du club ont surtout exploité, canalisé et stimulé ce mouvement, parfois avec inspiration et plus généralement avec beaucoup de transpiration. L’erreur fatale est de s’en être cru propriétaire-créateur alors qu’on en est au mieux dépositaire-dompteur.

Le désalignement, aussi léger soit-il, sonne faux et impacte gravement l’intégrité de l’ensemble. On l’a perçu dès l'automne lorsque les résultats ont commencé à se dégrader à la suite du départ de Jeanricner Bellegarde et de l’échec patent du recrutement, incarné par Emmanuel Emegha et Abakar Sylla. Les travées de la Meinau, qui avaient jusqu’ici manifesté une indulgence infinie à l’occasion de séquences régulièrement médiocres, se sont cette fois vidées ou impatientées. Cette sérénité qui distinguait autrefois le Racing lors des pannes de résultat s’est transformée en gêne, avec des chants qui claquent moins fort, des sièges désertés plus vite et une plateforme de revente qui n’a jamais connu autant de succès alors même que le service de communication continue à vendre les guichets fermés aussi sûrement que Léonid Brejnev les records de production agricole. Le malaise était déjà là, palpable à défaut d’être caractérisé. Il a été seulement estompé par la relative bonne passe hivernale et ravivé par le transfert brutal de Matz Sels, sans nul doute le pire choix sportif depuis bien longtemps.

Les jeux sont faits, rien ne va plus


Ce changement d’ambiance est parfaitement anecdotique pour BlueCo, il l’est beaucoup moins pour Marc Keller. Depuis des mois, les multiples échos décrivent un président heurté, qui ne comprend pas la contestation et pense qu’il faut simplement faire preuve de la fameuse “pédagogie” pour que ses ouailles comprennent que c’est pour leur bien, que rien ou presque n’a changé, qu’on aurait fait comme ça de toute façon, qu’il n'y avait pas d’autre choix, que ça va finir par payer et ainsi de suite. A ce titre, on s’est rarement autant rencontré entre supporters et dirigeants, sous des multiples formats et souvent en longueur mais sans autre résultat que d’accentuer l’incompréhension mutuelle. Enfermé dans le déni, et ayant l'impression d’avoir égaré son mojo, le dirigeant n'est pas aidé par des cadres qui n’osent ou ne peuvent lui apporter la contradiction et se complaisent dans une flagornerie ridicule. Rien que cette semaine, on ainsi vu le directeur général délégué Alain Plet troller en pleine nuit dans les commentaires d’un article des DNA et le responsable sponsoring Jean-Luc Delanoue se prendre un bon gros backlash des familles sur un réseau social professionnel après avoir traité de “pseudo-supporters” des gens qui sont pourtant ses clients. On ne jurerait pas que cette communication aussi parasite que maladroite n’a pas été aiguillonnée par un mouvement d’humeur du grand patron se plaignant d’être insuffisamment soutenu publiquement par ses salariés.

Car c’est bien là que se niche le non-dit de l’affaire dès avant le rachat par BlueCo : ceux qui connaissent le fonctionnement du club savent que le comportement en coulisse diffère fortement de celui affiché en public. Personnage avenant, tout en contrôle et lisse à l’extérieur, Marc Keller est un dirigeant d’entreprise décrit dans les mêmes termes comme dur, colérique et impulsif par plusieurs interlocuteurs qualifiés, que l’auteur de ces lignes a rencontré à des époques et dans des contextes très différents. C’est cette forte exigence, et la crainte qu’elle a parfois instillé, qui ont notamment permis au Racing de fonctionner dans les premières années du mandat Keller avec une structure extrêmement réduite où le souci d’économie allait jusqu’à la pingrerie. Il en va de même pour les relations presse, où l’image très propre véhiculée en externe détonnait fortement avec les rapports pour le moins rugueux instaurés en privé par Thierry Hubac époques I et II. On souhaite d’ailleurs sincèrement bon courage à son sympathique successeur, Jeoffrey Voltzenlogel, lequel doit avoir pas mal de boulot en ce moment. Le réseau tentaculaire de Marc Keller, de la Fédération à France 1998 en passant par Canal plus et les politiques locaux faisait le reste pour ouvrir les portes, voire les forcer quelque peu comme dans le cas Luzenac.

Évidemment, personne ne s’en est plaint publiquement tant que le succès était là et que celà servait une institution où tous les acteurs étaient alignés. Maintenant que la forfaiture BlueCo est consommée, tout cela va progressivement ressortir de façon diffuse. C’est sans doute un peu mesquin mais compréhensible et cela constitue une forme de réflexe défensif d’une institution qui a été profondément violentée en juin dernier par un choix cupide.

Tout l’enjeu consiste désormais à savoir quel chemin Marc Keller va prendre pour tâcher d’habiller honorablement son inévitable sortie. La crise prévisible du football français cet été sera à ce titre particulièrement intéressante. Toujours invendus, les droits TV qui constituent 55 ou 60% du budget d’un club moyen de L1 vont baisser la fois dans leur assiette et du fait de la ponction CVC, ce qui devrait mettre en péril l’économie de la plupart des clubs. C’est probablement une cause racine, peut-être même la seule, du choix de vendre dans une telle urgence en juin 2023.

Dans un tel panorama, Marc Keller aura le luxe d’avoir plusieurs options. Il peut par exemple profiter de la grande braderie qui aura lieu pour amender à la marge la politique sportive et espérer ainsi récupérer du crédit auprès d’une frange moins avertie du public par l’un ou l’autre transfert clinquant. Ce serait habile et séduisant mais il continuerait néanmoins à traîner comme un boulet le désalignement évoqué plus haut. Il peut, a contrario, prendre argument du marasme pour justifier ouvertement une politique de sujétion à Chelsea par un très londonien “there is no alternative”. Ce serait une façon de trancher le noeud gordien et d'accepter le conflit, charge à chacun de se positionner par rapport à un Racing désormais ouvertement transformé en nurserie de transit. L’Escovien peut enfin prendre la poudre d’escampette à la FFF ou à la LFP qui auraient évidemment besoin de son immense talent pour tenter de solutionner l’immonde clusterfuck qui s’annonce. Ce serait une fuite en l’apparence par le haut mais bien peu glorieuse sur le fond, un peu comme ces hauts fonctionnaires qu’on promeut dans un corps d’inspection quand ils ont fait une connerie à un poste opérationnel sensible.


***

Quelle que soit l’issue, et même si tout change pour ne rien changer, la vente à BlueCo ternira à jamais le bilan d’une décennie à tous points de vue exceptionnelle.

Ce n’est pas être ingrat que de le regretter profondément. C’est même tout l’inverse.

strohteam

Commentaires (25)

Flux RSS 25 messages · Premier message par yvesdobrasil · Dernier message par clutch

  • Merci pour cet article et son style qui attire mon admiration. Il va me donner à réfléchir, n’ayant toujours pas digéré le volte-face du club et restant sur une incompréhension face à l’inconciliable entre les 10 dernières années vécues autour d’un beau projet, la confiance accordée à Marc Keller et la vente du club.
  • Bravo, tout est dit, et très bien dit.
  • Metzler Isabelle (Cali)
    Très bon article qui confirme nos craintes...Tout est dit !
    C'est la loose 😪
  • Superbe article, bravo !
  • Plutôt optimiste après le mercato d'été et beaucoup moins après le dernier.. ce que je trouve inquiètant c'est Delanoue qui parle de scandale pour une banderole!! Et de pseudo supporter..
    Je comprends que Keller garde le cap actuellement dans son propos, c'est la stabilité sportive du club qui est en jeu mais ce manque d'introspection me fait également flipper..
  • Bravo pour ce super article.
  • Quelle tristesse que de voir qu'on ne lésine plus sur les moyens pour descendre quelqu'un. On sort la grosse Bertha, mais si on regarde de plus près, cela ressemble plus à un pétard mouillé : c'est bien écrit mais c'est plein de vide, comme on l'apprend en sciences politiques.

    Les inspirations psychologisantes servent d'argument : "On perçoit que cela le stresse, l’interpelle et le plonge dans l’inconfort." Encore ce fichu bodylanguage que l'on peut interprêter par mille façons différentes. N'est pas Fabien Olicard qui veut.

    Cet article est une magnifique illustration de l'expression "quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage". Bien ancré dans la génération kleenex, on jette ceux qui ne nous servent plus à rien dans la poursuite de nos desseins. Il n'est plus l'actionnaire principal du Racing ? c'est pas grave, on va lui faire la misère.

    Marc Keller doit avoir le dos qui pique à chaque rencontre avec des responsables de supporters (parmi lesquels il y a toute sorte de nuance, les plus véhéments étant les plus rares). S'il veut soigner son dos, il faudrait peut-être arrêter de négocier avec les plus extrêmes.

    La campagne médiatique contre la direction continue. "Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose"
  • Passionnant (+)
    Les soutiens claqués des responsables com ou sponsoring, c'est génial !
  • Bravo!! Bien résumé ... Je pense que Marc KELLER a atteint son niveau ou même dépassé son niveau de compétence..
  • Pour moi c'est juste la confirmation de ce que j'imaginais, mais que je n'osais pas exprimer de peur de me faire lapider. La suite n'est guère plus réjouissante à mon humble avis, les crocs sont profondément ancrés et pas prêt de lâcher la proie...
    Bravo pour cet article
  • Une page s’est tournée
    Une décennie s’est achevée…
    Marc s’en ai ouvert une nouvelle..
  • Article très bien documenté , vrai job de journaliste d’investigation…le masque tombe !
  • D'accord avec @mediasoc, article à charge rempli de vide bien que sur la forme on pourrait penser qu'il est bien documenté. MK est un dirigeant et chef d'entreprise compétent mais apparemment bcp de monde aurait pu faire mieux ici ... hâte de voir ce que ça va donner lorsqu'il sera parti !
  • Bel article, très bien écrit et bien documenté.
    Chapeau !
  • La poule aux oeufs d'or
    Excellent article. Extrêmement clair. Vous dites admirablement ce que la plupart des vrais supporters et des connaisseurs du club pensent. Hâte de lire et voir la suite des épisodes de l'ère Keller à la Meinau.
  • Quand tu as les moyens comme BlueCo tu devrais quand même pouvoir mélanger politique des jeunes et avoir une assise de joueurs expérimentés.Le résultat sportif doit quand même primé car sinon tes pépites tu les revends au prix de simples cailloux.
  • Le plafond de verre était plus résistant que prévu. Du coup on refait tout en placo
  • La question essentielle pourrait être celleci: Ou est la sortie?
  • Le bon résultat de ce weekend et le maintien, auquel personnellement je crois, qui sera acquis sans trop de frayeur finalement ne doivent rien changer à ce constat que je partage. Simple. brillant et implacable. Je suis moi aussi très déçu mais pas dupe. On n'est jamais trahi que par les siens. Dans le fond, nous ne sommes que des hommes.. et chacun à sa part d'ombre. qu'auriez-vous fait pour 100 millions ? vous avez 2 heures. '
  • Bravo. (+)
  • Beaucoup de mots pour dire que la multipropriété c'était la ligne rouge à ne pas franchir et que Keller, pour diverses motivation, à décider de dépasser.
    Tout le reste, c'est dénoncer le cynisme du foot business qui était là, y compris au club il y 2, 3 ou 20 ans. Bien avant Keller.

    La communication interne/externe, le storytelling, les réseaux à la LFP, à la FFF ou dans les médias, ce n'est pas nouveau, et peu de personnes lui en faisait le reproche, où alors sur le ton de la plaisanterie/ de l'ironie (le fameux robinet d'eau tiède, le bingo MK...)

    Ce genre d'article ne fait que matérialiser la fracture de l'égo de certains supporters qui ont l'impression d'avoir été trahis par Keller et s'en retrouve vexés plus que de raison. On leur a fait croire qu'ils avaient un rôle, une voix dans le destin du club et ils viennent de se rendre compte que non. Ils sont des spectateurs, voir des consommateurs comme ailleurs.

    On a été pris pour cons. C'est douloureux mais c'est pas grave.
  • knack90 a écrit, le 18/03/2024 17:54 :
    Beaucoup de mots pour dire que la multipropriété c'était la ligne rouge à ne pas franchir et que Keller, pour diverses motivation, à décider de dépasser.
    Tout le reste, c'est dénoncer le cynisme du foot business qui était là, y compris au club il y 2, 3 ou 20 ans. Bien avant Keller.

    La communication interne/externe, le storytelling, les réseaux à la LFP, à la FFF ou dans les médias, ce n'est pas nouveau, et peu de personnes lui en faisait le reproche, où alors sur le ton de la plaisanterie/ de l'ironie (le fameux robinet d'eau tiède, le bingo MK...)

    Ce genre d'article ne fait que matérialiser la fracture de l'égo de certains supporters qui ont l'impression d'avoir été trahis par Keller et s'en retrouve vexés plus que de raison. On leur a fait croire qu'ils avaient un rôle, une voix dans le destin du club et ils viennent de se rendre compte que non. Ils sont des spectateurs, voir des consommateurs comme ailleurs.

    On a été pris pour cons. C'est douloureux mais c'est pas grave.


    Merci pour cette critique argumentée et étayée que j’entends très bien.

    De l’ego, c’est vrai, il y en a chez moi et chez d’autres. Le tout est de savoir si il est mal placé. C’est obligatoire car c’est un sujet affectif et je pense que c’est important de ne pas l’opposer à une analyse qui se voudrait froide et rationnelle. Le Racing a existé et réussi car il ne faisait pas exactement comme les autres et qu’il suscitait ce sentiment d’adhésion primaire. On s’est sans doute top intoxiqués avec cette histoire de club différent mais ce n’est pas non plus les supporters qui l’ont inventée.

    Par ailleurs je pense qu’en fait, si, c’est grave parce que la symbolique est dix fois plus importante à Strasbourg qu’ailleurs, pour des raisons historiques et culturelles. C’est ce que quasiment tous les observateurs et la majorité des dirigeants mésestiment au départ. Ce club ne peut tout simplement s’incarner autrement que par son positionnement hyper spécifique et la façon dont il fait vibrer les tripes des gens. Dès que c’est cassé, il dépérit.
  • Excellent papier(+)
  • Oui excellent papier. Merci, un plaisir de le lire. La référence du titre est particulièrement bienvenue.
  • Bien écrit et résumé mais je mettrais deux bémols (en complément des remarques de knack90 que je partage) :
    1) le rôle de Keller dans la parenthèse enchantée me paraît très nettement sous-estimé. Il était certainement beaucoup plus que "dépositaire-dompteur". Ce qui n'enlève rien aux réserves justifiées sur son comportement au quotidien.
    2) A partir du moment où nos actionnaires alsaciens vendaient, je suis persuadé que le désenchantement aurait été de toute façon présent, certes moins fort qu'avec cette multi-propriété, mais présent quand même parce que "ce n'est plus pareil".

    En fait je conteste l'illusion du "projet sportif" qui a la priorité sur le financier, en tout cas lorsque l'actionnaire n'est plus local (et même souvent quand il est local).

    Cela dit je suis également convaincu que le désenchantement est largement dépendant des résultats sportifs, pour la grande majorité des supporters.
    D'où la situation actuelle.

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