RCS - Reims, côté tribunes

C'était la dernière séance

Devant les 20 000 fidèles venus participer à cette dernière à domicile, le Racing sait qu'il doit avant tout battre le Stade de Reims pour espérer remonter à l'étage supérieur. Il règne donc une atmosphère particulière pour ce clap final sur la saison 2008-09 à la Meinau. Le public est nombreux mais pas trop, l'ambiance est à la fête mais pas trop. On remarquera le stand NRJ qui crache décibels et jingles devant la tribune Ouest, sans que l'on comprenne trop pourquoi. Par ailleurs de nombreux claps-claps rouge et noir (aux couleurs de Boulogne ?) sont distribués.
Bref la tension est palpable et cela malgré le soleil. Pour preuve le police est présente en nombre aux abords du stade, plus pour veiller à ce que la fête se déroule bien que pour faire face à d'improbables débordements.

Décrocher le jackpot ?

Le quart de virage nord ouest est plus que bondé (de nombreux stubistes en forçant allègrement l'entrée) et entend bien jouer à fond son rôle de 12ème homme. Avant le match les dernières consignes sont données par les 2 maîtres d'orchestres vocaux de la Meinau : tout donner pour ne rien regretter, les joueurs comptent sur nous autant que nous comptons sur eux.
Alors que les joueurs rentrent sur le terrain le dernier tifo de la saison se dévoile. Il s'agit d'une immense machine à sous qui explicite ce que tout le stade a dans la tête : décrocher le jackpot de la première division.
Les UB90 poussent le souci du détail jusqu'à actionner la machine surnommée « Meinau Casino » en faisant défiler les banderoles jusqu'à que trois « D1 » soient alignés : une pluie d'assiettes en carton représentant les pièces s'échappent alors de la machine et le match peut débuter.

Stupeur et tremblements

C'est sous cette métaphore du hasard que le Kop commence à s'égosiller pour porter ces protégés vers la victoire. Mais voilà que Salim Arrache se rappelle aux bons souvenirs de ses anciens collègues en effaçant sous les sifflets, la défense bleue et blanche et en ouvrant le score.
Premier arrêt cardiaque de cette longue soirée pour les supporteurs du RCS. Ce ne sera pas le dernier.
L'ambiance prend un sérieux coup et les visages des spectateurs sont tendus à l'extrême. Heureusement après une demi-heure d'agitation nerveuse dans les travées, Pelé offre un bol d'air au public de la Meinau et l'égalisation par la même occasion.
Le Kop lance alors le fameux "aux armes" repris comme jamais par le reste du stade; et comme par magie le Racing obtient un penalty que Cohade transforme dans une ambiance surréaliste.
Strasbourg 2, Reims 1 , merci, de rien!
Rien, plus rien ne semble pouvoir arrêter les Strasbourgeois et pourtant la soirée est loin d'être finie.

La fête à la Meinau

La seconde mi-temps reprend calmement comme pour laisser les supporteurs reprendre leur souffle, avant de leur offrir un bouquet final. L'ambiance monte crescendo jusqu'à ce que Cohade désintègre le filet par une frappe terrible, le genre dont il réserve souvent la primeur pour la fin de la saison. En même temps que le filet c'est la Meinau qui explose de joie. L'interminable ola n'arrête plus de faire lever les supporters, la soirée semble parfaite.
Lorsque le Kop lance un nouvel "aux armes", le stade lui répond du tac au tac. S'en suit alors plus de cinq minutes d'échanges ininterrompus entre le Kop et toute la Meinau : magique.
La Meinau est en transe et se prend même à répondre au HUMBA, chant pourtant consacré à l'amitié entre les ultras de Strasbourg, Karlsruhe et Berlin (à noter l'ostensible présence de fans du Hertha et du KSC en visite chez leurs collègues alsaciens).
Reims réduit le score puis manque d'arracher le nul. Ce sont quelques dernières frayeurs pour les coeurs les plus fragiles, mais rien ne peut empêcher le RCS de l'emporter ce soir.
Sur un dernier corner strasbourgeois que Cohade s'apprête à tirer, l'arbitre libère la Meinau. Dans la foulée le Kop s'embrase, anticipant le feu d'artifice qui n'aura pas lieu.
En effet les joueurs comme les spectateurs sont tous au courant de ce qui se passe sur le reste des stades de seconde division. Si beaucoup de résultats nous sont favorables, Boulogne l'a emporté. Tout se jouera donc à Montpellier, comme Furlan l'avait prophétisé depuis si longtemps.
Les joueurs viennent tout de même célébrer la victoire avec le public, et Cassard restera sur la pelouse pour écouter les résultats donnés par le speaker.
Si les premiers sont accueillis par des vivas, la défaite lensoise récolte sifflets et autres quolibets tant le public se sent floué par cette équipe championne sans gloire ni honneur.

Montpellier et probabilité

La sortie se fait dans le calme. Si quelques klaxons rythment le retour, ce sont les discussions sur le dernier match qui se font entendre à chaque coin de rue.
Si nous faisons nul et que Boulogne gagne ? Si Boulogne perd et que nous perdons ?
C'est la boule au ventre que les fans du RCS vont passer la prochaine semaine. La boule au ventre et l'esprit tourné vers le Sud.
Tout se jouera vendredi. Loin de la Meinau, mais près du coeur et des choeurs alsaciens .