Paul Frantz
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samhPaul, prof éternel
Joueur, seul entraîneur français à avoir exercé en Bundesliga, dirigeant, conférencier, écrivain : Paul Frantz, entraîneur à quatre reprises des footballeurs professionnels du Racing Strasbourg, a été tout cela à la fois. Samedi dernier, il a fêté son 80e anniversaire.
Des rides ? Ce visage, buriné par une vie de matches, de joies, de peines et de prolongations en tous genres, en accuse bien l?une ou l?autre, ici ou là. Ici et là. Paul Frantz a 80 ans, et tant d?années, la plupart consacrées au ballon rond, ne sont pas faciles à porter tous les jours.
Professeur toute sa vie au CREPS de Koenigshoffen, Paul Frantz a aussi été un stupéfiant « prof » de football. « Le ballon rond a été ma vie, ma maîtresse, mon bonheur. C?est à partir de lui et avec lui que je me suis exprimé, révélé et éclaté. » D?abord déçu à jamais de ne pas avoir été joueur pro («Malgré des propositions du RC France et du Stade Français, j?étais d?autant moins enclin à quitter l?École Normale Supérieure que j?avais eu beaucoup de mal à? y entrer et, qu?en outre, à cette époque, les contrats ? pas encore à temps ? couraient jusqu?à 35 ans ! »), Paul s?est bigrement rattrapé par ailleurs, dès lors qu?il s?est assis sur le banc pour prendre une équipe en main. Aujourd?hui encore, ce maître es ballon rond est ébahi par les performances réussies par ses joueurs en Coupe de villes de foire 64-65 ? le Racing a alors éliminé l?AC Milan, le FC Bâle et le FC Barcelone ? après trois matches et un effroyable tirage au sort ? avant de s?incliner, l?un des grands tourments de sa carrière, face à Manchester ? : « Si j?avais demandé à ce groupe d?aller sur la lune, il y serait allé ! Les gars avaient tant de respect qu?un jour avant un match à Bordeaux, ils se sont mis au garde à vous devant moi? »
« Je devais être le fossoyeur du football ! »
Icône d?un passé pas si lointain et pendant lequel il a été appelé à quatre reprises entre 1964 et 1976 ? pour un total de 6 ans, 4 mois et 18 jours ? à la rescousse du Racing, « son » Racing, un succès en Coupe de France 66 à la clé, Paul Frantz a-t-il du vague à l?âme pour autant ? « Certainement pas » assure-t-il, trop heureux de redire que « l?entraîneur est, comme un instit ou un prof, celui qui doit donner le premier et le plus. Que la meilleure attaque, c?est d?abord une bonne défense et qu?une équipe est d?autant plus redoutable qu?elle est convaincue de ses idées. »
Considéré comme le Badischer Heiland (le Dieu de Bade) lorsqu?il eut sauvé Karlsruhe de la relégation en Bundesliga en 66-67, appelé par le président fédéral Chiarisoli pour prendre en main l?équipe de France juste après la défaite infligée par la Norvège à? Strasbourg en 68 («Si, aujourd?hui, je regrette de ne pas avoir dit oui, je sais aussi pourquoi j?ai dit non ») et premier amateur à finir major du stage national d?entraîneur 3e niveau, jusque là chasse gardée des pros, Paul Frantz est en réflexion perpétuelle : « Quand je rencontre des anciens qui me disent que tout était mieux de notre temps, je souris. Mais la vérité, c?est que le foot a terriblement évolué. Comme la société. Pelé a inventé le contrôle poitrine suivi d?une volée à la Coupe du monde 58. Aujourd?hui, chaque joueur de Promotion ou de D1 sait faire ça. Dans les années 70, je devais être le fossoyeur du football et je constate que je n?ai rien enterré du tout. Mieux encore : les principes que je préconisais ne sont pas dépassés de nos jours. L?équipe qui a la balle décide toujours de tout. Il faut donc de croire qu?il y a 40 ans, j?avais une avance considérable ! » La fierté d?avoir si bien travaillé hier explique bien les quelques rides d?aujourd?hui.
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Paul Frantz dans les tribunes de la Mienau, vendredi soir: «Quand je vois un match, je ne peux m'empêcher de le décortiquer. Même si je suis un inconditionnel du Racing car ce club a laissé trop de traces chez moi, c'est le foot qui m'intéresse en priorité.» Papin, Gemmrich et le club strasbourgeois n'ont pas manqué l'occasion de saluer ce grand ancien en lui offrant un superbe maillot souvenir
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« Deux garçons exceptionnels »
Quand il évoque Gress et Wenger, deux garçons qu'il a connus joueurs, Paul Frantz n'est pas peu fier : « Ils sont devenus des entraîneurs d'élite, même si leurs façons de faire ont toujours été très différentes... » Et Paul de ne pas cacher son affection pour « Schilles » : « C'est un meneur comme nous en avons peu connu. Dans les vestiaires, à vingt ans déjà, il imposait son autorité à tout le monde, même à ceux qui avaient une carrière bien remplie. Gilbert, c'est un chef avec lequel je n'ai jamais eu le moindre souci. » Paul a la mémoire intacte : « Il était chez moi les huit derniers jours avant son départ pour Neuchâtel. Je devais l'aider dans sa préparation... »
Impressionné par la carrière de celui qui est aujourd'hui le seul à avoir conduit le Racing au titre national («son bâton de maréchal »), Paul Frantz est également épaté par Arsène Wenger : « Un intellectuel du foot, que j'ai eu à Mulhouse ». Sidéré par ce jeune homme quand celui-ci lui a résolu, en 1974, dans le train et en deux temps-trois mouvements, un problème de statistiques, Paul Frantz est toujours aussi ébahi en 2007 : « Venu au foot après être passé par le basket, Arsène était un joueur qui n'avait pas toujours les moyens de jouer comme son intelligence toujours lumineuse le lui demandait. ». Conclusion : « C'est un seigneur qui va bien en Angleterre. C'est un gentleman... »
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Dates
1927: Naissance le 10 mars à Wittisheim.
1936: Première licence et premier match (à 9 ans, en équipe une!) avec le FCW.
1953: Jeune diplômé, il devient entraîneur-joueur d'un FCW qu'il quittera en 1960, lors de l'accession en CF3.
1958: Major du stage national 3e niveau des éducateurs de foot. Il est le premier amateur à décrocher ce «titre», jusque là chasse gardée des pros. Il va donc avoir des élèves comme Jacquet, Lemerre, Hidalgo ou Fontaine. Dans la foulée, Paul devient entraîneur des équipes d'Alsace cadets puis seniors.
1963: Il devient le premier CTR de la LAFA.
1964: Il débarque, pour la première fois au Racing.
1965: En Coupe des villes de foire (l'ancêtre de la Coupe de l'UEFA), le Racing élimine le Milan AC (2-0 et 0-1), puis le FC Bâle (0-1 et 5-2) et le FC Barcelone (0-0, 2-2 puis 0-0 et tirage au sort) avant de chuter face à Manchester (0-5 et 0-0)
1966: Après avoir battu Nantes (1-0) et gagné la Coupe de France avec le Racing, il file à Karlsruhe.
1972: Paul Frantz est élu au Conseil de la Ligue, une instance qu'il quittera en 2000.
1974: Il pilote avec succès l'opération maintien du FC Mulhouse en D2.
2001: Il est lauréat du Trophée Georges Boulogne, décerné par les entraîneurs et éducateurs de France.
2004: Il reçoit l'Ordre national du Mérite
source : l'Alsace -
Un très grand bonhomme que chaque supporter devrait mieux connaitre. Dommage qu'il n'ait pas été suivi. Le Racing aurait peut-être connu un autre destin.
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2 nouvelle(s) photo(s) et/ou vidéo(s) sur racingstub.com :
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Merci pour ce document exceptionnel
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Paul Frantz, le professeur
Vainqueur de la coupe de France il y a tout juste 50 ans, Paul Frantz est sans doute l’un des meilleurs entraîneurs de l’histoire du club. Un technicien arrivé sans expérience du football professionnel, mais avec des idées novatrices.
Cliquez ici pour lire la suite de cet article écrit par @athor -
Ce message est une brève publiée par strohteam, via LAFA :
Entraîneur du Racing à de multiples reprises et vainqueur de la coupe de France 1966, Paul Frantz est décédé le 30 septembre, à l'âge de 89 ans. -
J'avais lu un article sur lui il y a très longtemps où il évoque le 5-0 contre Manchester United. Il semble avoir subi une petite mutinerie de vestiaire, les joueurs voulant changer de système et se sont pris un 5-0 alors que quand Frantz est revenu à son système, ils ont obtenu le 0-0. Si quelqu'un en sait plus...
Gérard Hausser lors de son passage au local de la fédé' avait lui aussi évoquer cette opposition qu'on faisait de manière trop systématique entre le jeu plaisant et offensif de Nantes et le jeu défensif de Strasbourg, jugé austère voir "casqu'àpointesque". -
Il a en effet été toujours été raconté, par Frantz notamment, que Denis Devaux réclamait de jouer la ligne car cela aurait amélioré ses chances en équipe de France. C'était un sujet vraiment très polémique. Après, qu'en était-il dans la réalité et dans quelle mesure l'histoire a été enjolivée en ce sens pour expliquer la déculottée à Manchester c'est plus difficile à évaluer....
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Le club aurait en effet pu prévoir une minute de silence avant le match d'aujourd'hui...
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Pour la petite histoire, la déculottée c'était à Strasbourg ( 5 a 0), le racing ayant fait 0 a. 0 au retour.
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J'ai passé trois heures aujourd'hui à la Meinau et c'est seulement en rentrant que j'apprends la mort de M.Frantz.
Regrettable omission de la part du club. -
Peut-être la fédération des supporters pourrait-elle demander une minute de silence pour le prochain match ?
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La minute de silence aura lieu avant le match face à Auxerre, en présence du fils de Paul Frantz.
L'annonce de son décès a été trop "tardive" pour que le club puisse ajouter cet hommage dans le très strict protocole LFP d'avant match face à Valenciennes. -
Et par pitié, pas de minute d'applaudissements, il y aura de quoi applaudir au coup de sifflet de l'arbitre marquant la fin de la "minute".
Qui imaginerait une salve d'applaudissements à l'église aux obsèques d'une personne aussi âgée ? -
Entièrement d'accord avec toi. Rien de mieux qu'une minute de silence. Et c'est beaucoup plus émouvant, qu'une banale minute d'applaudissements.
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La minute d'applaudissements est une dérive juste inventée pour contrer les quelques irrévérencieux qui ne respectent rien.
Un peu comme lorsque la sono du stade est poussée à fond lorsqu'un hymne est chahuté. -
La minute d'applaudissements est magnifique pour saluer la mémoire de quelqu'un qui a fait de belles choses pour le club. C'est se reporter à ce qu'il a fait plutôt qu'à sa "simple" mort, ce qui arrive à tout le monde n'est-ce pas.
La minute de silence est plus pertinente pour commémorer les victimes d'attentat par ex. Ce serait vraiment idiot de les applaudir.
Etre silencieux et triste aux enterrements c'est vraiment de l'ethnocentrisme occidental :-B Il y a plein de cultures où c'est très différent. -
Justement l'oeuvre de Frantz est assez ancienne, peu de gens peuvent applaudir comme ils le faisaient il y a 50 ans en se disant "j'y étais, je me rappelle de Szczepaniak et Hausser". Il y en a mais ils seront peu nombreux dans deux semaines contre Auxerre.
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Grâce au stub et à ceux qui travaillent sur la mémoire du club (quelques membres illustres de la fsrcs par ex), les oeuvres anciennes sont éternelles. Même si pour la plupart, c'était juste un vieux monsieur.
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1 nouvelle(s) photo(s) et/ou vidéo(s) sur racingstub.com :
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mediasoc a écrit, le 09/10/2016 13:52 : Grâce au stub et à ceux qui travaillent sur la mémoire du club (quelques membres illustres de la fsrcs par ex), les oeuvres anciennes sont éternelles. Même si pour la plupart, c'était juste un vieux monsieur.
L'historiographie recensée qui se complète au fil du temps. Vive la proactivité des forums!
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