Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Lucien Laurent

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  • Lucien Laurent a joué une saison au Racing, en 1938-1939. Il est pourtant connu dans le monde entier. Interview du premier buteur de toute l'histoire de la Coupe du monde (source, yahoo):

    Coupe du monde 1930 / le temoin :lucien Laurent : « Je serai toujours le premier »


    Chaque semaine, retrouvez les souvenirs d'un acteur des différentes Coupes du Monde. Décédé l'an dernier, Lucien Laurent s'était confié quelques mois auparavant pour Football365. Un long et bel entretien avec celui qui restera à jamais le premier buteur de cette compétition.



    Lucien Laurent, comment avez-vous appris votre sélection pour la Coupe du Monde 1930 en Uruguay ?

    Nous avons été sélectionnés par la Fédération et l'entraîneur. C'est la Fédération qui nous a convoqués. C'est arrivé par courrier au FC Sochaux où je jouais à cette époque-là. C'était une bonne surprise.

    C'était la première Coupe du Monde. Est-ce que cela constituait malgré tout un rêve pour un joueur de la disputer ?

    C'était un rêve, certainement. Je ne pensais jamais qu'on disputerait la Coupe du Monde à Montevideo en Uruguay. On était quatre de Sochaux : Mattler, Maschinot, mon frère et moi.

    Par rapport aux Jeux Olympiques, vous deviniez que la Coupe du Monde allait devenir un événement aussi important ?

    Vous savez, les Jeux Olympiques, pas grand monde n'en parlait. C'était comme la Coupe du Monde : c'était la première. Ça n'avait pas beaucoup d'activité sur le plan sportif.

    L'Uruguay, qu'est-ce que vous en connaissiez avant d'y aller ?

    Rien du tout. Je ne connaissais pas du tout l'Amérique du Sud. On n'avait aucun écho à cette époque-là.

    C'était plus qu'un voyage, c'était un peu une aventure ?

    C'était une aventure. Un rêve inespéré. Cela constitue des bons souvenirs qu'on peut garder longtemps.


    Pouvez-vous nous raconter le voyage en bateau, sur le Conte Verde, qui a duré 14 jours et les entraînements à bord du navire ?

    Oui, 15 jours aller, 15 jours retour. L'entraînement sur le bateau, ce n'était pas tellement facile mais on avait un petit peu la salle de culture physique. On faisait du contrôle de balle. Il y avait aussi le footing sur le pont du bateau.

    Qu'est-ce qui vous a le plus marqué en Uruguay ? La ferveur du public ?

    Oui, c'est sûr. Et puis l'accueil que les Uruguayens nous ont fait. Les « Francia, Francia » ça y allait... On a été gâtés.

    Aviez-vous l'impression d'être des ambassadeurs de l'Europe ?

    Je le pense. On a fait de notre mieux. C'est dommage qu'on n'ait pas battu l'Argentine et qu'on ne soit pas allé en demi-finale. Ce qui nous a manqué un peu, c'est le contact de l'entraînement sur place. Ce n'était pas une préparation pour la Coupe du Monde. Mais on a fait de notre mieux.

    Lors de cette Coupe du Monde, avez-vous eu l'impression d'avoir été dominé sur le plan football par les Sud-américains ?

    Non, nous n'avons pas été dominés mais nous n'avons pas eu de réussite contre l'Argentine. Si on gagne, cela change tout.


    Ce match justement restera dans la légende à cause de la résistance héroïque des Français et par le fait que l'arbitre brésilien sifflera la fin à la 84eme minute avant que, sous la pression du public anti-argentin, il ne le fasse reprendre. Pouvez-vous nous parler de cette rencontre ?


    C'était exceptionnel, exceptionnel. Ils étaient tous pour nous les Uruguayens. Ils auraient voulu qu'on batte les Argentins. Moi, j'ai été blessé. J'ai pris un coup à la cheville et je me suis exilé sur le côté gauche. A cette époque-là, c'était encore amateur et on ne remplaçait pas les joueurs. On perd, c'est dommage. Je ne me rappelle plus très bien de la fin de match mais c'est dommage car on prend ce but quand on domine. Après, la partie est interrompue. Puis elle reprend mais ce n'est plus le même match.


    Votre meilleur souvenir de cette Coupe du Monde restera-t-il ce match ou votre but, le premier de l'histoire de la Coupe du Monde contre le Mexique, le 13 juillet 1930 ?


    Les deux (rires) : le premier but et le match contre l'Argentine.

    Pouvez-vous nous raconter ce premier but contre le Mexique (NDLR : Victoire 4-1), celui qui vous a fait entrer dans la légende de la Coupe du Monde ?

    Je ne pensais pas que j'allais entrer dans la légende. Mais tant mieux pour moi. Ce qui est surtout bien, c'est que cela soit un Français qui inscrive le premier but. En l'occurrence moi (rires). Le but ? Il y a un dégagement de Thépot, le gardien de but, sur Chantrel qui jouait arrière central. Puis il y a une balle à Libérati, ailier droit. A cette époque, on joue encore le « WM ». Libérati a dribblé son arrière, s'est rabattu et moi, j'avais suivi l'action, jouant à gauche. J'ai repris la balle de volée dans la lucarne. Treizième minute. Premier but français, contre le Mexique.


    Etes-vous surpris qu'on vous sollicite encore pour parler de ce but, plus de 70 ans plus tard ?

    Oui, c'est sûr, mais ça me fait plaisir de raconter. C'est quand même une chose qu'on ne peut pas me retirer. Je serai toujours le premier (rires).

    Aviez-vous l'impression d'être plus que des footballeurs à cette époque ?

    Non, tout de même pas. Cela n'avait pas l'engouement de maintenant. Le football à cette époque-là, on n'en parlait pas tellement. La Coupe du Monde, c'était la première. Les gens ne comprenaient pas vraiment ce qu'il leur arrivait.

    Après la Coupe du Monde, aviez-vous gardé le contact avec les joueurs de l'équipe de France ?


    A ce moment-là, on a un peu perdu le contact. Il y a eu la guerre. J'ai quand même été prisonnier trois ans et demi. Quand je suis revenu, je suis devenu entraîneur-joueur.

    Vous avez suivi seize Coupes du Monde de près ou de loin. Quel regard portez-vous sur cette compétition ?

    C'était une bonne chose de faire une Coupe du Monde comme cela avec des joueurs de qualité et des équipes qui jouaient un bon football. Nous avons essayé d'apprendre un peu face aux pays sud-américains qui développaient un jeu différent du nôtre.

    Que pensez-vous du football actuel ?


    Je n'ai pas un mauvais regard. Mais je trouve qu'il y a trop de déchets. Le jeu est trop violent. Les tacles... On tire le maillot. Il y a trop d'antijeu, dommage, car c'est le football qui en souffre.

    Pouvez-vous nous décrire à quoi ressemblait le football à votre époque ?

    C'était un jeu un peu plus collectif. Le WM était un système de jeu avec marquage individuel. On jouait beaucoup plus large sur le terrain, avec des ailiers. Maintenant, les tactiques sont différentes.

    Quel est votre meilleur souvenir de l'histoire de la Coupe du Monde ? Votre but, la victoire de la France en 1998 ?

    La victoire de la France. Mon but, ma foi... Ça arrive à tout le monde de marquer un but, que ce soit le premier ou le dernier. La victoire de la France, ça m'a fait plaisir. Je ne regrette qu'une chose, c'est qu'ils ne m'aient pas invité pour la finale. Je ne vois pas pourquoi ils ne m'ont pas invité. On m'a un peu oublié mais ce n'est pas grave. Mais j'aurai été tellement content de participer à cette finale.

    Qui est, selon vous, le meilleur joueur des Coupes du Monde ?

    C'est difficile à dire. Je dirai Pelé, peut-être, Di Stefano, Kopa... Ce sont des joueurs de qualité avec une bonne vision du jeu.
  • Une autre époque : en tout cas moi ça me fait rêver.
    Ca m'aurait bien de connaître cette époque.

    Le pauvre, il devait devenir fou en voyant les dérives du foot moderne ! b-(
  • Quand on voit qu'à l'époque, c'était 3 semaines de traversée en bateau pour aller jouer la Coupe du Monde en Uruguay avec des entrainements sur le pont du paqueboy et que maintenant ils pleurents leurs mères quand il faut faire quelques heures d'avion pour faire un match de bienfaisance en Martinique... b-(
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