Le Fascisme Italien
1) Le contexte historique :Son origine provient de la fondation après la Première Guerre mondiale, par Benito Mussolini, d'un groupuscule appelé Fasci di combattimento (Faisceaux de combat), ce qui donnera les expressions fasciste et fascisme. Il naît en tant que mouvement décentralisé en mars 1919, sur les frustrations d'une victoire mutilée, Français et Anglais refusant de tenir leurs promesses quant au sort des terres irrédentes de Dalmatie, d'Istrie, de Rijeka (Fiume), mais aussi en réaction au communisme en pleine expansion. Le fascisme est alors le mouvement exalté, le mouvement d'un pays qui tente de retrouver une puissance perdue, un empire perdu, un honneur perdu.
Les idées de Benito Mussolini se réfèrent également à celles du syndicaliste-révolutionnaire français Georges Sorel, pour qui l'émancipation de la classe ouvrière passe par la violence. Enfin, les méthodes d'organisation des fasci sont inspirées de l'avant-garde de révolutionnaires professionnels prônée par Lénine.
2) Les bases idéologiques :
En son sens large, le fascisme se définit comme une réaction aux valeurs humanistes du siècle des Lumières. Issu des frustrations engendrées par ce nouveau modèle de société, le fascisme rejette les Droits de l'homme, le communisme, l'anarchisme, les libertés individuelles et le libéralisme.
En son sens strict, pour l'Italie les idéologies sont :
Le culte du chef : le duce Mussolini, le nationalisme : restaurer l'Empire romain, L'encadrement de la population, le haut centralisme de l'État, l'embrigadement des masses, ainsi que la propagande. Le fascisme, à la différence du nazisme, n'était pas raciste à l'origine. Il a adopté une législation raciste à partir de 1935 (interdiction des mariages entre colons et Africaines) et antisémite à partir de 1938, dans un contexte d'alliance avec l'Allemagne de Hitler.
3) La conception de la démocratie :
En 1922, le parti national fasciste a 35 députés au Parlement, et plus de 700 000 membres. Après avoir chassé les organisations de gauche des villes du nord de la péninsule, les milices fascistes menacent de lancer une marche sur Rome. À peine celle-ci débute-t-elle que le roi Victor-Emmanuel III nomme Mussolini président du conseil. Mussolini respecte d'abord le jeu démocratique, en étant à la tête d'une large coalition allant jusqu'au centre droit. Mais, en 1926, les lois fascistissimes font leur apparition... les autres partis sont interdits, existence d'une police secrète l'OVRA (Organisation pour la vigilance contre l'antifascisme), la presse est censuré. Trois ans plus tard, le parti imbibe toute la société et, seule la vie culturelle reste relativement libre à condition de ne pas critiquer l'Etat. Mussolini dira : « Tout dans l'État, rien hors de l'État, rien contre l'État ».
4) Le rôle central du chef :
Mussolini devient le Duce, le Chef, en octobre 1922 suite à la marche sur Rome. Il développe une politique totalitaire, et prend toutes les décisions. Il guide le peuple. Son image monopolise l'attention des Italiens, dans des postures qui le montrent soit soucieux du peuple, soit très courageux : en train de moissonner, de parader, de rejoindre des lions en cage, etc. Quelques slogans : Credere, obbedire, combattere (« Croire, obéir, combattre » ; pour les fascistes, l'homme ne doit pas trop réfléchir, il ne se réalise que par la guerre), Il Duce ha semper ragione (« Le Duce a toujours raison »).
5) Les cadres du régime :
Italo Balbo est un des personnages connus du régime fasciste. Ministre de l'aviation du gouvernement de Mussolini dès 1929, ce dernier a réalisé des vols extraordinaire en traversant l'Atlantique.
6) L'utilisation de la force et de la violence :
« Les chemises noires », étaient les adhérents aux milices du régime fasciste de Benito Mussolini, organisés depuis le 23 mars 1919 en Faisceaux de combat (allusion au symbole d'autorité des consuls dans la Rome antique.) Ce sont eux qui ont permis l'accession de Mussolini au pouvoir, lors de la Marche sur Rome. Ces milices faisaient régner la terreur en Italie. Elle multipliaient les violences sous le regard passif, parfois complaisant, des autorités officielles. Elles deviennent de plus en plus populaires dans les milieux d'affaires en brisant les grèves et les manifestations. Les Chemises Noires employaient des méthodes expéditives (coups de bâtons, incendies...) et faisaient boire de l'huile de ricin aux protestataires. Les chemises noires sont comparables aux SA nazis (chemises brunes.)
7) Le poids de la guerre : Après la défaite, une partie des anciens fascistes se sont organisés en opposition légale dans le Mouvement social italien, qui se référait explicitement à la mémoire de Mussolini. Ce parti a obtenu des scores électoraux appréciables (sans atteindre la majorité) surtout dans les régions pauvres du Sud. Toléré par les gouvernements démocrates-chrétiens, qui y voyaient un dérivatif au communisme, il a cependant toujours été exclu des combinaisons gouvernementales.
8) Le rôle de la propagande :
Les emblèmes et slogans fascistes, les chansons de marche, les monuments en béton néo-romains fleurissent partout. Le régime fasciste exalte ses grands travaux : le drainage des marais pontins, les premières autoroutes. On instaure même une ère fasciste (l'An I = 1922).
