« En fin de saison dernière, j’en étais à 319 déplacements »

La première question est toute simple : comment t’es venue l’idée de faire un livre ?

Sur un coup de tête au mois de novembre dernier. Je pense que l’idée me trottait plus ou moins consciemment dans la tête depuis longtemps, je ne saurais pas dire quel a été le déclic. J’ai rapidement rédigé un plan et en quelques jours, c’était parti.

Qu’est-ce que tu attends de la sortie de ce livre ?

J’attends des choses à différents niveaux : la promotion du milieu supporters et d’un football populaire, la dénonciation de certains abus, un certain succès du livre pour les mettre en lumière… J’espère donner envie à des jeunes ou moins jeunes d’aller supporter leur club à l’extérieur, de s’investir dans les associations et plus généralement aider au développement de la culture supporters à Strasbourg.

On va un peu parler « chiffres » : ce livre « représente » combien de matchs et combien de déplacements ?

Ce livre ne parle que des matchs à l’extérieur. En fin de saison dernière, j’en étais à 319 déplacements, soit plus de 360 000 kilomètres pour voir jouer le RCS.

Parlons un peu de ta passion pour le Racing … Comment as-tu connu le Racing ? Quel âge avais-tu lors de ton premier match ? Et qu’est-ce qui te pousse à faire « neuf fois le tour de la Terre » ?

J’ai assisté à mon premier match à la Meinau en 1987 contre Mulhouse, avec mon équipe de débutants, j’avais un peu plus de cinq ans. J’ai commencé à suivre le club avec régularité et pleinement conscient de la chose à partir de la saison 1991/92, qui s’est conclue par les mythiques barrages contre Rennes. Comme c’est inscrit sur mon stublog depuis de très nombreuses années « Le 13 mai 1992, ma vie a basculé ». J’y allais alors avec mes parents, puis avec les potes du collège/lycée, jusqu’à ce que le Racing devienne plus un sujet de raillerie qu’une fierté fin des années 90/début des années 2000, et que je me retrouve à y aller tout seul. Je me suis alors doucement rapproché des UB90, avec une première carte de membre en 2000 et l’intégration au bureau à l’été 2002. J’ai alors découvert un nouvel univers, très exaltant pour un passionné comme moi. Le premier déplacement en a amené un deuxième, puis un troisième… très vite il n’a plus été question d’en rater un seul.

Le Racing a finalement un parcours assez atypique, si tu devais retenir un souvenir d’un match ou d’un moment du Racing…

Oui, le Racing a un parcours atypique, et c’est ce qui fait tout son charme. J’ai une pensée triste pour les clubs qui jouent le milieu de tableau de Ligue 1 tous les ans, qu’est-ce qu’on doit s’y ennuyer. Avec le Racing, on ne rigole pas tous les jours loin de là, mais niveau émotions, on est servis. Et c’est pour vivre des émotions que je fréquente les stades !
Si je dois citer un seul souvenir, c’est toujours le même : le match de coupe d’Europe en Bulgarie, à Lovech. Le plus loin, le plus dépaysant, le plus fun, avec 3 jours à Sofia et des souvenirs pleins la tête. On était 19 et je pense qu’on s’en souviendra tous jusqu’à notre dernier souffle.

Le Racing a passé 5 ans dans les divisions amateurs, qu’est-ce qui va le plus te manquer dans le monde amateur ?

La simplicité, l’authenticité des relations humaines. Que ça soit avec nos dirigeants, nos joueurs, ou à l’extérieur avec les bénévoles à la buvette, ces années amateurs n’ont fait que mettre en lumière à quel point le football professionnel est pourri. Espérons que le Racing gardera le meilleur de son passage en amateur, tout en redevenant un club compétitif sportivement. Si c’est le cas, on sortira de ces années avec le beurre et l’argent du beurre, et au final le dépôt du bilan aura été un mal pour un bien.
Par bien des aspects, ces cinq années auront été une parenthèse enchantée pour moi, surtout quand je vois l’évolution du traitement des supporters en Ligue 1 sur la période : nouvelles lois scandaleuses, interdictions administratives de stade digne d’un pays totalitaire (quel autre citoyen n’a pas la possibilité de se défendre quand on l’accuse de quelque chose ?), interdiction de se déplacer. Espérons que le départ à Moustache améliorera un peu la situation. Je me plais toujours à rappeler qu’il y a trois pays membres de l’UEFA qui ne respectent pas les recommandations de cette dernière concernant les supporters : la Moldavie, l’Azerbaïdjan et la France. Cela se passe de commentaires.

Question un peu plus personnelle : comment concilier une vie de famille avec celle du supporter effectuant tous les déplacements ?

Pour cela, j’ai une botte secrète : ma femme est aussi accro au Racing que moi. Nous nous sommes rencontrés à la Meinau et elle a presque autant de kilomètres au compteur que moi pour suivre l’équipe. Elle était d’ailleurs sur une plus longue série que la mienne avant l’arrivée de notre fils Robin il y a deux ans, qui l’a contrainte à quelques sacrifices. Notre fils est déjà supporter, il ne dit que quelques mots mais connaît déjà les chants du Kop.

Tu es aussi vice-président de la Fédération des Supporters du Racing, peux-tu rapidement nous dire un mot sur cette association ?

La Fédé fait partie des bonnes choses qui sont arrivées grâce au dépôt de bilan. Plus personne ne s’en rappelle aujourd’hui mais en 2010/11, les gens qui se battaient pour sauver le Racing était vite comptés. C’est de la volonté de se regrouper pour sauver le club, en luttant contre le Kafar à l’époque, qu’est née la Fédération des Supporters. Elle est discrète, un peu trop peut-être, mais beaucoup de boulot est réalisé pour promouvoir l’institution Racing, qui est pour moi la base indispensable à la reconstruction du club. Les supporters se veulent les garants de certaines valeurs et d’une histoire centenaire, et la Fédé y contribue à son niveau. Allez voir notre site ou notre page Facebook pour en savoir plus sur nos activités.

Un grand merci à @greg pour sa disponibilité

Le livre sera au prix de 15€ et sera disponible dès lundi avant le match contre le Red Star, à proximité de la boutique du Racing. Plus d'infos ici