Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Rennes - RCS :  le point (tactique)

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5.0 / 5 (14 notes)
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Après-match
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Par knack90
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14 comm.

Edgar Allan Poe, Histoires extraordinaires : « pour être heureux jusqu’à un certain point, il faut que nous ayons souffert jusqu’au même point, ne jamais souffrir serait équivalent à n’avoir jamais été heureux. » Pour le Racing, ce point a été atteint ce dimanche, à Rennes, après quatre matchs de souffrance. Selon la théorie de Poe, nous avons donc le droit d’en être heureux. Mais peut-on envisager de transformer cette joie éphémère en espérance ?

Le Racing (13ème de L1 avec 10 pts au compteur) se rendait en Bretagne ce dimanche 29 octobre 2023 pour y affronter le Stade rennais, 9ème avec une unité de plus que les Strasbourgeois.

Pour les locaux, seulement deux victoires depuis le début de la saison en championnat, pour cinq nuls et deux défaites, on est loin des objectifs de (très) haut de tableau affichés par le club breton en début de saison. La venue d’un Racing, mal en point comptablement et pathétique dans le jeu, offensif notamment, est l’occasion pour eux de se refaire un moral et d’enclencher une dynamique positive. Côté alsacien, la tension est palpable dans le microcosme des supporters du Racing, où s’entremêlent, parfois maladroitement, critiques du projet BlueCo, procès en trahison de Marc Keller, condamnation de la « fraude » Patrick Vieira et mises au pilori des recrues estampillées BlueCo qui auraient tous le niveau de la Régionale 2.
Bref, la parenthèse enchantée ouverte en 2011 semble bel et bien s’être refermée en juin dernier.

Seule absence notable au Stade rennais, Enzo Le Fée. Bruno Génésio peut donc compter sur la quasi-entièreté de son effectif, y compris Benjamin Bourigeaud, longtemps incertain, et Martin Terrier, en phase de reprise après s’être fait le coup du lapin sa grave blessure.

Le coach rennais décide d’aligner son traditionnel 4-3-3 « point basse », école lyonnaise oblige,

Equipe


Toutefois, on notera qu’en phase d’attaque placée, le dispositif rennais bascule vers un 3-5-2 asymétrique avec, côté droit, un ailier qui occupe son couloir et combine avec son latéral et côté gauche, un attaquant excentré qui rentre vers l’axe pour libérer le couloir pour son latéral.
Pourquoi cette asymétrie ? Réponse à la 23ème minute du match.

Equipe


Côté Racing, Karol Fila est toujours absent et est rejoint à l’infirmerie en dernière minute par Habib Diarra. Par ailleurs, Patrick Vieria récupère Emmanuel Emegha et réintègre Frédéric Guilbert dans son effectif, ce qui, par conséquent, renvoi Saïdou Sow en tribune. Pensées à l’international guinéen qui, à ce rythme, devrait pouvoir postuler à un pack 17 matchs en tribune Famille pour la suite de la saison. Espérons qu’il reste une place libre à côté de Jean-Eudes Aholou.

Le coach alsacien semble, depuis quatre matchs, avoir définitivement arrêté certaines grandes lignes tactiques qui demeurent, en fait, celles annoncées lors de sa conférence de presse de présentation :
- défense à 4
- deux ailiers
- une seule pointe
Dommage d’avoir mis trois mois pour revenir à l’idée de départ et de pas avoir profité de la préparation estivale pour travailler ce système.

Ainsi, dans ces conditions, seules deux options demeurent : un 4-3-3 (pointe « basse » ou « haute ») ou un 4-2-3-1. La stabilité ou une énième nouvelle animation ? « Qui ne change pas, n’est pas Vieira » comme le chante le kop de l’amical Darwiniste. On part donc sur un 4-2-3-1 en phase de possession du ballon :

Equipe


On notera qu’à la perte du ballon, le Racing se réorganise en un 4-4-2 « à plat », très axial, où Moïse Sahi Dion s’aligne sur Emegha dans la première ligne défensive et où Dilane Bakwa et Ângelo Gabriel devront faire preuve de discipline tactique et seconder leurs latéraux dans la défense des (demi-)couloirs.

Equipe


Le plan de jeu de Patrick Vieira, en phase défensive, est assez clair. :
- On abandonne la possession du ballon à l’adversaire
- On ferme l’axe du terrain par deux lignes très compactes dans la largeur pour obliger les Rennais à passer par les côtés et isoler Matic et Bourigeaud qui sont les deux rampes de lancement du jeu breton.
- On joue en bloc médian/bas, avec un pressing très limité, en comptant sur la capacité de nos défenseurs axiaux à gagner les duels sur les centres rennais et en limitant le risque d’être pris dans la profondeur.

Par contre, à la récupération du ballon, c’est moins rôdé :
1) sur les phases de première relance, pas de décrochage de Doukouré ou Mwanga comme demi-centre, donc elles reposent sur la qualité d’orientation du jeu de Gerzino Nyamsi et Lucas Perrin.
2) si 1) a été réussi, charges à Ismaël Doukouré et Junior Mwanga d’orienter le jeu depuis leurs postes dans le double-pivot axial, notamment vers les côtés
3) si 1) et 2) ont été réussis, Bakwa et Ângelo ont pour consignes de…, de… se débrouiller pour obtenir un truc. Une touche, un corner, un coup-franc, un bon de réduction, un gaufrier… En résumé, on espère un exploit individuel.
4) si 1), 2) ou 3) ne fonctionne pas, on allonge vers Emmanuel Emegha (terme technique pour dire « on balance au loin ») et on lui demande de presser tout seul, comme un con grand.
Autant vous dire que l’option 4) aura été très largement utilisée.

Vous noterez peut-être l’absence de Moïse Sahi Dion et de son rôle hybride entre meneur de jeu et 9 et 1/2 dans mon descriptif de l’animation offensive. Pour être honnête, à l’heure où j’écris ses lignes, je n’ai pas encore trouvé à quoi il devait servir initialement. Trop loin d’Emegha pour jouer les deuxièmes ballons sur le jeu direct, pas assez disponible entre les lignes pour servir de relai axial à Doukouré et Mwanga et ne dézonant pas assez pour aider Bakwa et Ângelo sur les côtés. Ce match confirme, s’il le fallait encore, qu’il n’a pas encore la qualité et l’expérience pour un rôle aussi exigeant tactiquement et techniquement

Passons maintenant au déroulé de la rencontre.
Comme face à Paris la semaine passée, les Strasbourgeois sont venus au Roazhon Park avant tout pour bien défendre, laisser le ballon à l’adversaire et jouer les phases de transition rapides. L’objectif tactique est de couper la relation entre les leaders techniques de l’équipe (Matic et Bourigeaud) et l’attaque des rouges et noirs en serrant l’axe et en occupant les demi-couloirs.
Les Bleus sont bien en place, et malgré quelques frappes bretonnes assez peu dangereuses dans les premières minutes, ce sont les bien eux qui ont les meilleures occasions : une frappe de Moïse Sahi Dion et surtout une tête au point de penalty d’Emmanuel Emegha (7ème).

Si le Stade rennais dispose du ballon (62 % de possession en 1ère mi-temps), le Racing remporte la majorité des duels (57,78%) et gêne considérablement une équipe locale maladroite techniquement malgré un pressing alsacien timide et (trop) intermittent. Bourigeaud et Matic touchent beaucoup de ballons, mais loin du but de Matz Sels. Le plan fonctionne sans accroc dixit John Hannibal Smith.
La réussite du système défensif alsacien repose sur plusieurs facteurs : la capacité du duo Mwanga/Doukouré à protéger l’axe défensif tout en contrôlant les déplacements rennais dans leurs dos et dans l’interligne, la discipline collective des milieux excentrés dans leur replacement défensif et dans le suivi des latéraux adverses et enfin, la capacité de notre charnière centrale à gérer les centres adverses.

Et malheureusement, comme de coutume avec le RCS depuis le début de saison, l’accumulation d’erreurs individuelles va fissurer cette organisation plutôt efficace jusque-là.
23ème minute de jeu, ballon dans les pieds de Bourigeaud, plein axe à 40 mètres de nos buts. Il trouve Doué dans une zone libre qui, bien cadré par Mwanga et Doukouré, est obligé de transmettre le ballon à droite vers Assignon. Ce dernier, cadré lui par Delaine et Bakwa le long de la ligne de touche, centre vers le point de penalty, à mi-hauteur. Lucas Perrin, pourtant bien positionné, rate son dégagement et envoie le ballon vers le côté droit de la surface du Racing. Zone libre de tout attaquant rennais puisque Gouiri était rentré à l’intérieur comme à l’accoutumée. Malheureusement, zone libre également de tout défenseur alsacien, Senaya ayant resserré l’axe fort logiquement (surtout compte-tenu du déplacement de Gouiri) et Ângelo ayant sûrement décidé que le football sans ballon, très peu pour lui. Une aubaine pour Adrien Truffert qui d’une belle frappe enroulée du pied droit vient ouvrir le score malgré la tentative de retour désespérée et trop tardive d’Ângelo et un xG de seulement 0,02 (soit un pourcentage de chance infime de marquer compte-tenu de la zone de frappe et du nombre de joueurs entre le ballon et le but).

On notera que tout au long du match, le manque de discipline tactique d’Ângelo Gabriel, notamment dans le replacement défensif aura été un problème exploité par le Stade rennais. Très régulièrement, Marvin Senaya s’est retrouvé en infériorité numérique, soit en raison des montées de Truffert non couvertes par Ângelo, soit par le décalage de Doué vers la zone libre du demi-couloir qu’Angelo aurait dû occuper en phases d’attaque placées rennaises. Avec ce niveau d’implication, pas étonnant que Truffert passe pour Roberto Carlos aux yeux des commentateurs de Prime.

Encore une fois, comme face à Lens et au PSG, le plan de jeu prend du plomb dans l’aile, dès le premier quart du match. S’ensuit une deuxième partie de mi-temps tout à fait oubliable, où chaque équipe applique son idée de jeu initiale, sans grande énergie et ambition. La maîtrise du ballon demeurera rennaise et le timide pressing des Strasbourgeois ne permet pas la création d’occasions en transition.

La deuxième mi-temps repartira sur les mêmes bases. Rennes semble vouloir gérer son match, bien aidé par un bloc alsacien trop distendu et dont la qualité de pressing reste insuffisante. Les frappes bretonnes se multiplient jusqu’à la 70ème minute (6 entre la 51ème et la 66ème minute), sans que le portier strasbourgeois ne soit vraiment inquiété et que la différence puisse être faite du côté rennais. Côté alsacien, rien à signaler, aucune frappe n’aura été comptabilisée entre les 31ème et 70ème minutes. Par ailleurs, le Racing est moins dominateur dans les duels en deuxième mi-temps. De quoi laisser penser à un statu quo pour la fin de match. En fait, les Rennais ont déjà laissé passer leur chance mais ne le savent pas encore.

En effet, à la 58ème minute, Patrick Vieira a procédé à deux changements décisifs. Pas de modification du système, mais l’entrée conjuguée de Kévin Gameiro et Lebo Mothiba à la place d’Ângelo et de Sahi, sans doute les deux joueurs les moins performants dans cette rencontre. Gameiro vient prendre la place de Sahi, poste pour poste, mais s’approprie la mission de manière différente, très différente. Moins haut que Sahi, il fera le lien entre défense et attaque dans les phases de transition jusqu’à la fin du match. Naviguant entre les lignes adverses, il a apporté de la disponibilité, de la conservation de balle et de la justesse technique, en bref, tout ce qui manquait à l’équipe zone offensive.
Mothiba, quant à lui, relaie Emegha à la pointe de l’attaque. Ce dernier se décalant sur le côté, à la place d’Ângelo. Comme d’habitude, l’attaquant sud-africain fera étalage de ses qualités de « super-sub » : multiplication des courses, pressing, distribution de coups (mais toujours avec le sourire et le short bien ajusté), le tout ponctué par un but à la 81ème minute, sur un ballon mal repoussé par Mandanda, consécutif à une frappe de Gameiro.

Jamais la célébration du « générateur électrique » de Lebo n’aura été aussi indiquée que pour ce but. En effet, son entrée avec Kévin Gameiro, complétée par celles, convaincantes et impliquées, de Frédéric Guilbert et Jessy Deminguet à la 76ème, aura changé le momentum du match, non pas par un ajustement tactique mais par l’énergie qu’auront su apporter les remplaçants alsaciens. À l’inverse, quand l’équipe rennaise à perdu pied physiquement, les remplaçants bretons n’auront pas réussi à avoir un impact significatif.

Pour rappel, l’équipe strasbourgeoise qui termine cette rencontre :

Equipe


S’ensuivra une fin de match où les Strasbourgeois seront tiraillés entre l’envie d’aller chercher un deuxième but et la peur de perdre ce point durement glané. 1-1. Point final. 

Alors, quel bilan peut-on tirer de cette rencontre d’un point de vue tactique ?

D’abord, les points positifs :
- la solidité du bloc défensif. Dans la continuité du match face au PSG, le bloc défensif alsacien semble monter en gamme en termes de cohérence et de solidité, notamment sur les attaques placées adverses. Encore une fois, et au risque de me mettre à dos les Vieiraphobes, il est indéniable que le travail tactique du staff et des joueurs sur ces phases de jeu est de plus en plus pertinent, compris par l’équipe et efficace. On est loin du début de saison où la moindre combinaison plein axe réussie par nos adversaires débouchait sur un face-à-face avec Sels. Seulement trois frappes cadrées concédées dimanche : le but, un coup-franc et une frappe de Salah à la 89ème.

- le double-pivot Doukouré/Mwanga. Pour moi, l’axe fort de notre équipe pour la saison à venir. Je ne sais pas si c’est un choix de Patrick Vieira ou une adaptation forcée suite au forfait d’Habib Diarra mais, en tout cas, c’est la réussite de ce match côté alsacien. Certainement pas l’élément le plus visible ou le plus clinquant, mais en termes d’efficacité et face à une adversité de qualité, j’ai été plus que convaincu. Peut-être la solution qui permettra à Vieira d’intégrer un quatrième profil offensif dans l’équipe sans condamner l’équilibre défensif.

- l’impact des remplaçants. Les titulaires ont fait une partie cohérente mais ce sont les remplaçants qui ont permis de valoriser ce travail en apportant l’énergie nécessaire à l’égalisation. L’occasion de maintenir concernés certains anciens et de donner un rôle, moins important, mais peut-être plus adapté à Deminguet.

Ensuite, les axes de progression:
- l’animation offensive qui reste largement insuffisante. On avance, petit pas par petit pas, mais l’équipe est encore loin du compte. Je reste dubitatif sur la capacité de Patrick Vieira à mettre en place une animation offensive autre que de tout faire reposer sur les qualités individuelles de son trio offensif. Il n’a pas réussi à Nice, ni à Crystal Palace, comment pourrait-il réussir avec des ailiers encore bien tendres pour la L1 et pas de métronome au milieu de terrain ?

- le manque d’efficience de notre pressing. On manque de qualité de création, c’est évident. Une des façons les plus simples de compenser ces difficultés serait de contre-presser à la perte de balle et d’être en capacité de récupérer des ballons dans les 30 mètres adverses #jesuislasaison21/22. Pour cela, deux éléments qui doivent nécessairement être améliorés : la discipline et la coordination collective du bloc équipe et la hauteur de la ligne défensive, condition obligatoire au maintien d’un bloc équipe compact. Presser avec 50 mètres de distance entre nos attaquants et nos défenseurs, c’est IMPOSSIBLE.

- la composition de notre défense centrale. Compte-tenu du point précédent et des autres limites de cette charnière (mobilité, relance, concentration, sorties de la ligne défensive à contretemps…) je considère que le duo Nyamsi/Perrin est insuffisant pour continuer à passer des caps dans le jeu collectif, notamment offensivement. Cela peut sembler contradictoire avec la solidité défensive évoquée plus avant mais, à titre personnel, je pense qu’on pourrait jouer avec une défense centrale Seka/Martinez, qu’on ne serait pas moins efficaces. En effet, pour moi, c’est la protection apportée par notre axe médian qui a solidifié notre équipe depuis quelques matchs et pas la qualité de notre défense centrale. Dans ces conditions, l’intégration d’un joueur plus mobile et technique comme Sylla me semble nécessaire. Perrin ou Nyamsi, peu importe, l’un des deux est de trop.
La qualité de relance de ces deux joueurs est bien trop limitée : incapacité à donner du rythme, à ressortir la balle sous pression, mauvaise orientation du jeu… tout cela conduit trop souvent à permettre à l’adversaire d’occuper notre moitié de terrain et nous oblige régulièrement à nous appuyer sur le jeu au pied de Matz Sels, ce qui revient à rendre le ballon. Pour attaquer plus et mieux, il nous faudra être capables de conserver le ballon plus longtemps. Le duo Doukouré/Mwanga est parfaitement capable de casser des lignes adverses par la passe où le dribble, si nos centraux parviennent à les trouver dans des conditions adverses, cela dissuadera fortement l’adversaire de nous presser ou, à défaut, nous offrira des phases de transition vers l’avant avec beaucoup d’espaces libres.

- Ângelo Gabriel. Pour moi, ce joueur est aujourd’hui plus un problème et qu’une solution. Il est indéniable que, balle aux pieds, c’est le meilleur joueur de notre effectif. Néanmoins, il a beaucoup trop d’insuffisances dans le jeu collectif et dans les déplacements sans ballons, défensifs et offensifs: peu de discipline individuelle défensive (ce qui nous coûte un but dimanche), trop peu de duels disputés et gagnés, aucun déplacement dans les espaces libres (sur les côtés ou dans l’interligne), demande systématique du ballon dans les pieds et dos au jeu, oublie trop souvent de servir les joueurs en mouvement autour de lui… En réalité, il polarise le jeu, mais ne le fluidifie pas. Dans une équipe en quête de certitude collective, je trouve son impact globalement négatif, y compris dans les matchs où il a plus de réussite que hier.

Enfin, parenthèse sur le cas Emegha, cible privilégiée de nombreux Stubistes. Je considère qu’Emmanuel Emegha est plus une victime de notre défaillance collective offensive qu’un responsable de celle-ci. Beaucoup pointent du doigt la faiblesse de son impact dans le jeu, notamment dans la zone de vérité. Du fait de son profil physique et de la temporalité du dernier mercato, il est considéré comme le remplaçant naturel d’Habib Diallo. Je pense que c’est une grosse erreur. Tous les rapports de « scouting » disponibles sur lui se rejoignent sur un point : c’est un attaquant qui n’existe que dans une animation collective, au même titre qu’un Ajorque par exemple. Qu’il joue seul en pointe n’est pas le souci, c’est son isolement qui pose problème. Il a besoin de pouvoir combiner avec d’autres joueurs pour exister. Il n’est pas un jouer de fixation, en tout cas, pas pour le moment. Seule une montée en gamme du dispositif offensif collectif pourra lui permettre de briller à nouveau. Pour cela, on en revient aux points évoqués précédemment : améliorer les premières relances pour pouvoir jouer plus haut. De là à dire que le profil de Perrin et Nyamsi pénalise Emegha, il n’y a qu’un pas, que je franchis allègrement.

Pour terminer, projetons-nous sur le match de Clermont. J’avais ciblé cette rencontre après le match de Nantes comme un point d’étape où un premier bilan pourra être fait sur les progrès collectifs de l’équipe. Les matchs de Paris et de Rennes semblent indiquer un réel mieux dans les secteurs défensifs et de l’impact physique, le match de Clermont doit valider ces progrès.

Priorité à la continuité tactique, en espérant peut-être quelques ajustements qui permettraient à l’équipe de continuer à progresser. Voilà l’équipe que j’aimerai voire alignée :

Equipe


Face à un adversaire direct pour le maintien, une victoire et Patrick Vieira et son équipe s’offriraient un peu de répit et de sérénité. Une défaite, et toutes les prémices de certitudes constatées depuis deux matchs seront à recréer.
Verdict dimanche prochain, aux alentours de 17h.

knack90

Commentaires (14)

Flux RSS 14 messages · Premier message par fremetter · Dernier message par Patrick Vieira incognito

  • Encore un excellent article de @knack90. Vivement le prochain match pour lire le suivant !
  • Bigre, pour être précis et argumenté c'est précis et argumenté. Bravo Knacky. Un vrai plaisir à chaque fois..
  • Qu'on soit d'accord ou pas, c'est toujours super intéressant. Et peu importe qu'on le soit, on se doit de remercier le temps consacré à cet article !

    Tu parles d'Angelo comme étant un frein au collectif de l'équipe, j'entends tes arguments, mais qui pour le remplacer ? Diarra que tu proposes dans ta compo a certes occupé un poste légèrement similaire avec Antonetti mais il était moins sur l'aile et un peu plus "axial" droit. Je ne sais pas s'il aurait les qualités de centre ou autre nécessaires à ce poste. Ou alors, ça demanderait une ré-organisation? Avec un Diarra plus axial qu'un Angelo et un Senaya qui monte davantage "le long" comme on dit mais qui pour couvrir dans cette phase défensive? Une ligne de 3 qui s'étire avec Nyamsi Sylla Delaine en axial? Ca me semble compliqué
  • bomci a écrit, le 31/10/2023 17:02 :
    Tu parles d'Angelo comme étant un frein au collectif de l'équipe, j'entends tes arguments, mais qui pour le remplacer ?


    Pour être honnête, je ne suis pas persuadé qu'on dispose de deux ailiers de niveau L1 à l'instant T. Mais, il est évident que Patrick Vieira va persister dans ce système. Alors, oui, pour moi, deux alternatives à Angelo :
    - Diarra, poste pour poste.
    - Bakwa à droite et Diarra à gauche, pour rentrer vers l'intérieur et libérer le couloir pour Delaine. Guilbert/Senaya jouant le rôle de troisième central en phases offensives. J'aime moins ce deuxième choix, la zone dans le dos de Delaine redevenant, comme en début de saison, une cible pour nos adversaires. Par ailleurs, inconcevable avec des centraux aussi peu mobiles que Perrin et Nyamsi.

    Reste une troisième voie, libérer Angelo de toute tâche défensive en lui donnant entière liberté dans la zone entre notre double-pivot et Emegha. Diarra fermant le couloir droit. Par contre, pas dans un rôle de deuxième attaquant (il n'a pas le physique pour être se frotter à une ligne défensive), mais plutôt comme un meneur de jeu libre, naviguant entre les lignes comme l'a fait Gameiro dimanche en fin de match. Je ne l'en crois pas capable, mais je ne demande qu'à être surpris.
  • @knack90 c'est le mec au fond d'une mine chilienne bouchée qui arrive à trouver une amélioration à chaque journée qui passe. D'accord ou pas, tes analyses sont toujours très pointues, ciselées et argumentées.
    Mais bon sang de bonsoir de misère est-ce que quelqu'un a un contact direct avec PV pour lui transmettre les analyses-CR de @knack90 ?
  • Style agréable, fond indéniable, rythme appréciable -> Bravo pour tes analyses, ça fait plaisir de voir ça en une !
  • Merci. Un vrai plaisir de te lire
  • Excellent, merci !
  • danké , a suivre ,ne pas sous estimer clermont
  • Top. Sportivement très intéressant. Merci pour le temps passé à ecrire ces analyses
  • Par contre merci de ne pas créditer @knacky de ces fines analyses, le pauvre bougre est trop miné par ses addictions au hooliganisme primaire en ce moment.
  • Propre, clair, merci.
  • Sérieux, si dans le team des 20 membres du staff une place se libère, faut que tu postules !!
  • Patrick Vieira incognito
    Merci pour cette analyse, fort bien rédigée. Un poste de 43e adjoint est disponible sur le banc, je vous souhaiterais à mes côtés pour le prochain match car, comme mes joueurs, j’ai du mal avec mes propres consignes.

    Vous ne seriez pas défenseur central à tout hasard @knack90 , de préférence âgé de moins de 21 ans?

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  • arthas ce point peut jouer en faveur du HAC à la 34e
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  • arthas La physionomie fait mal pour les Havrais, même si Paris a archi dominé quand même
  • fouxy Le déroulé du match c’est une claque pour Le Havre
  • fanta une victoire demain et on est maintenu officiellement
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  • fouxy Ce match nul va faire mal à la tête aux havrais
  • elwolfo68 (nous, nice puis marseille)
  • elwolfo68 le havre doit prendre 7 points sur ses 3 derniers matchs pour nous dépasser (
  • arthas Et voilà, l'enfilade comme d'hab' :p
  • tenseur Oufff
  • islay Psg sérieux ;))
  • tenseur Et Strasbourg va jouer chez Le Havre a la prochaine journee
  • athor 3-3
  • tenseur Pas sérieux de la part du PSG

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