Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

RCS - Lorient : La tête et le jeu à l’envers

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5.0 / 5 (5 notes)
Date
Catégorie
Après-match
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Par knack90
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© klaus

Une semaine après la défaite à Lens, retour à la Meinau des Bleus pour une double-confrontation face à des mangeurs de Kouign Amann (recette consistant à insérer un bout de brioche dans une motte de beurre). Première étape face au FC Lorient, barragiste avant la rencontre, mais demeurant sur deux victoires de rang (Metz et Reims). L’occasion pour le Racing de conforter sa place dans le ventre mou du championnat et d’éviter de voir la queue du peloton se rapprocher dangereusement.

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La présentation du match


Date et lieu du match : 18.02.24 – Cathédrale de la Meinau – Heure de la sieste
Compétition : 22ème journée de Ligue 1
Classement du Racings avant cette journée : 10ème avec 25pts
Classement de Lorient avant cette journée : 16ème avec 19pts

Les compositions initiales


Le Racing du jour :
Equipe


Absents : Sissoko (suspendu), Mothiba, Sebas, Sahi, Fila (blessure), Prcic et Ahoulou (Aqua-Poney), Sels (devenu adjoint du shérif)

Beaucoup d’options pour Patrick Vieira avec les retours dans le groupe d’Ismaël Doukouré, Ângelo Gabriel et Kévin Gameiro qui s’ajoutent à l’intégration « express » d’Andrey Santos, et qui doivent permettre de compenser l’absence de la poutre de Bamako : Ibrahima Sissoko (rapport à son statut d’international malien). Et donc, avec toutes ces options, on finit avec Jessy Deminguet (pourtant ma grand-mère était libre), titulaire sur l’aile gauche.

Comme à Lens, on sent l’envie de l’entraîneur alsacien de préserver la structure tactique qui a porté ses fruits en fin d’année 2023, et notamment le milieu en triangle « pointe basse » en phase défensive. Avec Doukouré, remplaçant numériquement Sissoko, on espère gagner en maîtrise technique ce que l’on va perdre en puissance physique.

Côté lorientais  :
Equipe


Absents : Katseris, Louza, B. Mendy, Igor Silva, Boisgard (blessure), F. Mendy (suspendu)

Là aussi, modulo le remplacement des habituels titulaires (F. Mendy, Katseris et Louza), la structure habituelle est conservé. Depuis quelque temps, le jeu « à la Gourcuff » a été remisé au placard, remplacé par un 5-4-1 « à la Antonetti » qui se transforme en 3-4-2-1 en phase de transition. Les phases de transition rapide sont devenues la norme chez les Merlus, avec un abandon quasi-systématique de la possession de balle sur les derniers matchs (à l’exception des matchs face à des clubs semi-amateurs comme Sochaux et Metz). En résumé, le FC Lorient est devenu une équipe de « contre-attaque », notamment pour mettre en valeur la vitesse et l’explosivité de sa nouvelle recrue : Mohamed Bamba, arrivé cet hiver du championnat autrichien.
Bref, face à ce genre d’équipe, il sera important pour le Racing de bien entamer la rencontre. #onrigolebien

Le scénario du match


2ème minute jeu, Alaa Bellaarouch, à l’issue d’une sortie aérienne et d’un contact avec Lucas Perrin, laisse échapper le ballon dans les pieds de l’avant-centre lorientais qui profite immédiatement de l’offrande : 0-1 Lorient.

Le plan de jeu strasbourgeois est au fond du Krimmeri, pendant que celui des Merlus est blindé comme la Papamobile.

S’ensuit alors, un scénario prévisible, où Strasbourg domine dans la possession du ballon et dans l’occupation du terrain, pendant que les Bretons, bien repliés, profitent des espaces abandonnés par le Racing pour piquer en contre.
De petites opportunités d’un côté comme de l’autre (7 tirs à 6 pour le Racing à la mi-temps), mais rien de bien notable jusqu’à la 42ème minute du match, où survient le deuxième moment de bascule de la rencontre.

D’abord, une belle opportunité alsacienne, ratée par Emmanuel Emegha. L’attaquant néerlandais, pourtant auteur d’une action de classe : prise de position préférentielle, contrôle de balle réussi sur un dégagement de son gardien et avec un défenseur adverse dans le dos, remise en pivot à Dilane Bakwa, appel de balle dans le dos de son défenseur avec croisement des courses pour protéger son ballon… pour terminer par une frappe directement sur le gardien international suisse, Yvon Mvogo, bien sorti à sa rencontre.

Là, on se dit qu’entre Bellaarouch, l’éjaculateur précoce qui s’en fout plein les gants et Emegha, incapable de la foutre au fond, on est pas près de jouir de trois points supplémentaires.

Impression confirmée cinq minutes plus tard, quand Théo Le Bris ringardise le traditionnel centre-tir, en inventant le tir-centre, repris de la tête et à la limite du hors-jeu par un Mohamed Bamba, toujours dans les bons coups. 0-2 à la pause et ce sentiment désagréable d’une impuissance du Racing face à un adversaire certes limité mais rempli de certitudes par le scénario.

La deuxième mi-temps commencera comme la première : par un but lorientais (49ème). « Farandole de mauvais choix de passes sur son lit de dégueulasseries techniques, accompagnée de son réalisme breton », tous les ingrédients d’un 0-3 qui reste sur l’estomac du public strasbourgeois.

Le but sur coup de pied arrêté de Frédéric Guilbert (51ème), permettra bien de réduire la marque et d’enflammer le stade pendant 5/10 minutes, mais le manque de créativité des Alsaciens et la solidité et l’expérience des Merlus feront vitre retomber tout cela.

Point d’orgue d’une rencontre complètement ratée, l’expulsion complètement inutile et bien stupide de Dilane Bakwa, pour un tacle non maîtrisé sur Isaak Touré, le défenseur morbihannais, dont la cote de popularité à la Meinau oscille entre celle du FC Metz, de Jafar Hilali et d’Emmanuel Emegha.

Le point tactique


Impossible d’évoquer l’aspect tactique du match, sans évoquer les erreurs individuelles strasbourgeoises, tant elles influent sur le scénario et donc le plan de jeu des deux équipes dans ce match. Alaa Bellarouch, par son erreur technique (parce que pour un gardien professionnel, garder la maîtrise d’un ballon en étant contesté par un adversaire ou un coéquipier fait partie du bagage technique minimum), a plombé le match de son équipe, l’obligeant à prendre la maîtrise du ballon et offrir des espaces à un adversaire qui n’espérait que cela.
Cela étant dit, cela n’empêche pas de constater les manquements du reste de l’équipe durant tout le reste de la partie.

Pour moi, avec un match qui, pour ainsi dire, débute à 0-1, le point tactique clé du côté du Racing devait être sa capacité à conserver ses principes de jeu dans un scénario contraire. Or, force est de constater que l’équipe de Patrick Vieira a joué à l’opposée de ces derniers.

Depuis son arrivée, l’entraîneur du Racing a construit son effectif, puis son schéma tactique sur un plan de jeu bien défini : un jeu de transitions directes reposant sur la création d’espaces et leur exploitation via la multiplication de courses directes et les changements de rythme.

Dimanche, en offrant l’ouverture du score aux Merlus, les Bleus se sont mis dans une situation où toutes les situations dont ils ont besoin pour exprimer leurs qualités étaient, du fait du scénario et du profil de l’adversaire, exclues du déroulé du match.
Pas de transitions directes puisque Lorient pouvait se permettre de nous abandonner le ballon.
Pas d’espaces offerts sur les pertes de balles morbihannaises, puisque quatre joueurs bretons minimum n’accompagnaient pas les actions offensives de leurs coéquipiers.
Pas d’espaces créés par notre ligne arrière en raison, d’une part de la faible qualité de leurs premières relances, d’autre part, parce que Lorient a très rarement pressé haut (pour illustration, seul Mohamed Bamba a une position moyenne au-delà de la ligne médiane côté FCL, contre 8 joueurs pour le Racing).
Peu d’espaces entre les lignes bretonnes en raison de leur bloc défensif bas. Impression renforcée par le positionnement trop haut dans l’interligne de Junior Mwanga et Habib Diarra, ce qui a aggravé ce phénomène.
Enfin, un manque de capacité à changer de rythme, induit par l’ensemble des éléments suivants, mais aussi par la présence d’Ismaël Doukouré dans un rôle de libéro du milieu, qui, par sa capacité à faire circuler le ballon a permis une meilleure maîtrise de la possession, mais à parfois donner l’impression d’empêcher l’exploitation des rares possibilités de jeu direct.

Au final, le Racing se sera embourbé dans un jeu de possession et d’attaques placées qu’il maîtrise trop mal, avec des offensives en « fer à cheval », sans rythme et sans espaces.
On aura été bien trop scolaires et prévisibles pour bouger le bloc lorientais.

Les observations personnelles en vrac


- Plusieurs observateurs de l’équipe réserve considèrent qu’Alaa Bellaarouch est un gardien avec de bonnes qualités. Pour l’instant, on en est à deux erreurs grossières en deux matchs de Ligue 1 à domicile. À titre personnel, j’ai l’impression dérangeante d’une énorme confiance qui se transforme parfois en manque d’humilité. Une sorte de syndrome « Bingourou Kamara » à l’envers.

- Depuis dimanche, je lis beaucoup que cette rencontre prouve à quel point le Racing serait « Ibrahima Sissoko dépendant ». On a surtout manqué de justesse technique, de créativité et de poids offensif, bref, tout l’inverse d’un Sissoko. À titre personnel, si Sissoko avait été sur le terrain au coup d’envoi, ça aurait été le premier joueur que j’aurai sorti pour espérer changer le cours du match.

- Par contre, il reste un titulaire indiscutable pour les prochains matchs. A contrario d’un Doukouré, peu adapté à un positionnement au milieu dans un jeu de transition rapide, et qui, par contre, pourrait nous apporter sa qualité de première relance sur les lignes arrières.

- J’ai beaucoup aimé les entrées en jeu de Andrey Santos et Rabby Nzingoula, le premier pour sa justesse technique, ses déplacements et ses capacités à orienter le jeu, le second pour son activité et son dynamisme qui peuvent vraiment être un plus en fin de match.

- Jessy Deminguet. Faut vraiment arrêter de le titulariser, surtout sur un côté. Au mieux, un remplaçant de bout de banc. Sinon ma grand-mère est disponible, même un samedi soir.

- Emmanuel Emegha a fait un match très correct, n’en déplaise à l’immense majorité du Stub’ qui ne sera sûrement pas d’accord avec moi. Très actif dans le pressing et dans les courses, peut-être son meilleur match de la saison dans le jeu dos au but. Il ne lui aura manqué que la finition dans une très belle action qu’il se sera créé tout seul. Je trouve assez injuste qu’il soit condamné à titre individuel quand c'est l’ensemble de l’équipe a été en grosse difficulté offensivement. Un peu comme si on pointait du doigt un gardien d'un équipe qui vient d'en prendre 6.

Et maintenant ?


Il va falloir rebondir et vite, sous peine de revoir l’inquiétude s’installer pour la fin de saison.
L’absence de Dilane Bakwa sera préjudiciable et un des principaux enjeux de ce match sera de savoir si Patrick Vieira conservera son système tactique en 4-3-3, quitte à faire jouer certains joueurs à contre-emploi ou s’il décidera d’adapter son système aux joueurs disponibles.

À titre personnel, je privilégierai la seconde option, renforcerai la structure défensive de l’équipe et conserverai le trio Sissoko/Mwanga/Diarra au milieu, avec la composition suivante :

Equipe


En tout cas, peu importe le système, le Racing devra jouer sur ses qualités pour s'imposer.

knack90

Commentaires (5)

Flux RSS 5 messages · Premier message par strohteam · Dernier message par pando67

  • Très bon, comme d’hab !
  • Sans deconner, si les DNA t'embauchent, ils peuvent redresser leurs ventes !!
    Pertinent, drole, juste et precis, personneleemet j'apprecie: "Merci"
  • Ouais c'est bien beau cet article mais quel ennui, il n'y est question que de foot. Fuck le foot! Balec le foot! Décide toi enfin à traiter LE most important unique subject à savoir de combien (en $, because € we don't understand in the US) de money la valeur des pépites a augmenté. Accessoirement quelle est la recette, billeterie, flamed-tart, beer, coke, other drinks, goodies générée lors de ce match.

    MONEY bordel! MONEY!!!
    Nous avons changé de dimension. Comprends le une fois pour toutes!
  • Merci pour l'analyse, cependant pas d'accord pour le passage sur Sissoko ; ces derniers matchs il a justement réussi à briser les lignes par des passes ou des perforations balle au pieds. Tout ce qui nous a manqué, même s'il n'est pas certain qu'il aurait réussi à lui seul à réveiller l'équipe.
  • Très bon article. Merci pour l'analyse et DES BLUECO ON EN VEUT PAS !

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  • valdestras J'en ai gros sur la patate aussi mais siffler les joueurs, non.
  • matteo Perso je ne siffle jamais, mais je n'en pense pas moins
  • matteo Les siffleurs sont une minorité, mais ils en ont vraiment ras le cul
  • valdestras @matteo je suis souvent d'accord avec toi, mais je ne comprends pas du tout les siffleurs.
  • matteo Je croyais que cette saison était géniale, on nous aurait menti ?
  • athor Baromètre [lien]
  • tempest En fait, la question n'est pas vraiment le maintien mais plutôt si l'année prochaine sera aussi pénible que cette année !
  • valdestras J'ai cru voir un ersatz de 3 singes chez le buteur?
  • matteo mais bouh les méchants siffleurs, ils n'aiment pas le caviar qu'on leur sert
  • tenseur 3-2 Lyon
  • valdestras 3-2 Lyon
  • matteo ce nouveau non-match aura étonné qqun ici ?
  • matteo Alors les bandeurs de défaite, on a le smile ?
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