RCS - ÉTG FC, côté tribunes

La maladie Damour

Il fallait vraiment être fanatique ou invité par le club pour se rendre à ce premier tour d'une Coupe de la ligue qui périclite chaque année un peu plus. Surtout depuis que le Racing ne passe plus le premier tour.

L'ambiance est pourtant celle des grands soirs devant les caisses pris d'assaut avant le coup d'envoi. De nombreux spectateurs manqueront le premier quart d'heure alors que l'affluence se situe autour des 2500 officiels, beaucoup moins selon la police, enfin l'unique camionnette de police présente devant l'entrée du stade.

Comment expliquer qu'il faille 45 minutes d'attentes pour acheter son billet alors que la moitié des présents sont invités ? Il faut croire que le RCS n'est pas en National par hasard.

Croix de Savoie

Le club qui monte et qu'aucun stubiste n'avait encore ajouté à son tableau de chasse, à l'exception des deux courageux inconscients qui avaient suivi la préparation de Gilbert Gress à Amphion-les-Bains. Ce match présentait donc un intérêt statistique, à défaut d'un intérêt sportif ou même du coté des tribunes.

Les supporteurs de Croix de Savoie ont eux répondu présents, avec drapeaux et oriflammes pour un parcage qui a fière allure. Spécificité du nouveau statut semi amateur du Racing, la vingtaine de fans des Roses et Bleus arrivent à quinze minutes du coup d'envoi devant l'entrée principale sans aucune escorte ni sécurité. Il faudra s'y habituer.

Lors du match, ils se feront entendre à plusieurs reprises et animeront gaiement leur tribune. A noter la présence de la bache Brigada 74 et d'une publicité pour une marque d'eau que la pudeur m'interdit de citer.

Croix de bois

Coté Racing, seule les tribunes Nord et Sud ainsi que les populaires attenantes et deux quarts de virage sont ouverts au public. Le Kop lui est à moitié ouvert puisque la partie basse est laissée vide par ses occupants habituels les UB90.

La raison ? Ces derniers poursuivent leur combat contre cette ignominie télévisuelle qu'est la Coupe de la Ligue. « Trop de Pognon tue la passion » est donc le leitmotiv repris par de nombres associations de supporteurs en France.

Avant cela deux banderoles saluent deux figures du club ; tout d'abord « Adieu Monsieur Felix » pour la disparition du fidèle parmi les fidèles du club, Robert Félix. Une minute de silence sera observée pour lui.

Une seconde banderole viendra saluer la longévité de Guillaume Lacour sous le maillot bleu : « Lacour des années de fidélité : respect ». Lacour sera chaudement applaudi et ovationné à sa sortie. Il fera un discret tour d'honneur à la fin du match pour saluer ce public avec lequel il aura connu des hauts et des bas.

Tous ensemble pour Strasbourg !

Le match se déroulera dans une ambiance champêtre. En l'absence de chants organisés par les associations de supporters, c'est aux esprits lettrés et poètes d'assurer l'ambiance. Les esthètes apprécieront, la grosse caisse en prime.

Le match est plaisant et l'ensemble des fans présents se prend à taper dans les mains et à pousser le petit Poucet vers la qualification. Le match se finit sur un score de parité deux à deux; et ce sont les tirs aux buts qui viendront sceller le sort de ce RCS version junior 2010 / 2011.

Kéhi, malgré sa bonne volonté, ne peut stopper les tirs savoyards. Et c'est logiquement que Correia manque le sien. Evian jubile, les joueurs du Racing semblent déçus mais pas abattus. Ils viennent tout de même saluer le public qui les applaudit en retour pour leur prestation courageuse. Jean-Alain Fanchone lance son maillot aux supporters venus assister à la séance décisive en Ouest. Son départ à Arles sera annoncé officiellement le lendemain du match.

Dernier détail cocasse, que de nombreux spectateurs n'auront pas manqué de remarquer, la présence ironique de la banderole « Tous ensemble pour Strasbourg Euro 2016 » sous les panneaux d'affichage. Un clin d'oeil ... sûrement.