Comme chaque année au moment de l'opération E Friehjohr fer unseri Sproch, racingstub.com vous propose un article blingue alsacien-français.

Version originale

Fer d'letschti vu danà letzi die hinter'm Racing immer noch steh'n

M'r wissa's alli, wann d'erschta Storicha ànflieen kumma un in Mittlach Oschterglècklafascht esch, hà m'r Friehjohr. D' Sonna schiint mol weder un d'r Racing geht Bari ab oder d'Schissgass nunter. D' Schwowa nannà das “Frühlingsmüdigkeit“ un unsri viieli, viieli Trainer “Un inexplicable passage à vide saisonnier“.

Üsnamhswiis spelt des Johr d'r Racing im Friehjohr besser. Enfin, speela esch ebbis andersch. D' Resültate sin nemmi so schlacht wie im Sommer un Herbscht, gal, sèja m'r ehrlich. Jaaaa! M'r sin ehrlichi Litt. Doch!! Um d' Racing herum gebt's ehrlichi Litt. Im Racing salbscht, naja, do word Unehrlichkait gross g'schrewa, manchi nannà das “àndri Methooda“.

Wiihnàchta esch erum, also brücha m'r nemmi z'trajma, fer d' Uffstieg isch d'r Zug scho längscht durich, un d'r Klàssaerhalt, oder d'r Maintien isch versichert. Enfin, sportlich g'sahn, denn mit dem Narr vu Präsidànt kà die Màdàm DNCG uns weder a Mol in d'CFA heràbstufa, awer des Mol net fer a paar Wocha, sonder fer d'ganzi Saison.

Trotzdam brücht unser Verein a Friehjohr wie unsri Sproch.

Friehjohr esch d'Saison vu d'r Liebe, un letschlich hèt doch d'r Hornochs g'sààt „ich bin 'm Racing mehr verliàbt as àndri Litt die 'm CFA nachsti Saison àfanga wella.“ (1), also kènn't I a Liewaserklärung zum Racing schriiwa oder erklära wie m'r sich benammà sott wa m'r in d'r Racing verliebt wär. Dü, verdammi, das soll einer noch uff pakistàànisch ewersetza.

Wann I wàhrhàft verliebt wär:

• wärtà m'r 370 € fer a Assa net z' diir.
• hatt I scho längscht genuj Gald in g'wenschti Spieler ingschtackt, dass m'r ruff kumma. D'r Trainer sott m'r sàwa wen er brücht und ich datt mi net vu hargelofani Agentà ebbis ewerredda loo.
• hatt I gscheiti Litt g'suächt un sie in Rühjà lonn schàffa un kè Pfannigfuchs der numma vu d'r “haute-finance“ Ahnung hèt un manschlich àn Joseph Djougachvili aahnelt.
• wart' I met d'Manscha manschlich und reschpaktvoll umgànga, dass d'Speler un d'Aagschtellta am Morja glecklich kumma un net voller Angscht wie in 'rà Diktàtür.
• hatt I min Wort g'hàlta.
• hatt I in d'Züakunft oj Geld ingschtackt, denn m'r warà àlli älter un Nochwuchs esch notwandig. Liewar uff ejen'r Nochwuchs setza, der unser Racing im Blüàt hèt as numma kojfa.
• hatt I verstanda, dass m'r d'r Racing net g'heert un noch a paar àndri Litt scho länger verliebt sin un scho à Hüfa Gald oj ingschtackt hàn un wessa worum 's geht. Do sin Litt wo scho Füaßball g'spielt hàn, einer esch sogar Meischter m't 'm Racing wora un à ander weiss was es heisst Präsidànt zu sin.
• hatt I Verantwortung gezajgt indam Ich versorigt hat, dass d'r Racing sini Schulda penktlich bezàhla kàà un nit d'andri Teila vum Racing üssügt wè vorm letscht die Assocation Support.
• Ich hatt àlles mejlich prowiert, dass d'Meinau voll(*) word, enfin voll sawa m'r wahrhaft regelmassig fenftoissig Persona dàbi sen. Das geht numma met rechtigem Spektàk'l uff'm Platz un ....... ààgmassàni Prisà! M'r soll jo oj sini Kundschaft respektiera. Denn, wa kè Mànsch kummt gebt's o kè Gald vu d'Sponsora.
• Ja! D'Kundschaft! Das sen Litt wo noch meh verliebt sin und das sitt'r Johra. Do findsch manchi, die verzähla D'r vu d'Finale 66 geja Nantes, un à paar noch sogar vum Remetter un Kaelbel. Das sin doch Litt wo wàrhaft verliebt sin und die kennta m'r b'stimmt ebbis lehra. Awer dafer müass m'r sich d'Zitt nammà zum heera un net glojwa m'r esch der Herrgott, numma will m'r studiàrt hèt!
• Un d'Üssahn vum Racing wärt m'r oj wechtig. Meinsch Dü, mini Liebschti sott en Gschafta wie 'na Battler b'handelt warà, so àgschröja wie “Bezahl z'erscht dini àlti Rachnung, dann bekummsch dini Fàhrkàrta!“? Meinsch Dü, wie die Eltra vu d'Jungi die m'r brücha reàgiera? “Na Buwàla, Dü gehsch uff Metz oder Sochaux Füàßball lehra“.

So 'na Mann brüchta d'r Racing jetzt 'm Friehjohr. 'm Friehjohr esch Mol einer uff a Kritz g'schtorwa um d'Walt zu rattà. So wit müass's net gehn, awer die Rattung wärt à Kritzwaj. A Ratter brüchta d'r Racing jetzt 'm Friehjohr, awer d'r Friehjohr sott net andà wie in Prag.

Un wann Dü kè Pulver hèsch, esch 's o net schlimm dèrfsch Di doch verliewa. A Platz worsch in d'r Kundschaft immer noch fìnda. Glàüb m'r 's. PSG Ninasewàzig ! Katzo weisch noch ?

Jaaa, ich weiss, ich weiss. Ich bin weder à Mol bissig g'sen. Awer, unter uns, die hàn's doch verdiànt!

(*) à volli Meinau, hàw I einmol erlabt. 's esch schon a Wil har. Das esch d'r Match geja PSG in ninàsewazig... Awer, “seuls les présents savent“...

Version traduite : Un printemps pour notre club

Pour les derniers de ces erreurs de la nature qui soutiennent encore le Racing

Nous le savons tous, quand arrivent les premiers vols de cigognes et qu'à Mittlach on célèbre la fête des jonquilles, c'est le printemps. Le soleil brille à nouveau et le Racing baisse, ou s'enfonce dans la mouise. Les Allemands appellent cela « fatigue de printemps » et nos nombreux, très nombreux entraîneurs « un inexplicable passage à vide saisonnier ».

Cette année, exceptionnellement, le Racing joue mieux au printemps. Enfin, jouer c'est autre chose. Les résultats ne sont plus aussi mauvais qu'en été ou en automne, hein, soyons honnêtes. Ouiiii ! Nous sommes des gens honnêtes. Si !! Autour du Racing il y a des gens honnêtes. Au Racing même, par contre, on écrit malhonnêteté en capitales, certains appellent cela « d'autres méthodes ».

Noël est derrière nous, il est donc inutile de rêver : le train de la montée est passé depuis longtemps et le maintien est assuré. Enfin, au plan sportif, car avec « l'abruti de président », il est possible que Madame DNCG nous rétrograde en CFA et cette fois ce ne sera pas pour quelques semaines, mais pour toute la saison.

Il n'empêche. Notre club, tout comme notre langue, a besoin d'un printemps.

Le printemps est la saison des amours et récemment l'abruti à dit « Je suis beaucoup plus amoureux du club que ceux qui veulent repartir en CFA » (1), aussi pourrais-je écrire une déclaration d'amour au Racing ou expliquer comment se comporter si on était amoureux du Racing. Oh punaise, va encore falloir qu'il y en ait un qui traduise en SMS.

Si j'étais vraiment amoureux :

• 370 € pour un repas ne seraient pas trop chers pour moi.
• J'aurais depuis longtemps investi dans les joueurs souhaités, afin de remonter. L'entraineur devrait me faire part de ses souhaits et je ne me laisserais pas baratiner par des agents colporteurs.
• J'aurais fait appel à des personnes compétentes que j'aurais laissé travailler et pas à un radin qui n'a de notions que de la haute-finance et dont le comportement humain évoque certains dictateurs.
• J'aurais eu un comportement humain et respectueux envers les autres, afin que joueurs et salariés viennent le matin heureux au travail et non la peur au ventre comme dans un régime autoritaire.
• J'aurais tenu ma parole.
• J'aurais également investi dans l'avenir, car nous vieillissons tous et un renouvellement de l'effectif est nécéssaire. Plutôt parier sur des pousses formées sur place et qui ont le Racing dans le sang que de toujours acheter des joueurs.
• J'aurais compris que le Racing ne m'appartient pas et qu'il y a d'autres personnes amoureuses depuis plus longtemps qui ont aussi investi et savent de quoi il retourne. Ce sont des gens qui ont déjà joué au foot, l'un est même devenu champion avec le Racing et un autre connait le travail de président de club.
• J'aurais pris mes responsabilités en faisant le nécéssaire afin que la section pro paye ses échéances à l'heure et n'essaye pas de sucer d'autres éléments du club comme ce fut récemment le cas avec l'association support.
• J'aurais tout essayé, pour avoir une Meinau pleine(*). Enfin pleine - disons avec 5000 réelles entrées régulières. Ce n'est possible qu'avec un vrai spectacle sur la pelouse et des prix en rapport. Il convient également de respecter sa clientèle. Car si nul ne vient, les sponsors ne payent plus.
• Oui! La clientèle! Ce sont des gens qui sont encore davantage amoureux et ce, depuis des années. Dans le tas tu en trouves qui te parlent de la finale 1966 contre Nantes et certains même de François Remetter et Raymond Kaelbel. Ce sont des gens qui sont de vrais amoureux et qui pourraient assurément m'apprendre bien des choses. Mais pour cela, il faut se prendre le temps d'écouter et ne pas se prendre pour le bon Dieu sous prétexte qu'on a étudié.
• Et l'image du Racing m'importerait aussi. Pense tu que ma dulcinée doive être traitée comme un mendiante chez les commerçants et accueillie aux cris de « paye d'abord des factures, ensuite tu auras tes billets d'avion ! » ? Comment crois tu que les parents des jeunes dont nous avons besoin réagissent ? « Non mon petit, tu iras apprendre à jouer au foot à Metz ou à Sochaux. »

C'est d'un homme de cette trempe dont le Racing aurait besoin au printemps. Au printemps, il y en a un qui est mort en croix pour sauver le monde. Il n'est pas nécéssaire d'aller à de telles extrémités. Néanmoins, le sauvetage du Racing serait un calvaire. Le club aurait besoin d'un sauveur au printemps, mais le printemps ne devrait pas se terminer comme celui de Prague.

Oui, je sais, je sais. J'ai une fois de plus été mordant. Mais, entre nous, ils l'ont bien mérité !

Es si tu n'as pas d'argent, ce n'est pas grave, tu peux tout de même tomber amoureux. Tu trouveras toujours une place parmi la clientèle. Crois moi. PSG soixante-dix-neuf ! @katzo68, tu te rappelles ?


(*) J'ai vécu une fois la Meinau pleine et ça date de plas mal d'années. C'était le match contre PSG en soixante-dix-neuf..... Mais, « seuls les présents savent »...

Note

(1) « Je suis beaucoup plus amoureux du club que ceux qui veulent repartir en CFA », déclaration aux Dernières Nouvelles d'Alsace, le 15 mars 2011.