GF38 - RCS : Côté tribunes

Mobilisation générale

Par l'odeur alléchée les supporteurs du Racing avaient répondu massivement présents pour soutenir leur équipe dans l'Isère. Alléchant, le programme l'était évidemment.

Tout d'abord le Stade des Alpes, une enceinte taillée pour le football et qui pourtant se refusait aux fans du RCS depuis son érection en 2008. Notons qu'après notre Racing, une autre star se produira sur la pelouse comme annoncé sur les écrans géants durant le match : le 28 juin 2013 ce sera le tour de David Guetta. Il s'agissait également de la petite finale entre les deux damnés du football professionnel, luttant pour conserver le droit de rêver encore à l'accession en National.

Le match sent pour une fois plus la première division que la merguez mi cuite et ce sont donc quatre bus, un par association - FSRCS, KCB, UB90, CCS – qui prennent la direction de Grenoble. Si le bus des UB90 quitte la Meinau à l'aube pour profiter du charme bucolique des lacs savoyards, le bus de la Fédération des supporteurs aura la surprise de croiser rue de l'Extenwoerth un bus de fans du FC Malines venus en pèlerinage. 25 ans auparavant, ces derniers remportaient la finale de la Coupe des coupes à la Meinau, match mythique auquel Racingstub a déjà consacré un excellent article.

Les différents bus se retrouvent au dernier péage avant Grenoble pour une arrivée sous bonne escorte en ville et au stade. Sur place de nombreux supporteurs sont également venus par leurs propres moyens. Au final, le Racing peut compter sur plus de 300 de ses fidèles, prêts à donner de la voix pour pousser les joueurs vers un exploit. Du coté des forces de l'ordre, la mobilisation est également générale. Nombreux et suréquipés, ils auront veillé à ce que l'avant et l'après match se déroulent sans accroc avec, soulignons-le, efficacité et discrétion.

Fort Adamo

Qui dit Stade des Alpes, dit forcément match au sommet. Et donc tifos. Le parcage alsacien se pare donc au coup d'envoi d'environ 200 étendards confectionnés pour l'occasion durant le long weekend de l'Ascension. Dessus les yeux les plus entrainés reconnaitrons aisément les logos RCS, 1906, UB90 ou encore le blason d'argent champ diapré à la bande de gueules de notre fière ville de Strasbourg.

Coté Grenoble la tribune latérale, qui accueille désormais le kop animé par les ultras Red Chaos et les diables bleus, a également revêtu ses plus beaux atours. Deux grands voiles floqués GF & 38 entourent le noyau de la tribune, tandis que dans ce dernier s'agitent de nombreux drapeaux bleus et blancs. Un voile représentant un petit bonhomme un peu punk est également levé, sous titré de la phrase "on marche encore".

Le match peut commencer sous les encouragements des deux parties. Comme d'habitude dans ce genre de configuration, il est difficile de juger qui crie le plus fort pour son équipe. Néanmoins la tribune grenobloise fait plaisir à observer tant elle est bondée, vivante et colorée. Après avoir écumé les stades champêtres c'est d'autant plus appréciable de retrouver ces ambiances. Détail qui a son importance pour le fan du RCS, les bleus strasbourgeois jouent en rouge tandis que bleus grenoblois jouent en bleu.

Le scénario du match est plus que favorable à l'ambiance et aux Strasbourgeois. L'expulsion rapide de Bengriba puis le but miraculeux de Coulibaly donnent des ailes, ou plutôt du coffre, aux choeurs alsaciens. L'expulsion de Sichi n'entame en rien la motivation et les chants sont à la fois constants et puissants tout au long du match, soutenant les joueurs dans leur résistance héroïque face aux assauts répétés des Grenoblois.

Un interlude tragicomique se produira quand deux individus entreront sur la pelouse, après avoir visiblement provoqué des incidents en tribune. Poursuivis et stoppés par les stadiers mais aussi les joueurs, ils seront expulsés manu militari et risquent maintenant gros lors de leur passage devant le juge. On ne le répétera jamais assez, le pelouse est un sanctuaire sacré réservé aux joueurs et éventuellement aux supporteurs lorsqu'ils y sont invités expressément. Le GF38 risque lui aussi gros car ce n'est pas la première fois qu'il doit faire face à ce type d'incidents, avec à la clé de possibles nouveaux points de pénalités.

Deux heures moins le quart avant JC

90 minutes peuvent paraitre longues lorsque l'on mène 1-0 à l'extérieur, mais elles le sont encore plus lorsque l'on doit décompter les arrêts de jeu dus aux deux individus susmentionnés. La fin de match s'éternise, le fan du Racing agonise. Entre incantations et jurons, il réclame à corps et à cris le coup de sifflet final.

Lorsque celui-ci retentit enfin c'est, n'ayons pas peur des mots, la délivrance. Le Racing continue sa route et continuer à rêver. Grenoble lui reste à quai. Le banc visiteur exulte, les joueurs relâchent la pression et après avoir consolé les adversaires d'un soir, ils se dirigent vers leurs fidèles supporteurs. On ne se lasse jamais de décrire ses moments de communion, de joie simple et partagée entre les différentes composantes du club. Duki est le premier à lancer la vague commune, Donzelot s'empresse d'aller serrer des mains qui se tendent vers lui. Tout le monde savoure ce moment, joueurs, supporteurs et dirigeants. Encore plus particulièrement Guillaume Gauclin, le héros du jour et qui sera ovationné en conséquence.

Puis les joueurs regagnent les vestiaires et les journalistes. Le parcage strasbourgeois peut continuer à chanter " nous avons le Racing dans le coeur " et à enchainer avec le maintenant classique "Humba " qui saluera celui sans qui rien n'aurait été possible, celui qui a envoyé le club dans les bas fond du championnat amateur sans se douter qu'il continuerait à faire battre le coeur des Alsaciens. Au bout d'une dizaine de minutes de chants ininterrompus, Sabo fait son apparition et se fait prêter le porte voix des UB90 pour lancer à son tour un chant célébrant la victoire. Il est rejoint pas Sichi et Perrin, simplement heureux de prolonger la fête.

Puis c'est au tour de Marc Keller de prendre le mégaphone pour un discours. Revenant sur la fin de saison depuis la claque prise face à Moulins, il réitère ses voeux de ne rien lâcher jusqu'au bout, paraphrasant la banderole sortie par les UB90 face à Belfort la semaine dernière. Un dernier chant et il est temps de regagner Strasbourg. Sur les aires d'autoroutes visitées, les chants continueront à résonner jusqu'à ce que le sommeil ne terrasse les plus valeureux. Ce samedi soir, nous étions fiers d'être Strasbourgeois.

Mobilisation générale !

Il reste maintenant deux matchs, Raon évidemment mais avant il y a la réception du PSG2 à la Meinau. Deux rendez-vous à ne pas manquer, en bus, en voiture, en tram ou à pied. Allez Racing!