« François Keller, le bon choix »

(racingstub.com) Vous avez effectué toute votre formation au Racing. Quel souvenir en gardez vous ?

(Nicolas Loison) De très bons souvenirs. Je suis arrivé à l'âge de 14 ans et je suis resté huit ans. J'ai encore des contacts avec certains amis connus au centre comme Kévin Sortelle, qui est le parrain de ma fille, Guy Feigenbrugel, l'intendant du centre, et même François Keller que j'ai de temps en temps au téléphone.

C'était vraiment de bonnes années. La dernière année j'avais un contrat pro mais il y avait encore beaucoup de bons joueurs dans l'effectif, et c'était donc difficile d'avoir sa chance. J'avais repris avec l'équipe réserve et il y a eu des blessures, des suspensions... Au final, je n'ai aucun regret.

Après le Racing, vous avez choisi d'évoluer en Allemagne. Pourquoi ?

C'était mon manager qui m'avait trouvé un contact avec Kaiserslautern, où ça avait directement marché. Je suis resté là bas pendant un an, commençant avec l'équipe II qui évoluait alors en Regionnalliga, à l'époque l'équivalent du National en France. A partir du mois de décembre, je suis monté au sein du groupe pro, qui était alors entrainé par Eric Gerets. Au bout d'une semaine, Gerets s'est fait virer, remplacé par Kurt Jara. J'ai fait une bonne partie de la deuxième saison dans le groupe pro, apparaissant une douzaine de fois sur le banc de touche.

Après, j'ai continué en Allemagne notamment pour la qualité de vie. A niveau égal, on se déplace moins loin en Allemagne : le plus gros trajet est à deux heures et demi de route, alors qu'en France une équipe de CFA ou CFA2 alsacienne est parfois obligée de se déplacer jusque Paris. Etant donné que je travaille, dans le transport, c'est un élément important, tout comme l'horaire des entraînements : habitant à Schirrhein et travaillant à Strasbourg, Linx est presque sur mon itinéraire de retour le soir. Comme nous nous entraînons à 18h30, je suis rentré chez moi pour 21h. C'est moins le cas en France, où les clubs de niveau équivalent s'entraînent plus tard dans la soirée.

En plus, en Allemagne les stade sont toujours remplis, que ce soit en Oberliga (ndlr : 5ème niveau allemand, championnat à l'échelle d'un Land) ou Verbandsliga (ndlr : 6ème niveau). Pour un derby en Verbandsliga, il peut y avoir 2000 ou 3000 spectateurs tout comme en Oberliga quand on joue contre des équipes de tradition comme le Waldhof Mannheim ou Ulm. La moyenne est d'environ 450 spectateurs. C'est plus intéressant de jouer devant du monde.

Au Racing, vous avez évolué en équipe réserve avec François Keller, qui vient d'être nommé entraîneur du Racing. Quelles sont vos impressions à son sujet

Je lui souhaite de réussir. Lors de ma dernière année au Racing (2002/2003), il avait repris les 15 ans DH et, déjà à l'époque, les jeunes disaient que c'était un super entraîneur, toujours derrière ses joueurs pour les motiver. Quand je l'ai connu en CFA, il était déjà le capitaine, le meneur d'homme qui conseillait, encourageait. Je pense que le Racing a fait le bon choix en conservant François pour lui confier les rênes de l'équipe première.

Pouvez-vous nous parler un peu plus de Linx, votre club depuis six ans ?

Linx c'est une famille. C'est un petit village de 700 habitants. Le sponsor principal, WeberHaus, est assez connu. Il y a encore 5 Français cette année avec Mohamed Savane, Geoffrey Feist, Thomas Durrenbach, Cedric Kastner et moi-même. Nous nous entendons très bien entre Français et Allemands, il n'y a pas de rivalité. Sébastien Bischoff est là pour faire la traduction et assure la préparation physique tandis que Dieter Wendling est le coach principal.

Le club fait l'ascenseur entre Verbandsliga et Oberliga. Lors de la saison écoulée, nous sommes descendus et c'est dommage... Nous avons trop respecté les équipes adverses et, en Oberliga, le niveau est énorme. C'est pratiquement comme si, en France, on passait directement de la DH au CFA. En Verbandsliga nous avons un des plus gros budgets mais en Oberliga c'est le plus petit. C'est très compliqué, notamment quand on joue contre des anciennes équipes de Bundesliga comme le Waldhof Mannheim qui évoluent dans des stades de 15.000 places, avec 5000 spectateurs.

D'où vient cette traditions d'avoir beaucoup de joueurs français au SV Linx ?

Je crois qu'à l'époque il y avait une base des Forces françaises en Allemagne à Linx et, suite à ça, il y a toujours eu de bons contacts avec la France. A un moment, il y avait aussi Jean-Luc Kleinmann qui recrutait des joueurs en France, mais il n'est plus au club aujourd'hui.



Racing-Linx, aujourd'hui à 18h au stade municipal d'Eschbach dans le cadre du 65è anniversaire du FC Eschbach.

Propos recueillis pour racingstub.com par strohteam. Merci à Nicolas Loison pour sa disponibilité.