RCS - Grenoble, côté tribunes

L'ivresse des profondeurs

Que ce soit pour le fan de Grenoble ou du Racing, la rencontre entre les 2 équipes était attendue avec impatience. En effet les deux étoiles déchues du football professionnel drainent encore de nombreux supporteurs dans leur sillage et la perspective d'assister à la rencontre dans une enceinte telle que la Meinau pour les uns, ou de revoir enfin des visiteurs dans le parcage pour les autres, donnaient un goût de haut niveau à ce match.

Si le stade n'est pas rempli comme on aurait pu l'espérer, le froid et la médiocrité du spectacle proposée sur le terrain la semaine dernière ayant pu décourager certains, les Grenoblois se sont eux déplacés en masse. Entre 100 et 150 fans sont présents dans le parcage visiteur. Ils ont apporté de nombreux drapeaux, étendards et autres calicots qui donnent une touche festive et colorée à l'ensemble. Ils assureront une très bonne ambiance, la meilleure depuis bien longtemps chez des visiteurs à la Meinau. Le capo des UB90 marquera d'ailleurs une pose en seconde mi temps pour faire prendre le temps au kop d'écouter les grenoblois chanter, et ainsi les motiver à se surpasser encore un peu plus pour permettre à l'équipe de faire le break. Le second but du Racing leur donnera le coup de grâce et la fin de match sera difficile pour eux.


A noter que dans leur sillage, les Isérois ont également attiré la maréchaussée, déployée et équipée comme jamais depuis les derniers derbys de l'Est face aux messins.

Strasbourg 2 – Janvier 0

Alors que le Racing enchaine une seconde victoire de rang dans son jardin, du Haemmerlé, le public répond présent et de la plus belle des manières. Un tifo, simple mais efficace sera déployé au coup d'envoi. Reprenant les couleurs fétiches des UB90 : le bleu, le blanc évidemment et le noir au centre pour le contraste, ainsi que 4 étendards géants formant le sigle UB90 sur le virage.

Les scenarii des matchs aidant, l'ensemble du stade pousse son équipe vers les sommets du classement que tous rêvent de tutoyer. Encore samedi la tribune Nord, mais pas seulement, à répondu bruyamment à l'appel aux armes du quart de Virage Nord-Ouest. Il y a définitivement eu comme un déclic sur et en dehors du terrain pour le RCS 2013.
« Le lève toi si tu es Strasbourgeois » arrachant le postérieur de leurs sièges à la grande majorité des spectateurs du stade en fin de match fut également l'un des beaux moments de ce match. Il sera enchainé avec un « qui ne saute pas est mulhousien » qui fera trembler l'Alsace jusqu'à Saint Louis ... enfin presque.

Enfin, dans ce décompte des chants ayant dépassé les 150 belles décibulles, nous n'oublierons pas le « Cavese », chant du nom de ce club des séries inférieures italiennes qui avait fait le tour du monde via youtube mais aussi le « Humba » en l'honneur notamment des fans du KSC & du Hertha ayant fait le déplacement pour assister à la rencontre et évidemment le « si tu es fier d'être Strasbourgeois ». Réarrangé par le capo des UB90 & rappelant à grands renforts de cordes vocales : « En CFA nous sommes toujours là, parce que nous sommes Strasbourgeois ».

Unis contre la répression

Les 2 groupes ultras Red Kaos & Ultra Boys 90 sont fortement engagés dans la lutte contre la répression abusive et les dérives du football moderne. En témoigne la banderole « le foot le samedi pour des stades en vie » affichée tout le match par les Ultras Grenoblois mais surtout la banderole commune réalisée en 2 partie : « à travers les divisions » chez les alsaciens et « Ultras contre la répression » chez les grenoblois. Des chants en commun, réclamant notamment « liberté pour les Ultras » de supporter son équipe sans subir un traitement différent du reste des citoyens français seront également lancés.
Une initiative qui démontre que l'on peut être opposé sur le terrain mais solidaire dans le gradins.

On remet ça ?

Les joueurs bleu et blanc viendront saluer leur public à la fin du match, avec une satisfaction non dissimulée. A l'instar de la communion équipe / fans lors des buts, ce sont des moments privilégiés qui font la différence dans cette période de galère sportive. Pacho Donzelot, tout sourire, s'empressant de faire se lever le kop. Tout le monde ne redemande qu'à vivre encore, et encore des moments comme cela.